Rhoooololololo....
Hier soir, c'était Motörhead à la patinoire de Wetzikon... on va pas dire patinoire, on va dire Eishalle, ça fait plus genre.
Arrivé à 20h30, après avoir mangé la moitié de mon menu maxi best of royal cheese, la faute à une gamine qui sort du Mac Do, passe devant le drive et se met à vomir tout ce qu'elle venait de manger.... je lui ai proposé des mouchoirs, l'ai rassuré, ai souhaité bon courage aux parents.... mais en attendant, j'avais plus trop faim moi... bref...
Je rejoins un copain déjà coincé au pied des enceintes côté Lemmy. Le son n'est pas terrible, va falloir penser à se décaler sur la gauche pour faire face à qui vous savez. Pendant la première partie dont je me fous royalement, c'est une sorte de groupe qui s'inspire d'ac/dc mais qui produit à mon sens un truc insipide ; comme Airbourne me direz-vous ? Oui, comme Airbourne. Meuh non, je rigole... (Non, je ne rigole pas). Première partie chiante à mourir, on discute. J'apprends que Lemmy est arrivé en début d'après-midi, petites lunettes de vue, se déplaçant avec une canne (un vrai petit vieux). On se demande ce que ça va donner ce soir...
21h20 : Motörhead arrive. Comme d'hab', pas de surprise. Tant mieux !
On va d'abord passer à l'examen clinique de Lemmy afin de mettre ça de côté une fois pour toutes : Il a vachement minci ! Pas de bide, des jambes toujours très fines, un visage creusé.

Honnêtement, il a une petite petite mine. Il marche vraiment lentement et lorsqu'il quitte la scène pour se reposer (au moment du solo de guitare puis de batterie), il se tient aux enceintes pour rester stable... il en chie !
Le début de concert est lent, on sent qu'il faut que les choses se mettent en place... Damage Case / Stay Clean / Metropolis (ce dernier titre n'aide pas à lancer la machine) J'en profite pour me glisser au second rang face à Lemmy en bousculant les faibles (personnes alcoolisées, jeunes ados, couples amoureux qui se bisouillent...) et en ménageant les forts (Je mets alors en oeuvre le "Putain il est beau ton tatouage là" ou "Oh y'a quelqu'un qui t'appelle là-bas !").
Over the Top marque un vrai tournant. Ça y est la machine est chaude.... chaude comme cette charmante jeune femme à deux mètres de moi qui grimpe sur les épaules de son copain (?), lève t-shirt et soutien gorge pour montrer ses jolis seins (siliconés) à Lemmy et lui signifier qu'ils sont pour lui ! Je proteste ! Je lui explique que j'étais là le premier, qu'il n'y a pas de raison, et après avoir joué avec mon alliance et avoir rêvé 15 secondes à donner un nouveau départ à ma carrière professionnelle, à monter un groupe pour faire le tour du monde et jouer de la basse, je reviens sur terre pour The Chase Is Better Than the Catch. Et là, et là... et là.... mazette ! que dis-je ? putain ! ça envoie ! C'est lourd, c'est dense, c'est vraiment du bon son, ça y est ça roule tout seul ! Et Lemmy, bientôt 70 ans assure. Bordel, il ne fait pas semblant le gars.
Et plusieurs fois, je suis resté volontairement en mode statique, coincé entre un croate avec des bras gros comme mes cuisses et un italien torse nu avec des tatouages de Motörhead un peu partout (oui ça fait un peu Myconos Island là, je vous le concède)... et je ne bougeais plus, la déferlante musicale dans la gueule, les yeux grands ouverts, je prenais des photos avec mes petits yeux. C'est con ce que je vais dire, mais voir un artiste « live », plus encore lorsqu'on adore sa musique, c'est brut, c'est vrai, c'est maintenant, c'est un moment de communion rare, c'est l'extase totale.
Trois écoles sur le cas Motörhead : 1. "Il est trop vieux, faut qu'il arrête parce que ça va pas aussi vite que par le passé et je ne peux imaginer autre chose que ce passé". 2. "Il ne va jamais mourir, il est éternel, comme le scorpion il résiste à l'arme nucléaire, c'est le dieu du rock'n'roll" (Syndrome collégien en classe de 4ème) 3. "Il monte sur scène, c'est ce qu'il veut, ça va moins vite, je m'en contente".
Vous l'aurez compris, j'opte pour l'option n°3. On sent que ce n'est plus aussi méchant qu'avant, que les enchaînements ne sont plus aussi vifs, mais, comme à la boxe, quand ça passe, ça fait mal. Et ça, à mon sens, c'est l'essentiel. Le vieux assure. Il fait le boulot.
Suivent Rock It / Lost Woman Blues / Doctor Rock et le solo de batterie (Raaaaah c'est dommage de casser Doctor Rock de la sorte !)/ Just 'Cos You Got the Power / Going to Brazil (Comme Metropolis, je crois qu'ils jouent cette chanson juste pour faire plaisir à Judge Dan !

) / Killed by Death / Ace of Spades.
On connait toutes les chansons par cœur, mais c'est du très bon. Le groupe quitte la scène. J'en profite pour quitter mon second rang et aller tout au fond de la salle dans les gradins. Je me paie une bonne bière bien fraîche et assiste à Overkill avec une vue complète : la foule, le groupe, les lumières... je lève mon verre à la santé des copains d'H2 (Oliv'

) ; le son dans la gueule... ça joue toujours aussi fort, c'est toujours aussi droit, ça tient toujours bien debout, ça accroche... et on sent un truc à ce moment là, un tout petit truc.... on sent qu'à ce moment là Lemmy nous fout une branlée à tous autant que nous sommes... il paraît même lever son majeur pour nous dire « t'as vu ça p'tit con ? ».
Waouw.
Jul'.