Hellfest n°2, Clisson, 23-24-25-26 juin 2022On peut critiquer Ben Barbaud sur beaucoup de choses concernant son bébé, mais quand il décide de mettre les petits plats dans les grands, il ne se moque pas de nous. Pour compenser les 2 années de disette festivalière, il y a d’abord eu des rumeurs sur un 2ème Hellfest, la semaine suivant le 1er habituel.
Cette rumeur a été confirmée peu de temps après.
Puis, il y a eu une autre rumeur (lancée par Zégut, comme souvent) évoquant la présence d’un groupe avec un grand M, attendu depuis longtemps à Clisson. Personne n’y croyait.
Et pourtant, cette rumeur s’est finalement avérée vraie aussi !
Et non seulement M – bon, on va le dire, c’est Metallica, sinon on va croire que je parle de Mathieu Chédid – était à l’affiche de ce second week-end, mais en voyant le reste de la liste, j’ai cru que c’est moi qui l’avait remplie, en y apposant le nom de tous mes groupes préférés. Au final, il ne manquera que Symphony X, qui ont annulé leur venue quelques semaines auparavant ; dommage.
Bref, après quelques galères pour obtenir mon sésame, m’y voilà.
Parenthèse : peu de chance de l’obtenir le jour de la mise en vente, quand on arrive 70000ème dans la file d’attente, on peut sans risque considérer que c’est mort. Et après avoir cliqué sur environ 792 alertes TicketSwap sans succès, c’est finalement grâce à Fixi du forum H2ACDC, que je l’obtiendrai. Encore une fois, un énorme merci à lui !
Bref, retour sur un week-end épuisant, faisant directement suite à un autre week-end épuisant.
Jour 1 (23/6/2022)Car n’oublions pas que, 3 jours avant, j’étais encore à l’opposé de mon point de départ, en Belgique, au
Graspop. A peine remis de mon périple, je reprends la route après avoir récupéré quelques BlaBlaCareurs, sans Ivo cette fois, qui avait prévu de finir sur les rotules. Aurais-je dû l’écouter ? Nous allons voir ça. En attendant, que Lemmy bénisse le régulateur de vitesse. A noter également que le sac n’est pas tout à fait rempli de la même façon, car la météo s’annonce… différente.
Idée de merde de la part de l’organisation : le camping n’ouvrait que le jour-même. Bien que le 1er concert qui m’intéresse ne commence qu’à 15h30, je vais tout de même le rater, le temps d’arriver au camping, trouver la bande du forum
Maiden France avec qui j’ai prévu de me poser (gros cafouillage à ce niveau), et de monter la tente.
Deuxième idée de merde : 2 parkings officiels, est et ouest, selon par où l’on arrive. Il est censé y avoir des navettes, mais personne ne sait d’où elles partent, surtout que notre parking a été ajouté à l’arrache au dernier moment ; bref, 40 minutes de marche pour rejoindre le camping ! Et ça, c’est ce que j’ai calculé "à vide" le lendemain. Imaginez le jour-même avec tout le barda ! Bref, dès le début, je me dis que malgré mon dernier paragraphe du compte-rendu du Graspop, en fait ce n'était pas si mal là-bas…
Au final, après une petite entrevue avec Lolo-Duellists (Maiden France, encore), la tente est montée sous un arbre que j'ai dû légèrement élaguer, le premier déjeuner est pris, et je me dirige enfin, avec un peu d'avance sur l'heure du 2ème groupe à voir, vers le site.
Le Hellcity Square n'a pas beaucoup changé, on est tout de suite dans l'ambiance (dès l'arrivée cela dit, puisque j'y suis passé 2 heures avant pour le rituel de la pose du bracelet).
Troisième idée de merde : en traversant le champ de tentes, je m'aperçois que les seuls points d'eau sont tout au bout, près du passage entre le camping et le Hellcity Square : les douches, les robinets, tout est là. Merci pour les camps jaune et orange, 10 minutes avant d'y accéder, on s'en passera. Heureusement les toilettes sont beaucoup mieux réparties.
