Episode 6 : naissance du hard rock par radicalisation 1)du rock'n'roll et 2) du blues1)Ecoutons ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=ci4EQDD4CqApuis ceci:
https://www.youtube.com/watch?v=6FDLrJFp18QAu passage, le rockabilly, il faut le noter, s'est lui-même radicalisé dès les années 50 – je renvoie à la vidéo très intéressante de Link Wray (cf. supra), que je ne connaissais pas – il suffisait donc de pousser le bouchon sonique juste un peu plus loin.
Ce n'est évidemment pas vrai que pour les reprises, et tout ça finira par donner des classiques du hard rock, comme « Rock and Roll » de Led Zeppelin (1971), ou « Speed King » de Deep Purple (1970)
https://www.youtube.com/watch?v=XXgMN_KjzW0 – c'est du rock'n'roll sauce 50s, en lachant totalement la cavalerie, et en intégrant très clairement la révolution hendrixienne en termes de jeu de guitare.
On pourrait citer mille exemples, dont certains bien antérieurs à 1970, mais, je le rappelle, on a laissé tomber la course à l'antériorité …
Notons à ce propos que les deux exemples ci-dessus sont des références assumées à cet héritage, des citations, en quelque sorte – Plant et Gillan étant de grands fans de Elvis, Little Richard et consorts. Mais comme souvent, ces références assumées ne sont en fait qu'une façon d' »officialiser » un phénomène qui s'est produit plusieurs années auparavant, par exemple ici :
https://www.youtube.com/watch?v=w3qJ-KPlt4M2)Parallèlement (ça se passe en même temps, sans qu'on puisse toujours clairement séparer les deux phénomènes), les jeunes Anglais, surtout, vont s'intéresser au blues et au rhythm and blues -- parmi eux des inconnus comme Mick Jagger et Keith Richards.
Puisque le rock'n'roll/rockabilly est lui-même une musique en partie basée sur le blues, pourquoi ne pas revenir aux originaux des musiciens noirs américains, en les électrifiant, puis en les mélangeant avec le nouveau son de guitare saturée, voire, à partir de 67, avec les déluges hendrixiens – ce que l'intéressé, Hendrix, ne s'est pas privé de faire lui-même, soit dit en passant ? Inutile de dire que le phénomène retraversera l'Atlantique en sens inverse …
John Mayall, Fleetwood Mac, Jethro Tull, les grands guitaristes britanniques Page, Beck, Clapton etc etc – même les Doors (Back Door Man en live, ça décoiffe) et les Beatles (Yer Blues) … il faudrait une demi page pour les citer tous, voire un topic spécifique. Mais bon.
Un groupe énorme de hard britannique va se construire, au départ, sur cette radicalisation du blues en hard blues, second gros ingrédient du bouillon primitif :
https://www.youtube.com/watch?v=wEPog_WdPE4(pff, désolé, je ne sais pas pourquoi certains des liens ne marchent qu'en copier-coller ... je suis nul ...)
Voilà, le hard rock est né ! Et ceci explique cela, à savoir qu'il n'y a pas UNE date, UNE chanson, mais un processus progressif de radicalisation, ce qui confirme notre intuition anti-créationniste, puisque le hard rock n'est qu'une question de degré, et chacun peut mettre le curseur où il veut pour dire "ça, c'est hard" !! Mais entre Boom Boom et Led Zep, entre Johnny B Goode et Speed King, il n'y a finalement pas de séparation hermétique.
A moins qu'il ne manque encore un ingrédient …
(à suivre)
Whether I'm drunk or dead -- I really ain't too sure ...