par iangillan » 16 Nov 2009, 22:44
Review étoffée, pardon pour ceux qui ont déjà lu les quelques lignes d'hier soir ...
Je reviens de Londres, après quelques jours mémorables avec pour apothéose le gig de Deep Purple au Hammersmith Apollo samedi 14 novembre 2009.
Ce concert était tout simplement exponentiel.
A commencer par la salle, de taille moyenne, avec un décor art déco du plus bel effet, et présentant surtout une petite trouvaille simple, mais décisive, à savoir une fosse légèrement en pente; de sorte qu'au dixième-douzième rang, où je me trouve, on a une visibilité impeccable. Le concert est-il sold-out ? je l'ignore, mais en tout cas ça a l'air plein. On entend (hormis l'anglais) du hollandais, du français (ouais, allonzenfantsdelapatrie), une langue slave non identifiée ... Bref, on est à Londres, capitale cosmopolite.
Après deux pintes d'attente, les lumières s'éteignent pour un groupe anglais (?) sympathique mais sans grand intérêt à mes yeux, The Crave, fortement imprégné de hard FM des années 85-90 (Bon Jovi, Bryan Adams ...), bien fait tout cela, bien sympa en ouverture, mais je ne suis pas convaincu.
A neuf heures, une musique classique retentit (comme dirait Ozzy, Don't ask me, I don't know laquelle c'était), et les vieux grigous de Deep Purple entrent en scène sur un Highway Star aussi classique que de bon aloi. Première impression: une fraîcheur juvénile (je ne parle pas du jeu de scène, mais de la performance musicale); et quel son: génialissime, parfait. On entend tout, chaque souffle de Gillan, chaque fill de basse de Roger, les claviers et la guitare s'équilibrent parfaitement.
Et puis surtout, surtout, je pousse un gigantesque ouf de soulagement, parce que Ian Gillan, Big Ian, est visiblement en forme, parfaitement mixé, chantant avec brio, même s'il a quelques blancs sporadiques (parfois surprenants, car contrastant avec une interprétation par ailleurs impeccable), mais rien de grave, rien de gênant, juste le tribut de l'âge (64 ans tout de même). Un signe qui ne trompe pas: plusieurs excursions dans les aigus, avec ces cris maison, stridents et mélodieux à la fois, inimitables, et que personnellement je n'avais plus entendus depuis des années. Et cette fois-ci, le son était nickel, et on pouvait vraiment juger sa prestation. What a guy !!
Faut se faire une raison: le gars est encore vivant. Que dis-je: il est encore excellent. Peut-être pas tous les soirs, mais ce soir-là, si !!! AMEN !!!!
Et les quatre autres ne sont pas en reste. Glover et Paice restent fantastiques, je crois que c'est ma rythmique préférée dans le monde du hard rock, et Steve Morse a depuis longtemps trouvé sa place dans le groupe; c'est un vrai plaisir d'écouter jouer ce gars-là. Don Airey, quant à lui, est un remplaçant, je ne dirai jamais le contraire, mais il copie tellement bien Jon lord qu'à l'oreille, on ne fait pas vraiment la différence. Seul bémol: je trouve son solo assez médiocre (pas techniquement, mais artistiquement), comme à Angoulême il y a deux ans.
Ah oui, la set-list: un réel turnover avec plusieurs vraies surprises, bien sûr au prix de certaines évictions (Perfect Strangers !!!!). Mais on n'a rien sans rien, et quelle joie immense de découvrir plusieurs morceaux (parfois totalement) inattendus; certes les classiques y sont pour la plupart, mais la setlist n'est pas stéréotypée, et elle se renouvelle régulièrement, parfois même d'un soir à l'autre si j'en crois les setlists des dates anglaises qui ont précédé.
En fait, il suffit de deux changements "classiques" (genre "Fireball" remplaçant "Lazy") et de quelques vraies surprises ("Wasted Sunsets", waow, qui l'eût cru) pour faire vivre une setlist globalement axée sur des classiques.
Je trouve personnellement que ce soir-là, DP ont trouvé le compromis parfait entre classicisme et fantaisie.
Grands moments: le riff de "Maybe I'm a Leo" qui retentit lourdement dans le soir londonien. Le feeling de Steve Morse sur "Contact Lost". Le rap hard historique de "No one came" (1971) ressorti des placards pour notre plus grand bonheur. Et puis ouais, tant pis, je l'avoue, "Smoke on the Water", et l'Odeon qui construit un mur dont les briques sont des milliers de voix...
Et quand tout s'arrête, on en redemande, et on pourrait encore les écouter jouer pendant deux heures, ils sont tellement, tellement bons ... Mais il ne faut pas être égoïste et en laisser pour les autres ....
De très loin mon meilleur concert de l'année (ex aequo avec AC/DC à Dublin), un des tout meilleurs qu'il m'ait été donné d'entendre dans ma vie !!!!! Chair de poule et larmes aux yeux.
Prions pour qu'ils tiennent encore cette forme en décembre, ce qui n'est pas gagné à leur âge avec cinq concerts par semaine.
Mais quoi qu'il en soit, j'y étais ce soir-là.
PS: Lors d'une annonce, Gillan a clairement laissé entendre qu'un album était en cours d'élaboration, évoquant même une session ayant eu lieu l'après-midi même en studio avec, à la clé, de nouvelles chansons.
Whether I'm drunk or dead -- I really ain't too sure ...