Mais voilà, enfin je suis devant la Cathédrale, je scanne mon bracelet, ça bippe, la lumière est verte, fouille-sécu-toucher rectal, et j'entre sur le site… qui est minuscule. Après 6 ans sans Hellfest, j'avais oublié : c'est tout petit ! Dès l'entrée on étouffe au milieu de toute cette foule ; le contraste avec le Graspop est d'autant plus saisissant que c'est encore tout frais dans ma tête : l'immense plaine laissant apercevoir les 2 mainstages au fond me manque déjà. L'on pourrait se dire qu'on met moins de temps pour arriver sur place, ou pour passer d'une scène à l'autre, mais que nenni ! la densité de la population fait qu'il est très difficile de circuler. M. Barbaud, il va falloir faire quelque chose ! Agrandir le site (quasi-impossible vu les infrastructures permanentes) ou baisser la jauge…
Bon, si nous passions à ce pourquoi nous sommes là ? Puisque les Instances Supérieures ne voulaient pas que je vois un set complet de Phil Campbell and the Bastards Sons (le fameux 1er concert que j'ai raté tout à l'heure, et dont je n'ai réussi à voir que la moitié au Graspop), me voilà à 18h sur place, motivé mentalement pour rester jusqu'au bout, afin d'observer la fin de
The Last Internationale (Main Stage II, 17h45). Pas grand-chose de plus à dire que
la dernière fois, ce n'est pas désagréable, mais pas transcendant non plus.
Si je suis là, c'est pour la légende
UFO (Main Stage I, 18h30). La pluie arrive timidement, mais ça va. Très déçu par le groupe par contre ; je ne m'attendais certes pas à bouger follement, c'est néanmoins assez mou. Mais le pire, c'est que les 2 titres les plus connus (les 2 seuls que je connais en fait), à savoir "Rock Bottom" et "Doctor Doctor" sont très mal joués : c'était infiniment meilleur la semaine dernière avec MSG ! Ça ne commence pas très bien tout ça.
Je me décale pour aller voir
Steve Vai (Main Stage II, 19h20) : je n'ai jamais été fan de Rock Instrumental, cela dit le gars est impressionnant. Ça traine un peu en longueur selon moi, mais c'est déjà mieux que ce que j'ai vu juste avant. Aucune communication de la part de Steve, hormis pour présenter les musiciens et dire au revoir à la fin.
Je ne quitte pas la Main Stage II car la suite m'intéresse au plus haut point, du coup c'est principalement sur les écrans que je suis
Whitesnake (Main Stage I, 20h25), et là, catastrophe ! David Coverdale a la voix complètement cassée ; même lorsqu'il parle entre les morceaux, on l'entend à peine, comme s'il avait un gros rhume, à la limite de l'extinction de voix. A ce niveau, il aurait dû annuler le concert, je crois. Heureusement que je l'ai vu la semaine dernière dans de meilleures conditions. Ajouté à ça qu'ils n'ont cette fois pas commencé le concert par "Burn", c'est encore une fois une grosse déception, à peine sauvée par la présence de Steve Vai sur "Still The Night" à la fin du concert.
La foule autour de moi s'est considérablement densifiée, ce qui me fait plaisir, car c'est maintenant un groupe de mon top 5 de tous les temps qui fait son entrée :
Helloween (Main Stage II, 21h45). Ça commence assez mal : le son est nul, pourri, à chier. J'ai rarement entendu pire (sauf peut-être Nightwish à Colmar en 2012). Malgré ça, les choses vont grandement s'arranger au bout de quelques morceaux. Quant à l'ambiance, elle est dinguissime : tout le monde saute, danse, pogote, slamme… La setlist est faite pour, ce sont principalement les 2 parties de
Keeper Of The Seven Keys qui sont à l'honneur, ainsi que
Walls Of Jericho, non seulement grâce au fameux "Kai's Medley", mais aussi "How Many Tears" jouée en entier et chantée par Andi Deris. Un seul titre du dernier album, "Best Time", et un seul titre de l'ère Deris, "Power". Le reste n'était qu'oldies, avec le final sur le classique "I Want Out". Enfin un concert satisfaisant, malgré le couac du son au début !
