par MasterBob » 07 Juin 2007, 02:44
Quel concert... Incroyable, amazing, extraordinaire, magnifique... La grosse claque dans la gueule. Le blizzard dans la face. Le coup de poing au cerveau. Si la moitié des Who arrive à provoquer de telles émotions, je n'ose pas imaginer ce qu'auraient donnés les quatre réunis. Je serais probablement mort, foudroyé, terrassé, piétiné, écrasé par une avalanche musicale incommensurable.
La soirée commence bien. A peine sorti du métro, un type me tend un prospectus. "La première partie de ce soir" qu'il me dit. Je regarde: THE CULT. Chic! Ca c'est une belle surprise! J'aime beaucoup le groupe et n'avais jamais eu l'occasion de les voir en live.
Et effectivement, sur scène, ils claquent pas mal, les cultivés. Et ce malgré un son absolument abominable. Le pauvre Ian Astbury a dû casser les oreilles des plus sensibles des tympans, lui qui a pourtant une voix si mélodieuse et singulière. Et ils avaient prévu le coup les organisateurs: jamais vu un concert où l'on avait autant mis l'accent sur la vente de boules Quies! A croire qu'ils voulaient nous faire peur!
Quoi qu'il en soit, la qualité de l'interpretation du groupe a rattrapé cela, et on a volontiers fait abstraction du son médiocre issu du micro du chanteur pour se concentrer sur les riffs, les mélodies, et les rythmes endiablés qui ont fait la renommée du groupe. Sont entre autres passés Sweet Soul Sister, Edie (Ciao baby) et un mémorable Love Removal Machine. Le groupe a eu le mérite de chauffer correctement, dans une ambiance sonore presque insupportable, des milliers de personnes qui, pour la plupart, n'avaient probablement jamais entendu parler d'eux.
Ca fait plaisir. Un vrai bon petit hors-d'oeuvre qui met en appétit pour la suite! Et quelle suite... Je serais incapable de me souvenir exactement de ce qu'il s'est passé, tant l'univers musical déployé à partir de ce moment là fût bouleversant. Pete Towsend est arrivé sur scène, et Roger Daltrey aussi. Ils introduirent le show par Can't Explain, qui résume tout à fait le concert: impossible d'expliquer ce qu'il s'est passé ce soir là! Après l'épisode Cult, je redoutais la même chose pour les Who. Après tout, Bercy est connu pour ça... Et pourtant, quel son! Ils ont su exploiter parfaitement la salle! Je n'en esperais pas autant. J'avais vu quelques videos de concerts récents. Mais y être, c'est carrément différent. Ces sexagénaires pètent la forme. Et la vérité t'éclate à la gueule: ces deux types là, ce sont deux WHO! Ils l'ont toujours été, et ils le resteront. Et ça implique tout le reste; que sur scène, ce sont des monstres. L'un est bigleux comme une taupe, et l'autre chauve comme un oeuf à la coque, et ils ont malgré tout donné un concert historique en ce mercredi 6 juin 2006.
Et entre nous, on s'y attendait un peu... Comment aurait-il pu en être autrement?
Les Who m'ont donc emmené de manière aléatoire dans plusieurs de leurs univers musicaux... Les early days, les fragments, le monde de l'homme à la robe violette. Puis tout d'un coup, un Baba O'Riley dans la tronche! Ovation. Chaque seconde, chaque note est formidablement intense. Quel bonheur de vibrer avec la foule à chaque fois que les toutes premières mesures d'un morceau phare commencent à résonner dans la salle... Who Are You! Won't Get Fooled Again! Tout s'enchaîne à une vitesse folle, et j'espère que cela ne s'arrêtera jamais! Behind Blue Eye! You Better You Bet!
Après une heure et demi, ils font mine de s'en aller. On y croit moyen... Partir sans avoir joué un seul morceau de Tommy, ce serait très impoli. Ils reviennent donc ("vous avez demandé le rappel automatique"), avec The Kids Are Alright pour bien nous remettre dans le bain. A partir d'ici commence le point fort du déluge d'émotions auquel nous assistons depuis bientôt deux heures. Pinball Wizard, un My Generation de folie... Puis Amazing Journey + Sparks... Dix minutes hors du temps. Orgasme. Qu'est-ce que j'aime cette chanson, ses paroles. Come on the amazing journey, and learn all you should know. Et oui, je suis en plein dans cet incroyable voyage, et j'apprends tout ce que je peux. Et je me rassois pour savourer le riff de Sparks. Ce que c'est bon...
La fin s'impose d'elle même, avec See me, Feel Me. Toute la salle est debout, nous savons que c'est la fin. Deux minuscules heures... Et pourtant quelle experience. C'est rare que je chante les paroles d'une chanson, mais là impossible de résister. J'aurais pu rester comme ça des heures à fredonner le refrain, en osmose avec THE WHO.
Listening to you, I get the music
Gazing at you, I get the heat
Following you, I climb the mountain
I get excitement at your feet
Right behing you, I see the millions
On you, I see the glory
From you, I get opinion
From you, I get the story
Et en chantant cela, c'est à eux que la foule s'adresse.
Merci les Who. Merci beaucoup.