Helloween à l'Olympia (Paris), le 30 août 2022L’été et les vacances tirent à leur fin, la vie a définitivement repris son cours normal, et au bout de ce mois d’août habituellement calme musicalement parlant (hormis dans une petite ville d’Allemagne), les concerts pointent le bout de leur nez.
C’est donc tout guilleret que je me mets en route pour Paris afin d’aller voir Helloween (toujours dans mon top 5 de tous les temps), armé d’un sac en papier contenant ma bouffe pour le soir ainsi que ma petite laine au cas où ; sac que j’oublierai comme un touriste dans le RER. Ajouté à ça qu’Ivo s’est pété le bras dans la journée et ne pourra malheureusement pas venir, j’arrive sur place dans une humeur bien plus morne qu’en partant une heure avant.
Heureusement je retrouve là-bas Vincent, le moral remonte et l’incident du sac oublié est assez vite mis de côté (dommage pour le gilet, fidèle compagnon de concerts et de festivals, qui ne sera jamais retrouvé).
Les portes de l’Olympia ouvrent à 19h, il faudra attendre presqu’une heure avant que les festivités commencent ; cela dit ça fait un moment que nous ne nous étions pas vus avec Vincent et le temps passe vite en nous racontant nos pérégrinations estivales.
Existance (19h58 – 20h30)Point de concert de 3 heures sans ouverture comme
la dernière fois au Zénith, la soirée commence traditionnellement avec une première partie, qui ne sera pas HammerFall comme sur le reste de la tournée européenne ; vraiment dommage (surtout qu’on ne sait pas pourquoi), cela dit c’est une agréable découverte que ce groupe français, qui me fait furieusement penser à Judas Priest, tant par le look tout en cuir et clous, que par le style musical, très typé Heavy traditionnel.
L’accueil est vraiment dingue, dès le premier morceau, et c’est tout à fait mérité. Je me demande vraiment pourquoi, dans les 40% de musique française obligatoire à la radio, on n’a jamais des groupes de ce genre !
Une petite demi-heure seulement, ils auraient mérité plus. Vincent me fait remarquer que le groupe de gens à côté de nous semble être leur famille ; on n’aurait peut-être pas dû nous moquer du backdrop représentant la pochette du nouvel album d’Existance, un peu ringarde avec son loup balafré dans un cimetière, oups !
Après cette mise en bouche, nous profitons du rideau flanqué du fameux logo à la citrouille tombé devant la scène pour prendre une photo et envoyer une petite pensée à Ivo.
Setlist d’ExistanceHelloween (21h03 – 23h15)Mon pari comme quoi le premier titre serait "Skyfall" se révèle gagnant (à condition de ne pas considérer "Orbit" comme une vraie chanson). D'emblée, on remarque que le son, sans être aussi catastrophique qu'au
Hellfest, est vraiment mauvais ; et malheureusement, contrairement au festival, ça ne s'arrangera pas beaucoup au fil de la soirée. Les voix resteront noyées dans une bouillie de guitares.
Mais revenons à "Skyfall", débutant sur le tombé de rideau et nous dévoilant la scène, assez sobre hormis la citrouille gonflable autour de la batterie (et ses traditionnelles 4 grosses caisses) et un écran géant en fond de scène, auquel je ne jetterai littéralement aucun œil pendant le show : sans être aussi ennuyeux que la version d'Adèle (ç'aurait été un véritable exploit), "Skyfall" est loin d'être le titre-fleuve le plus réussi de Helloween (ni même de Gamma Ray, sachant que c'est Kai Hansen qui l'a composé), la faute à des transitions pas toujours heureuses, et une fin qui tire trop en longueur. Bon, comme titre d'ouverture sur la tournée ça passe, mais pas sûr qu'elle restera dans le futur, "Keeper Of The Seven Keys" et "Halloween" restant incontournables. A noter que les parties de chant entre Andi Deris et Michael Kiske sont modifiées par rapport à la version album, afin de mieux alterner les 2 chanteurs.
Sans surprise, les vieilleries sont à l'honneur, "Eagle Fly Free" prenant la suite de "Skyfall", et nous aurons par la suite "Future World" placée étonnamment tôt dans la setlist, ainsi que "Save Us" et "Dr. Stein". Et c'est là le gros défaut de la soirée : hormis les titres du nouvel album, fortement mis à l'honneur avec "Mass Pollution", "Angels" et "Best Time" (elle passe super bien en live celle-là, je pense qu'elle remplacera "Waiting For The Thunder" pour un temps), il n'y aura absolument aucune surprise dans la setlist, et surtout aucun titre plus récent que "Power", qui date de… 1996 ! Bye bye les albums
Better Than Raw,
The Dark Ride,
Rabbit Don't Come Easy,
Keeper Of The Seven Keys – Legacy,
Gambling With The Devil,
7 Sinners,
Straight Out Of Hell et
My God-Given Right ; oui je fais la liste complète afin de bien se rendre compte de tout ce qui est passé à la trappe. Et pourtant je pourrais citer au moins un tube pour chaque disque qui aurait mérité sa place ce soir. Vraiment dommage.