Je me décale, et je suis obligé de beaucoup me reculer car c'est la 1ère tête d'affiche qui arrive maintenant et le site est bien rempli. Je suis un peu loin, mais ce n'est pas très grave car j'ai déjà vu
Scorpions (Main Stage I, 23h05) la semaine dernière. Le constat est le même qu'au Graspop : les musiciens assurent, Klaus Meine est mentalement absent. Je m'aperçois d'ailleurs que j'avais oublié d'évoquer dans mon compte-rendu la modification ridicule des paroles de "Wind Of Change" ; pathétique. Klaus semble malgré tout un peu plus motivé vers la fin du set. Petite surprise sur "Rock You Like A Hurricane", Phil Campbell vient participer à la fête. Lorsque tout le monde est parti, ce dernier reste sur scène avec son ex-comparse Mikkey Dee pour un hommage à Lemmy. Ils nous donnent rendez-vous sous la statue érigée en hommage au chanteur afin d'y placer ses cendres. Rendez-vous que je n'honore pas car il me reste un dernier groupe à voir, mais il paraît que je n'ai pas raté grand-chose.
Du coup, d'après ces retours, bien m'en a pris d'aller voir
Therion (Altar, 0h45), seul concert sous les tentes de tout le week-end pour moi. Après une petite déception la dernière fois que je les ai vus, ils regagnent ici leurs lettres de noblesse : le concert est fantastique, il y a une très bonne ambiance, le son est excellent… bien qu'un peu déçu de l'absence de Lori Lewis (je n'y comprends rien aux changements de line-up chez Therion), je passe une excellente fin de journée malgré la fatigue musculaire qui est déjà presqu'insoutenable (ça promet).
Retour à la tente, diner, brossage de dents et toilette aux lingettes pour bébé. Dodo.
Jour 2 (24/6/2022)Journée assez calme aujourd'hui, on commence par un petit voyage vers le parking (c'est là que j'ai calculé les 40 minutes de marche) pour recharger un peu le téléphone, regarder une série et déjeuner confortablement installé dans le fauteuil de la voiture après avoir fait les courses au Super U (moins magique que le désormais incontournable E.Leclerc, mais plus calme). La pluie arrive au moment où je reviens au camping, mais ne reste pas longtemps.
L'entrée sur le site du festival est blindée (ça me rappelle de mauvais souvenirs de
2016, quand j'avais raté Delain), et malgré la rapidité des équipes de sécurité pour nous fouiller, je manque le début de
Blues Pills (Main Stage II, 13h45). Pas grave, eux aussi je les ai vus la semaine dernière. Le show, ou plutôt Erin Larsson, est toujours aussi dynamique (et belle !), ça reste un très bon moment à passer, avec ces sonorités très 70.
A peine arrivé que je repars déjà à la tente. Morphée s'invite subrepticement, et c'est l'heure du goûter quand je me réveille, que je prends rapidement avant d'aller me poser devant
DragonForce (Main Stage II, 17h). Toujours du monde à la Cathédrale, mais ça va. DragonForce, c'est un concert de g33k, le décor le rappelle avec ses 2 bornes d'arcade géantes de chaque côté de la scène. Le show est un concentré de bonne humeur et de confettis, ça bouge bien dans le public, et le défilé de jolies musiciennes entamé la semaine dernière continue avec Alicia Vigil qui remplace Frédéric Leclercq, que je vais voir dans peu de temps. Ah, cette journée s'annonce bonne !
Et effectivement, après un petit tour sur le site, voilà qu'arrive la légende du Thrash allemand
Kreator (Main Stage II, 19h15). L'ambiance tranche radicalement avec celle de DragonForce, c'est sombre mais puissant. Un pur concentré de violence musical (et visuelle, avec un décor très glauque) ; même si je n'écoute pas le groupe habituellement, ça fait toujours plaisir de les voir. Le susnommé Frédéric Leclercq ne dénote pas dans le groupe, et en profite pour faire son petit speech en français (sous l'œil attentif de Mille Petrozza qui semble dire "Hey, ne t'éternise pas trop, quand même").
