highway to valéral a écrit:Mais je me suis emballé parce que j'ai parfois l'impression que les gens oublient un peu l'album, ne l'aiment pas, je ne sais pas pourquoi. Perso, je trouve que ce n'est pas mal pour un dernier album, et même si le groupe était déja assez embrouillé à cette époque, on a le sentiment, en écoutant ces reprises, d'entendre pour la dernière fois un groupe soudé, énergique, qui décide pour un moment de retrouver leur folie rock n'roll des débuts...voilà pourquoi j'aime The Spaghetti Incident!

Ben, moi je n'ai jamais pu l'écouter durablement, je le trouve presque ennuyeux. Le seul album des Guns qui ne me plaise pas, contrairement à Lies, Appetite et Use. J'avoue que mon opinion date d'il y a plus de 15 ans* !!!! Mais -- dans mon souvenir, encore une fois-- j'ai l'impression d'un truc qui part dans tous les sens, un peu fin de soirée arrosée, et le choix des titres est franchement bof. Contrairement à Nirvana unplugged, pour prendre un contre-exemple, où on découvre des interprétations remarquables, habitées, de titres de médiocre notoriété, ici ce sont juste des titres ... médiocres, ou disons moyens, au mieux pas mal, à une ou deux exceptions près. Pour prendre l'exemple de Raw power: déjà, il y a pas mal de titres des Stooges bien plus intéressants ... Et puis, ils en font quoi ? Rien. Ils se font plaisir ? Certes. Mais pour ça, on a des bons groupes de reprises amateurs ...
Ce qui nous amène à un second problème: G'n'R est un groupe talentueux, mais simple, qui a un son bien à lui, certes, mais ce ne sont pas des grands novateurs, musicalement parlant (un peu comme ac/dc, finalement). Ils ont juste mis au goût du jour un rock débridé, avec une attitude très r'n'r, ET AVEC DE SUPERBES COMPOS ORIGINALES ... Dans ces conditions, le fait de revisiter un répertoire tradi n'apporte rien, ou pas grand chose.
Un album de reprises vit d'une réinterprétation très particulière; or G'n'R, ce qu'ils font le mieux, c'est reprendre ... le rock où on l'avait laissé en 1979, mais en le CONTINUANT, parce que plus personne ne jouait et n'écrivait et ne s'égosillait plus comme ça en 1987-91.
On avait envie en 87 d'entendre un mec NOUVEAU comme Axl brailler un truc NOUVEAU comme Paradise City avec un lead guitariste NOUVEAU aussi talentueux que bourré (de blues et de booze): parce qu'on en pouvait plus de groupes permanentés ne sachant pas écrire de bonnes chansons de rock, que le glam ça allait cinq minutes et la NWOBHM tournait en rond, et qu'on en avait marre d'entendre soit du jeunisme moisi, soit du vieux. C'est d'ailleurs à cette époque, entre 85 et 87, que j'ai fait un raid total sur les vieux groupes des 70s. Pour moi, GnR ça avait du sens parce que ça perpétuait qqch, que ça le rendait moderne. En d'autres termes, G'n'R jouant ses racines, ça ne m'intéresse pas !
En d'autres termes encore, quel aurait été le sens d'un album de reprises, sorti par AC/DC en, mettons, 78 ou 79 ? Je ne suis pas sûr que c'aurait été formidable (en tout cas, moi, leurs reprises de rock fifties ne me font pas planer)... (Même si on aimerait quand même entendre ça

)
Mais peut-être ce sentiment que Spaghetti n'apporte rien est-il une question de génération ?
*PS Je viens de le réécouter, je confirme
Whether I'm drunk or dead -- I really ain't too sure ...