par iangillan » 09 Nov 2013, 13:20
Allemagne 2013
Deep Purple à Düsseldorf et Mannheim (29/10 et 2/11)
Pour mes 3è et 4è concerts de cette année, je décide de faire une expérience scientifique (ou du moins de parfaire les résultats obtenus au cours de longues années de recherche*) : mesurer l'influence de l'absorption d'alcool sur l'appréciation d'un concert de Deep Purple.
*Durée de l'étude : 2007-2013 (j'étais à jeun en 87 et en 91).Conditions de l'expérience : auto-expérience.
Conditions de l'expérience en 2013:
Colmar : absorption non négligeable, mais tout de même raisonnable (trois grandes bières)
Paris : idem (3)
Düsseldorf : euh … beaucoup.
Mannheim : néant.
Résultat provisoire : l'absorption d'alcool n'influe pas sur l'appréciation d'un concert de la Mk VIII, tout au plus sur la manière d'apprécier (et encore). L'étude révèle que d'autres facteurs (ambiance, qualité des interprétations sur scène, entourage immédiat du sujet) influent au moins autant sur la jubilation éprouvée.
En effet, les concerts de Colmar et de Paris, à absorption égale, ont engendré l'un un plaisir mesuré mais pas sans partage, alors que le second a stimulé de manière intense les zones du plaisir situées dans les deux hémisphères cérébraux (=kif total, en langage courant) .
De même, je suis bien incapable de départager D'dorf et Mannheim, alors que j'étais bien attaqué (je n'en suis pas fier) dans le premier cas, et totalement clair dans le second.
Conclusion : Purple, trois fois sur 4, bourré, juste un peu chaud ou à jeun, c'est excellentissime. Une fois sur 4 c'est juste bien.
Bref.
Pour ceux qui ont été à Paris, notons que le public allemand (surtout à Ddorf, en semaine) était calme (cela contredit mes expériences précédentes, toutes positives), semblable à certains publics de province français (cf. Nantes 2012). De plus, la salle était plutôt terne et pas très remplie (3 à 4000 personnes). Mannheim était OK – sans arriver au niveau du Zénith, loin s'en faut – (samedi soir+plus de jeunes qu'à Ddorf). Affluence estimée (presse): 7 ou 8000 (très grande, la SAP Arena! – 11000+ en config maxi – très bien remplie, mais pas comble – le dernier étage de places assises étant plutôt clairsemé).
En revanche, sur scène, les deux concerts allemands ne le cédaient en rien à Paris. Gillan d'excellente humeur et bien en voix, à la fois modeste et facétieux, le reste du groupe égal à lui-même (Roger m'avait l'air un peu plus « sombre » que d'hab, quelques soucis mineurs, sans doute). Section rythmique énorme, solistes inspirés (mention spéciale à Don Airey, qui a toute sa place dans ce groupe).
Si la setlist était identique, avec toujours cet opener audacieux (à mon avis trop audacieux pour un public de curieux – mais ce côté décalé voire anticommercial est tout à fait typique de Purple), « Après Vous » de Now What !?, le premier d'une série de 5 nouveaux titres (juste ce qu'il faut, à mon avis) – le show n'est pourtant jamais pareil, avec de nombreuses divergences mineures mais significatives pour qui suit le groupe (plein de petits trucs sympa dans les impros).
Si je devais mettre un seul titre en exergue, ce serait « Uncommon Man », inauguré à Colmar, d'ailleurs, et qui se bonifie carrément par rapport au CD – notamment au niveau du chant. C'est tout simplement un titre superbe, moins facile d'accès que certains autres titres, mais carrément excellent(issime – on me pardonnera d'abuser de l'hyperbole). Autre confirmation : tous les nouveaux titres ont désormais trouvé leur rythme de croisière après quelques ratés lors de leur période de rodage. Rien à jeter. Bien sûr, leur intégration se fait au détriment de certains classiques, mais il était grand temps de dépoussiérer la setlist. De toutes façons, peu importe – Purple a une bonne quarantaine de titres top de chez top (et hop, encore une hyperbole) et quarante autres de très bon niveau, sinon plus … Sans doute avec Led Zep, AC/DC et à la rigueur Black Sabbath le groupe ayant pondu la plus grande densité de grands titres dans l'histoire du hard (comparé aux Who, par exemple – parfois géniaux, mais plus inégaux).
Pour qui suit le groupe année après année sur plusieurs concerts, le dépoussiérage pourrait aller plus loin encore (perso, et bien que sublimés par le live, je n'en peux plus de Hush et de Black Night en rappel, même si je comprends très bien qu'ils les jouent – ce serait formidable de juste les déplacer … rien que ça, ça serait le pied …). Cependant, certains evergreens comme Lazy, Space Truckin et … ahem, Smoke on the Water (si si) restent grandioses (« stop à l'hyperbole!! »). Et que dire de l'inaudible Strange Kind of Woman – inaudible non pas en tant que tel, mais terriblement lassant – eh bien, force est de reconnaître qu'en live, ça le fait, et qu'ils seraient juste cons de s'en priver.
Cerise sur le gateau, à l'issue du show de Ddorf, j'ai l'occasion de les rencontrer (grâce au webmestre du site Purple français, merci!) – disons tout de suite que je ne suis pas dupe de ce genre de « meet and greet », il y a 30-40 fans, les gars (Airey, Morse et Glover) font leur taf en bons pros – l'accent étant mis sur « bons ». Car il vaut quand même mieux ça – trois types disponibles et polis, pendant 20-30 minutes (chacun a droit à son petit mot), que des merdeux snobinards. Signature(s) de In Rock (que je ne soumets qu'à Roger, vaut mieux, des fois que les nouveaux se vexent) et de NW ?!. Quelques banalités échangées. Enfin … quand même un dialogue un peu bizarre avec Roger :
Moi (sans doute rendu un peu sentimental par la Altbier rhénane) : « It's an honour to meet you ! »
Roger : « oooh c'mon, shut up ! »
Moi : « ….... »
Lui (croyant sans doute m'avoir vexé) : « Well, you know, what would you say if you were in my place »
Moi : « Well, I don't know … Probably : shut up ! »
(rigolade)
S'ensuivent des considérations décousues sur la « band democracy » – Roger concluant : « Well, band democracy is when I decide, you know »
Bref, modeste le Roger, et ce n'est pas de la fausse modestie. Ce qui frappe avec ces gars (je sais, c'est un cliché), c'est leur totale normalité et leur totale absence d'allures de stars – idem sur scène, soit dit en passant (qu'on me cite un frontman à la fois aussi charismatique et moins rock star qu'Ian Gillan en 2013 !).
Setlist :
Après Vous
Into the Fire
Hard Lovin'Man
Vincent Price
Strange Kind of Woman
Contact Lost/Gtr solo/Uncommon Man/The well-dressed Guitar
The Mule (dr solo)
Above and Beyond
Lazy
Hell to pay
Kb solo/Perfect Strangers
Space Truckin
Smoke on the Water
Hush
Black Night
Temps de jeu : 1h50 environ
Première partie : Peter Frampton (le champion de la voice box … pas mal sans plus)
Whether I'm drunk or dead -- I really ain't too sure ...