Après un passage au merch pour acheter l'inévitable t-shirt de l'évènement, retour à la tente pour l'y déposer… et rester là ! En effet, au moment où j'arrive, le déluge s'invite à la fête. Que faire ? Je me dis que je pourrais utiliser les branches coupées hier afin de construire un bateau, et rassembler les animaux par deux, à commencer par la limace qui avance mollement devant l'entrée de mon antre… Je préfère patienter en attendant que ça se calme, du coup je rate Alice Cooper ; déjà vu la semaine dernière, tant pis.
Heureusement le déluge s'arrête, définitivement pour tout le week-end. Je me remets donc en route et arrive à la toute fin de "School's Out". Ça avait l'air bien, dommage.
Je me rapproche et me place pile entre les 2 Main Stages pour regarder, ou plutôt subir
Nine Inch Nails (Main Stage I, 23h15). Désolé les fans, j'ai trouvé ça encore plus chiant que la pluie qui vient de tomber. Je n'avais jamais écouté, je ne vais pas commencer après ce soir. Je trouve la musique totalement inintéressante, il n'y a quasiment pas de communication de la part de Trent Reznor, et les lumières sont insupportables : pendant la 1ère moitié du set, la scène est plongée dans le noir, avec des effets stroboscopiques qui me font détourner la tête la plupart du temps. La foule est bien moins compacte que la veille pour Scorpions, et j'aperçois énormément de monde qui s'en va. C'était… long.
Mais je suis resté quand même, car je voulais revoir
Megadeth (Main Stage II, 0h50). La setlist est différente de celle du Graspop, mais le déroulement du concert est semblable. Dave Mustaine, par contre, même s'il est toujours aussi loquace que la semaine dernière, semble plus… amer. Ses prises de parole tiennent presque du discours d'adieu. Nous sommes beaucoup à avoir noté ceci, en espérant nous tromper…?
Retour à la tente, diner, brossage de dents, lingettes pour bébé, dodo.
Jour 3 (25/6/2022)"La nuit est chaude", chantaient les Avions, eh bien ce n'est pas le cas cette fois. Heureusement que je n'ai pas oublié mon sac de couchage cette semaine !
Je me tape une bonne grasse mat' jusqu'à 10h et je traine jusqu'au moment de rejoindre le site pour
GloryHammer (Main Stage II, 13h). Comme je le pressentais, le groupe met une grosse ambiance. Le délire kitsch et bonne humeur n'est pas sans rappeler DragonForce la veille, mais parfois ça fait du bien ! Sozos Michael a bien pris la relève de Thomas Winkler au chant, même si j'avais une petite préférence pour la présence scénique de ce dernier.
La journée commence donc très bien, mais je rentre déjà au camping pour me reposer (dodo impromptu), et me ménager, car vient maintenant le moment le plus physique de mes 2 week-ends de festivals.
En effet, me voilà parti pour 9 heures de concerts non-stop. P*tain oui, 9 heures… Je me mets donc en route après la dernière petite pluie du week-end ; la cathédrale est à nouveau plus bouchée que le péage de St. Arnoult en Yvelines un dernier dimanche d'août, mais j'arrive à temps pour
Myles Kennedy & Company (Main Stage I, 17h), et j'ai même le temps de voir la dernière chanson d'Eluveitie. Quant à notre ami Myles, c'est du Rock N' Roll classique, et le show n'est pas très "vivant". On a l'impression qu'il est tout seul sur scène, ses musiciens ne sont absolument pas mis en avant. Presqu'ennuyeux, je dirais.
Mais c'était juste une mise en bouche car maintenant on enchaine, à commencer par
Epica (Main Stage II, 17h55) : à part le nouveau décor de scène (qui nécessite une armée de roadies pour l'installer !) à base de serpents métalliques géants cracheurs de feu, le show est sans surprise et gagnerait à être joué de nuit. Mais Epica, au fil des ans, a su trouver une véritable identité dans le Metal Sympho. De plus, les 3 derniers albums sont exceptionnels, et le groupe n'hésite pas à leur consacrer une grosse partie du set, avec succès : bien que le public soit assez sage malgré la foule compacte (hormis quelques slammers), l'ambiance est très bonne. En revanche, le final sur "Consign To Oblivion" ne change pas, avec le traditionnel Wall Of Death auquel, une fois n'est pas coutume, je ne participe pas (trop peur des conséquences).
