Helloween au Zénith (Paris), le 22 octobre 2025Déjà 9 ans que Michael Kiske (chant) et Kai Hansen (guitare, chant) furent de retour au bercail Helloweenien. Le côté évènementiel s’est donc largement atténué, et après un 1er album éponyme à 7 membres un peu surestimé selon moi, cette tournée passant ce soir par le Zénith sert à promouvoir
Giants & Monsters, déjà beaucoup plus convaincant.
L’équipe est au complet ce soir, Ivo et Vincent (nous ne compterons pas Jérôme, l’ami imaginaire d’Ivo créé par son correcteur orthographique à la place du "je") ayant répondu à l’appel. Mais c'était sans compter le sketch qui se prépare…
Pour une fois, Ivo était parfaitement opérationnel : il est à l'heure, il n'a pas oublié ses bouchons d'oreille dans la voiture, il porte même un t-shirt du Graspop au lieu d'une chemise… incroyable !
Quant à Vincent, l'aventure démarre ainsi : descendu à la mauvaise station de métro, il se dirige dans la direction inverse au Zénith. Bref, il finit quand même par arriver, et là c'est le drame : il nous avoue qu'il croyait que le 22, c'était demain. Travaillant sur Paris, son billet est donc à la maison ; à 18h45, nous entrons Ivo et moi, et nous plaçons pile au milieu, à quelques mètres de l'avancée de scène, pendant que Vincent textote sa femme pour qu'elle envoie une photo du billet, afin qu'il puisse le scanner à la borne. Suivant le déroulé en temps réel depuis l'intérieur, où nous profitons de Queensrÿche, Accept, Saxon et Scorpions en fond sonore, nous apprenons que le billet est introuvable. Vincent décide donc de chercher la Fnac la plus proche pour l'imprimer (ce que nous ne comprenons pas, puisqu'un billet retiré en magasin ne peut pas être réimprimé, tout comme la Fnac ne peut pas ressortir un e-billet). Quelques minutes plus tard, en direct de la Fnac Gare de l'Est : imprimantes en panne.
Pendant ce temps, la première partie a commencé…
Beast In Black (19h25 – 20h25)Une première partie de qualité, bien que n'ayant jamais vraiment accroché pour ma part. Le style des finlandais, assez semblable aux sorties récentes de Battle Beast dont est issu le leader-guitariste Anton Kabanen, verse un peu trop dans l'électro-pop-dance, avec un rythme disco bien trop marqué sur bien trop de chansons. La qualité du son, extrêmement médiocre, n'aide pas, et pourtant le temps passe relativement vite car malgré ces défauts somme toute subjectifs, le groupe assure vraiment, bien que l'immense scène paraisse un peu vide, surtout depuis le départ du second guitariste du groupe (et un membre au clavier permettrait un peu d'habiller tout ça, au lieu de diffuser les parties électro sur bandes).
Yannis Papadopoulos sait mener la barque avec sa voix haut perché, les fans sont nombreux dans la fosse et n'hésitent pas à scander les refrains ; finalement cette entrée en matière se révèle bien plus agréable qu'attendu !
Setlist de Beast In BlackPendant ce temps, après un passage à la Fnac de Châtelet, Vincent est sur le retour et va tenter le tout pour le tout avec pour seule arme la facture qu'il a obtenue là-bas. À ce moment, je comprends que notre frère d'armes est tombé et que nous ne le reverrons plus ce soir…
Mais pendant qu'Ivo et moi attendons face au drapeau flanqué du logo d'Helloween en écoutant Ozzy Osbourne, re-Accept, Kiss et Twisted Sister, l'inespéré se produit : un appel de Vincent qui me demande où nous sommes pour nous rejoindre ! Il a convaincu 2 guichetières de sa bonne foi, et elles ont gentiment (ou par pitié ?) accepté de lui imprimer un billet d'invitation. Vincent est maintenant parmi nous ! Éreinté d'avoir parcouru la capitale de long en large et trempé de sueur alors que pour lui la soirée n'a même pas encore commencé, mais il est bel et bien là ! Et ça tombe bien, les lumières s'éteignent…
Helloween (20h50 – 23h10)Le rideau s'écroule directement, et après une animation sur l'écran géant nous dévoilant l'intégralité de la discographie du groupe, les vieilleries arrivent ; non je ne parle pas des musiciens, mais bien des chansons, la soirée commençant directement par "March In Time". Premier constat, le son est toujours aussi mauvais, mais nos allemands sont en grande forme, à commencer par Andi Deris et Michael Kiske aux micros, qui seront renommés "André de Riz" et "Michel" pendant l'interlude acoustique un peu plus tard (désolé pour le spoil).
