Il faut garder en tête que tout celà ne reste que nos interprétations. Pour les paroles, j'en ai une toute autre personnellement. N'oublions pas que le retour des frères aux paroles correspond à une période particulière du groupe. Tout d'abord, à celle du divorce de Brian. On peut assez facilement comprendre que ce n'est pas le genre de moments dans lesquels on se sent particulièrement d'attaque et inspiré pour écrire (sans parler de l'aspect financier de la séparation qui a peut-être également joué dans une quelconque mesure).
D'autre part, The Razors Edge et son écriture marque le retour de Malcolm aux commandes du bateau. Et il est fort probable que par simple envie ou même en guise de thérapie, il ait eu à coeur d'abattre une grosse masse de travail. Enfin, The Razors Edge marque un certain virage aussi, la fin d'une période de plusieurs années ayant marqué le recroquevillement du groupe autour de la cellule "familiale" et qui dit nouveau producteur, nouveau batteur, dit nouvelle coordination, dit Malcolm en pole position.
Il y a peut-être un autre élément et Brian y a fait plusieurs fois allusion pendant la promo de Black Ice. L'éloignement géographique des membres du groupe et le fait qu'ils ne sont plus tous jeunes. Angus et Malcolm vivent à 1H d'avion l'un de l'autre et ont fait installer chez eux tout le matériel nécessaire.. Brian est à 10H d'avion de là. Cliff également. D'ailleurs, il n'est pas rare du tout que Malcolm ait pré-enregistré les lignes de basse quand Cliff arrive en studio. Phil? aux antipodes, mais ça ne pose aucun problème, sa fiabilité et son groove est implacable, il sera toujours parfait même en débarquant à la porte du studio.
Alors évidemment, on peut se dire que 10h d'avion c'est pas grand chose et Brian a déclaré avoir fait plusieurs fois le voyage pendant l'écriture de Black Ice.. on peut aussi se dire qu'aujourd'hui, il est très facile d'échanger des pistes via le net.. mais je comprendrais aisément que les Young n'aiment pas l'idée de faire voyager leurs futures oeuvres via la toile.. et c'est d'ailleurs pas pour rien que Black Ice est arrivé en pré-écoute chez Sony dans une mallette menotée au poignet d'un gaillard à qui on a pas du tout envie de chercher des noises

(trop d'enjeux commerciaux sur une sortie officielle telle que celle-ci).
Outre l'argent, il y a sans doute aussi, et surtout, dans ce modèle de composition, une certaine organisation décidée par la simple logique géographique et des rapports d'influence dans le groupe. Angus et Malcolm se réunissent, bossent, et dans le processus de composition, les mots répondent naturellement aux riffs. D'autre part, je pense qu'aujourdh'ui, les Young sont assis sur une pile d'idées de riffs accumulés depuis des années et que c'est plus l'idée "littéraire" qui déclenche la composition que l'inverse. C'est en tous cas ce que j'ai cru comprendre à travers l'explication de Stormy May day par Angus. Aurions-nous au de la slide sur un texte de Brian? celà m'étonnerait fort..
Enfin, il est un peu à la mode depuis quelques années de taxer AC/DC de mercantilisme et de tout le temps ramener le groupe à l'argent, chose que j'ai un peu de mal à comprendre tant les contre-exemples sur les dix dernières années existent. Le groupe a désormais un distributeur qui bosse pour lui, tout simplement. Et je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de groupes qui se permettent de ne pas gagner le double de ce qu'ils pourraient gagner.. Certes depuis deux ans.. ça dépote, mais n'oublions pas qu'ils ont sortis deux albums en 10 ans et que niveau Back Catalogue au milieu des années 2000.. c'était quand même pas la fête.. Il existe de multiples messages dans les entrailles de ce forum de membres se lamentant du manque de sorties des classiques en disant.. "ah si AC/DC pouvait nous faire ne serait-ce que le tiers de Maiden.." Ben nous y sommes.
The Stones gave us an hour – that’s a dangerous thing to do. You don’t give us an hour before you go on, mate [...] The whole band just nailed it. We got into the van offstage and went, “Yeah, f**king follow that!” - Phil Rudd - Drum Magazine - 2005