J'avais au départ décidé de manger un morceau pendant le concert qui m'intéressait le moins, et faire ce choix était… déchirant. Mais vu le monde présent aujourd'hui, je fais finalement l'impasse sur mon repas et commence à rationner mon eau, ce qui me permet d'assister au show d'
Airbourne (Main Stage I, 19h) en me rapprochant un peu. Comme prévu l'ambiance est dingue, même si je passe plus de temps à faire passer les slammers qu'à profiter de la musique, mais ça fait partie du truc. Moment de gêne quand Joel O'Keeffe envoie des verres de bière au public… pendant 10 minutes. Un ou deux, ok c'est marrant (sauf pour celui qui le reçoit sur la tronche), mais au bout du 15ème, on se demander "jusqu'où s'arrêtera-t-il". Heureusement toute mauvaise chose a une fin et le groupe termine le concert aussi puissamment qu'il l'avait commencé.
Je suis cette fois définitivement bloqué entre les 2 scènes, ce qui me convient finalement très bien.
Nightwish (Main Stage II, 20h20)… Que dire ? Ce groupe était mon top 5, et il y reste pour ce qu'il a fait avant 2012 (un peu comme Aerosmith qui reste mon top 1 pour ce qu'il était avant 2000). Mais les différents remaniements du personnel, et les 2 derniers albums peu inspirés (malgré leurs ambitions) l'ont beaucoup fait descendre dans mon cœur. L'impression eue au visionnage de
An Evening with Nightwish in a Virtual World se confirme : j'ai l'impression de regarder un tribute band. L'absence de Marko sur "Planet Hell" et "I Want My Tears Back" se fait cruellement sentir. Soyons honnête malgré tout, je suis loin, très loin de passer un mauvais moment, et le final sur "The Greatest Show On Earth" et toujours aussi jouissif ; mais la motivation n'y est plus.
J'arrive à me rapprocher légèrement (très légèrement) pour la tête d'affiche de ce samedi, et le plus long concert de mes 2 week-ends :
Guns N' Roses (Main Stage I, 21h55), et me revoilà au
Hellfest 2014 pendant Aerosmith : le show est très bien, mais là où je suis le public est mouuuu...! La setlist est très variée, entre les titres incontournables, quelques reprises de Velvet Revolver ou des Stoogies, sans compter les "officielles" ("Live And Let Die" et "Knockin' On Heaven's Door"), les raretés ("Reckless Life") et ce que je suppose être des titres du prochain album. Petit clin d'œil au groupe d'intérim d'Axl Rose avec une reprise de "Back In Black", qu'on appréciera ou pas, selon notre humeur. La seule grosse déception viendra de "Coma", ascenseur émotionnel, fou de joie lorsque retentissent les battements de cœur, et frustré lorsque j'entends le désastre musical. Le final inchangé depuis des décennies sur le monumental "Paradise City" ne réveillera pas la foule autour de moi. Heureusement que je me suis retrouvé à côté de 2 londoniens sympas qui avaient l'air d'aussi bien connaître le groupe que moi (et même mieux !) et avec qui je ne me suis pas senti trop seul en chantant les morceaux à tue-tête.
Allez, plus qu'une heure et demi à tenir, mais je ne veux pas rater
Blind Guardian (Main Stage II, 0h30). Les reins et les jambes en compote, plusieurs fois je me dis que je vais partir avant la fin, mais non, le concert est trop bon pour ça. Hansi Kürsch est très loquace entre chaque chanson et nous apprend qu'ils sont là pour nous apporter de la magie. Et ça marche, nous voilà transportés au pays des dragons, des orcs et des gobelins ! Après quelques-uns de leurs titres emblématiques, c'est l'album
Somewhere Far Beyond qui est mis à l'honneur pour son 30ème anniversaire en étant joué en entier. Le rappel sur "Mirror Mirror" et surtout le traditionnel final sur "Valhalla", dont le refrain résonnera encore longtemps sur le chemin du retour et au camping, me convainquent que c'était une bonne idée de rester.
