Les conclusions sont un peu attentivement tirées là quand même parce qu'est-il besoin de rappeler que c'est pourtant, le même chanteur, qui un mois plus tard met tout le monde le cul par terre à Paris?
Au contraire, je trouve les prestations scéniques de Bon plutôt très bonnes comparé à ce qui avait l'air d'être son état de fatigue en dehors de la scène. Début 80, Le Newcastle Mayfair est plutôt bon mais les photos de Southampton 80 montrent un Bon changé, cuit.
C'est à la lecture de ses lettres fin 79, qu'on peut vraiment prendre la mesure de son état de fatigue. On le lit épuisé, lassé, avec le mal du pays, des siens, un peu perdu, ayant besoin de réconfort.

Pour autant je ne crois pas une seule seconde que le groupe ait pensé se séparer de lui. Angus et Malcolm (et l'entourage du groupe à travers de nombreuses ITW) ont toujours fait référence à Bon comme à un grand frère. Il est très rare d'entendre parler de Malcolm, Phil ou Cliff dans les magazines et coupures de presse avant 80. Les figures d'AC/DC sont Angus et Bon, les interviews, c'est Angus et Bon, les photos promos.. ? et il y en a un, trois mètres derrière, largement assez malin pour en tirer les conséquences. Surtout qu'encore une fois, Bon, sur scène.. jusqu'au bout, ça tient largement la route. Si tu vires Bon sur le Riff Raff de Manchester, qu'est ce que tu fais de Brian sur le Live Wire de Glasgow en 82?
Le fait que le groupe se soit remis au travail très rapidement s'explique je pense par le fait que du matériel près à enregistrer existait déjà à la mort de Bon, qu'ils ont reçu l'approbation voire l'invitation du père de Bon à continuer mais surtout qu'on parle d'ici d'une belle bande de désœuvrés hein. Depuis qu'ils ont 18 ans, les gars ne savent rien foutre que de jouer de la guitare, leur vie se résume à ça. Combien de fois Angus et Malcolm ont parlé de musique comme de thérapie à la mort de Bon? c'est la seule façon qu'ils avaient trouvé de ne pas y penser.