Je crois qu'aujourd'hui, il faut clairement établir la différence entre la photographie live d'art, et la couverture médiatique. J'ai eu la chance de photographier AC/DC au stade de France en Juin 2009. Tout s'est organisé au dernier moment.. et je n'ai aucune connaissance particulière en matière de photographie, encore moins au niveau du matériel même. J'ai été rapidement briefé par un ami sur le fonctionnement du truc et me suis jeté dans l'arène.
Le fonctionnement est le suivant. Les photographes accrédités sont appelés un par un et se voient remettre un pass qu'ils doivent porter visiblement. Ils ne rentrent dans le stade que quinze-vingt minutes environ avant le début du concert. C'est bien le temps qu'il faut pour se perdre dans les entrailles du Stade de France avant de déboucher enfin sur le côté de la scène. Nous pénétrons dans l'enceinte, 2-3 minutes avant le groupe, juste le temps de prendre quelques photos de la foule avant que le groupe n'arrive.
Ensuite, tout va à une vitesse impressionnante. 3 chansons, ça passe vraiment très vite. C'est disciplinés que tout le monde quitte l'espace réservé pour rejoindre les coulisses. A la fin de Back in Black, juste après avoir annoncé Big Jack, on entend Brian dire "thanks guys" en s'adressant aux photographes. Sympa.
Pour ceux qui n'ont pas de place, direction la sortie. Pour ceux qui en ont une, direction la consigne pour poser le matériel et rejoindre le stade.
Après plusieurs bières, il m'a fallu au moins 20 minutes pour retrouver la consigne dans le stade. Rien ne ressemble plus à une porte du stade de france, qu'une autre porte du stade de france. J'ai cru ne jamais y arriver
Au final, les photos sont ici:
http://highwaytoacdc.com/index.php?articleid=340La luminosité et le contraste est, sur certaines, retravaillé sur photoshop.
En les regardant, celà m'a amené à deux réflexions principales:
1- on ne peut pas saisir la dimension live d'un groupe sur trois chansons, particulièrement les trois premières et particulièrement avec AC/DC. L'intensité n'est pas encore là, la sueur manque, l'éclairage est moins intéressant, les angles manquent d'originalité. Pour trois chansons, il s'agit clairement d'un pass media, pas d'un pass photo. Avant d'entrer dans l'arène, je m'étais dis.. essaie d'être original.. quand je regarde le rendu je me dis qu'elles ressemblent -en rande partie- à tout ce qui a été pris pendant des mois et des mois avant leur passage au SDF. Il y en a même qui doivent exister à peu de choses près dans des journaux étrangers. Certaines sortent un peu du lot heureusement. Pour parler de art of gig photography, il faut être comme Guido Karp, accrédité par le groupe sur toute la tournée, pendant tout le concert.
2- n'y connaissant rien en technique, je me doute bien qu'un photographe instinctif et talentueux réalisera toujours un meilleur boulot qu'un novice. En revanche, je reste persuadé qu'un formidable photographe ne pourra jamais réaliser de belles photos d'un groupe, sans connaître ce groupe sur le bout des doigts. Et c'est particulièrement valable pour AC/DC. Le positonnement d'Angus, de Brian, les sauts, les mimiques, les soli, les reprises rythmiques.. je pense qu'il faut connaître pour savoir quand se présente potentiellement le "bon moment"


The Stones gave us an hour – that’s a dangerous thing to do. You don’t give us an hour before you go on, mate [...] The whole band just nailed it. We got into the van offstage and went, “Yeah, f**king follow that!” - Phil Rudd - Drum Magazine - 2005