Après un petit discours du Gardien des 7 Clés sur l'écran géant, première surprise malgré le spoil dont j'ai été victime (merci YouTube) : "The King For A 1000 Years", que je n'espérais plus en live, mais là c'est le drame : des parties entières du morceau sont tronquées, comme le pont calme après le 2ème refrain, ainsi que tout le 3ème couplet et refrain ; une sorte de "radio edit" qui dure tout de même 8 ou 9 bonnes minutes, mais je suis quand même très déçu.
Arrivant étonnamment tôt dans la setlist, "Future World" (après la fameuse intro "Dans l'antre du roi de la montagne" jouée par Kai Hansen) lance les pogos qui ont eu un peu de retard à l'allumage, et qui ne s'arrêteront que ponctuellement lors de ce concert.
Mais n'oublions pas que les Citrouilles sont là pour promouvoir un nouvel album, en commençant par "This Is Tokyo" : l'ambiance retombe quelque peu malgré un refrain accrocheur et les animations proposées sur les nombreux écrans, derrière la scène, sur les côtés, et sous la batterie imposante de Dani Löble et ses 4 grosses caisses (oui, 2 sont inutiles, nous sommes d'accord).
Pas de "I'm Alive" ce soir, mais qui s'en plaindrait quand à la place on a un "We Burn" et ses jets de flammes forts à propos, ressorti sans prévenir de
The Time Of The Oath ? L'ambiance remonte d'un cran et se maintient sans problème sur "Twilight Of The Gods". L'on constate donc que le temps de scène est parfaitement géré entre les chansons "solo" d'André et Michel. Sascha Gerstner (guitare) est, à notre plus grande joie, également beaucoup plus en avant que sur les tournées précédentes qui faisaient la part belle à l'époque Kiske/Hansen, et qui le voyaient donc relégué principalement à la rythmique. Michael Weikath, quant à lui, est fidèle à lui-même, déroulant ses solos incroyables avec une arrogante décontraction, son air bougon contrastant fortement avec ses mimiques rigolotes pour amuser la galerie ; sa maigreur m'inquiète, tout de même…
Kai, justement, prend le micro pour nous annoncer une nouvelle vieillerie du premier album
Walls Of Jericho, et enfin…! Enfin se produit ce que je n'espérais plus depuis longtemps : entendre "Ride The Sky" en live, et surtout en entier ! Un moment de pur bonheur pour votre serviteur…
La retombée d'ambiance est violente avec "Into The Sun", un autre extrait du dernier album, un choix bizarre d'avoir mis cette ballade juste après l'un des morceaux les plus agressifs du groupe. Pas le titre le plus intéressant, mais les animations dispensées non-stop sur les écrans et parfaitement adaptées à chaque chanson, rendent le tout très agréable (mention spéciale à "Twilight Of The Gods" et ses bornes d'arcades) ; on est loin des citrouilles gonflables cheap d'il n'y a pas si longtemps.
Pas de "I Can" ce soir, mais qui s'en plaindrait quand à la place on a un "Hey Lord!" extrait du même album,
Better Than Raw ? Selon mes souvenirs c'est la première fois que je l'entends en live, je l'aime bien et c'est cool, mais pas autant que le meilleur titre de
Giants & Monsters : "Universe (Gravity For Hearts)" interprété magistralement par Michel malgré quelques petits couacs sur les paroles du refrain (le texte était écrit en gros sur l'écran derrière toi, on t'a grillé).