La contrepartie positive, c'est que les vieux fans sont contents, du coup l'ambiance est plus qu'excellente : tout le monde chante les refrains en chœur, le public scande le nom du groupe entre chaque chanson, ce qui communique une bonne humeur très visible aux musiciens. Entre (et parfois pendant) chaque morceau, les blagues fusent, et même Michael Weikath qui a parfois de mauvais jours, nous gratifie de grimaces dont lui seul a le secret, ou de petits pas de danse pendant la rythmique, ou fait mine de s'ennuyer pendant ses solos les plus techniques (ce qui doit être plutôt rageant pour un guitariste débutant, j'imagine). Malgré tout, notre coin avec Vincent, côté Michael W., est épargné par les pogos, ce qui n'empêche pas le sol de l'Olympia de bouger au rythme des foufous un peu plus loin, ce qui nous donne l'impression de sauter sans faire d'effort !
Kai a droit à son désormais traditionnel medley extrait de
Walls Of Jericho : "Metal Invaders", "Victim Of Fate", "Gorgar" et "Ride The Sky" ; je me répète je crois, mais encore une fois j'ai cette impression paradoxalement agréable de me faire rouler dessus, la double pédale de Dani Löble retentissant dans ma poitrine sans s'arrêter pendant 15 minutes. D'autant que les bougres enchaînent avec "Heavy Metal (Is The Law)", jouée en entier cette fois (aura-t-on un jour "Ride The Sky" à la place ?).
Après ce marathon, Kai part se reposer en coulisses pendant le petit moment calme sur "Forever And One", Michael K. continuant ses pitreries en se collant une fausse bougie sur le haut du crâne.
Un peu plus tard, c'est Sascha Gerstner (George McFly !!!) qui a son moment de gloire avec un solo sur sa guitare au look si particulier (la "guitare du turfu" selon Vincent), pas forcément démonstratif mais mélodique, ça change un peu de la branlette de manches. En parlant de Sascha, je me demande un peu dans quel état d'esprit il se trouve : c'est un soliste incroyable, et Kai ayant légitimement voulu reprendre ses solos sur les vieux morceaux, il se retrouve à faire principalement de la rythmique. Pourvu que les autres lui laissent plus de place pour s'exprimer à l'avenir, car j'ai peur qu'il s'ennuie et finisse par vouloir partir. Mais c'est juste une impression personnelle, peut-être (espérons !) qu'il n'y pense même pas.
Cette partie du concert se termine sur "How Many Tears", précédée encore une fois de blagues de Kai ("Vous voulez entendre la dernière chanson de ce soir ? – Non ! – Ah, ok, alors goodbye…").
Il ne se passe même pas une minute avant que le groupe revienne sur "Perfect Gentleman" (and we all are perfect !), suivi, évidemment, de "Keeper Of The Seven Keys" ; ça fait toujours plaisir, surtout qu'Andi a plus de place cette fois que sur la précédente tournée ou Michael K. la chantait presqu'entièrement seul. Mais je continue de militer pour le retour de "King For 1000 Years" !
Après ce rappel de presque 20 minutes, le groupe quitte la scène une nouvelle fois, mais… mais il en manque une ! Effectivement, ils ne pouvaient pas nous laisser sans "I Want Out", l'occasion de faire chanter le public une dernière fois, avec une petite battle gauche/droite gérée par Andi et Michael K..
Bilan : un concert de Helloween est toujours un grand moment, même au bout de la 9ème fois (égalité avec Deep Purple !) ; malgré tout, il est dommage d'éclipser quasiment 25 ans de musique, même pour le retour de 2 musiciens fondateurs. Un petit "Mrs. God", "Hell Was Made In Heaven", "Final Fortune" ou "Straight Out Of Hell" aurait bien fait plaisir. Ou alors, qu'ils organisent une tournée des raretés, comme le
Skeletons & Majesties Live de Gamma Ray !
Voici le petit défaut de la soirée, dont nous aurons largement le temps de parler avec Vincent, puisque notre trajet est rallongé à cause d'une panne sur le RER A. Bref, la soirée se termine comme elle avait commencée ! Mais entre le début et la fin, même si ce n'était pas parfait, c'était top quand même. A la prochaine, avec le retour d'Ivo on espère !
Setlist de Helloween