Pas de "If I Could Fly" ce soir, mais qui s'en plaindrait quand à la place on a un "Hell Was Made In Heaven" qui me prend totalement par surprise, alors qu'il fait partie de mon top 5 de Helloween ? Deuxième moment de pur bonheur…
S'ensuit un solo de Dani, un vrai solo de batterie pour lui tout seul, sans l'ombre du regretté Ingo Schwichtenberg planant au-dessus de lui comme sur les tournées précédentes : des patterns toujours impressionnants, mais malheureusement déjà vus plusieurs fois chez notre ami suisse : un petit peu d'humour comme sur le DVD
Live On 3 Continents aurait été bienvenu. Mais on enchaine vite avec un autre classique arrivant bien tôt : "I Want Out". Toujours très bon, mais que va-t-il rester pour la fin ?
Mais ladite fin étant encore assez loin, voici le moment acoustique intimiste mentionné un peu plus haut : André et Michel prennent place sur des tabourets en bout d'avancée de scène, ce dernier étant équipé d'une guitare sèche. L'éclairage se fait beaucoup plus sobre et après quelques échanges humoristiques avec le public, avec comme résultat le nouveau surnom de nos 2 chanteurs, Michel entame l'intro de "In A Middle Of A Heartbeat", encore une vieillerie inattendue, qu'André de Riz interprète de la plus belle des façons. Ensuite, après un échange d'instrument et de micro, c'est Michel qui chante le classique "A Tale That Wasn't Right" pendant qu'André la joue à la guitare, avant d'être rejoint par le reste du groupe pour les solos et la fin du morceau.
À peine reposés par cet intermède que nous nous prenons "Power" dans la face. Je remarque que le groupe ne fait pas beaucoup durer les chansons en faisant participer le public alors que ce morceau, ainsi que "I Want Out" précédemment sont propices à ce genre d'exercice.
Pas de medley
Walls Of Jericho ce soir, mais qui s'en plaindrait quand à la place on a "Heavy Metal (Is The Law)", en plus de "Ride The Sky" un peu plus tôt, chanté par l'interprète d'origine, à savoir Kai ? D'autant que ce dernier, qui avait pourtant fait appel à Frank Beck sur les derniers moments de Gamma Ray pour reposer sa voix lors des tournées, s'égosille à pleins poumons ; assez impressionnant pour ce petit bonhomme de 62 ans dont le chant n'est pas sa vocation première.
Après ce rouleau compresseur, le Gardien des 7 Clés revient nous narrer ses aventures, puis annonce "Halloween", et c'est parti pour 14 minutes de pur bonheur (encore), Vincent et moi ayant probablement cassé les oreilles de tous nos voisins à 10 mètres à la ronde lors des refrains. Je lui fais remarquer à la fin que "ça aurait été dommage de manquer ça, hein ?", histoire de remuer le troupeau dans la plaine.
La soirée touche à sa fin lorsque nous comprenons que l'intro de
Keeper Of The Seven Keys part I, "Invitation", fait office de rappel, ainsi que de prélude à un nouveau rouleau compresseur, "Eagle Fly Free". Le son s'est progressivement et grandement amélioré depuis le début, et les twins guitars ont enfin un rendu sonore digne d'elles.
Malheureusement, à la fin de cette dernière, André de Riz nous annonce qu'il ne reste que 10 minutes avant la fin du spectacle ; ce qui signifie qu'ils n'auront pas le temps de jouer tout leur set ? Bizarre, le Zénith n'a pas de voisins…
Bref, le groupe annonce "A Little Is A Little Too Much", dernier extrait ce soir du dernier album, très sympa avec ses relents de l'époque
Pink Bubbles Go Ape ou
Chameleon.
Mais impossible de ne pas terminer avec l'un des grands classiques finaux habituels des Citrouilles et il ne reste que "Dr. Stein" pour assurer cette mission, lui-même clôturé par le refrain de "Keeper Of The Seven Keys", le Gardien venant nous toiser une dernière fois du haut de son écran ; à supposer que ce devait être là le dernier morceau prévu, ce qui rend ce manque de temps encore plus rageant !
Il est maintenant temps de conclure ce long pavé et de rentrer à la maison complètement conquis par ce 10ème concert d'Helloween, tout comme le groupe rentre en coulisses après l'habituelle distribution de médiators, baguette et (une !) peau de tom.
Comme me le fait remarquer Vincent, chaque nouveau concert auquel nous assistons semble meilleur que le précédent. Et dire qu'il a failli rater ça…
Setlist de Helloween