Repas (j'ai grave la dalle !!!), rituel de toilette du soir, et dodo.
Jour 4 (26/6/2022)Malgré la tête d'affiche finale, cette journée sera plutôt tranquille. 40 minutes de marche pour aller à la voiture charger le téléphone, regarder une série, le soleil est au rendez-vous sans être écrasant. Vers 14h je rejoins le site du festival pour une rencontre mémorable avec les membres du forum
Highway to ACDC sous la statue de Lemmy. Cette impression de discuter avec des amis d'enfance, alors que je n'avais jamais vu la plupart d'entre eux ! Très bon moment. Suite à ça je m'avance vers la grande roue, avant de m'apercevoir que la file d'attente va jusqu'au Kingdom Of Muscadet. Tant pis pour cette année, pas de photo aérienne. Du coup je me pose dans ledit Kingdom et somnole un peu avant de retourner face aux scènes pour
Bullet For My Valentine (Main Stage II, 17h25). Bon, ce n'est toujours pas trop ma came, mais ça fait passer le temps. Je remarque la grande avancée de scène pour ce soir, que n'hésiteront pas à emprunter
Avatar (Main Stage I, 18h30) qui mettent une ambiance de folie. Dire que le groupe était attendu est un euphémisme, les maquillages à l'effigie du chanteur pullulent dans le public. Les pogos ne s'arrêtent que très rarement, et certains porteurs de t-shirt de la tête d'affiche ont l'air de se demander ce qu'ils font là. Ah, les touristes…
Retour rapide à la tente pour manger, avant de revenir pour voir une nouvelle fois
Black Label Society (Main Stage I, 20h40). Impossible de bouger d'un poil dans la fosse, mais pas sûr que tout ce beau monde soit là pour Zakk Wylde… Les motards font un bon set, rien de très différent par rapport à la semaine dernière. Les téléphones sont de sortie lors du duel de guitares derrière la tête entre Zakk et Dario Lorina.
Autre groupe vu la semaine dernière, mais dans de bien meilleures conditions scéniques :
Sabaton (Main Stage II, 21h45). En effet, j'ai l'impression de voir "Sabaton à France Miniature". Tout est pareil, mais en plus petit ! Ce qui n'empêche pas le groupe de se donner à fond, et de se permettre quelques blagues sur leur dernier passage à Clisson (notamment l'extinction de voix de Joakim Brodén) malgré leur temps de jeu réduit.
Une excellente mise en bouche avant l'arrivée de
Metallica (Main Stage I, 23h05). Eh oui, enfin, le plus big des Big 4 arrive au Hellfest ! Ben Barbaud a finalement réussi à les convaincre, même si James Hetfield et Lars Ulrich (à la fin du show) tentent de nous faire croire que ce sont eux qui ont réclamé à venir ; les gars, franchement… ces américains, j'vous jure. Bref, "It's A Long Way To The Top", "The Ecstasy Of Gold", la pression monte, et le bouchon saute sur le totalement inattendu "Whiplash". Après ça, quelques classiques permettent de garder l'ambiance au chaud, et je décide de me plonger dans les pogos pour me requinquer, puisque ça avait marché sur Saxon la semaine dernière. Bien mal m'en a pris, mais j'y reviendrai. Sur le moment en tout cas ça fonctionne, et je passe de 30m de l'avancée de scène à à peine 5m. Bien ! Le groupe est en grande forme, James en voix, je note assez peu de pains de la part de Kirk Hammett, Robert Trujillo est parfait comme toujours, et Lars très efficace. Deux surprises dans la setlist : "No Leaf Clover" aussi puissante sans orchestre qu'avec, et un "Dirty Window" totalement inattendu et agrémenté d'un solo de Kirk ! Cette dernière marque l'occasion pour James de faire une petite blague, bien conscient du peu d'amour que nous portons à
St. Anger. Inutile de tergiverser, Metallica est à la hauteur de sa réputation. Le rappel est à la hauteur du début, puisqu'il est lancé par "Damage, Inc." ; quand je parlais de surprises dans la setlist… Et c'est, encore une fois, un morceau inhabituellement placé à cette position qui clôturera le concert, la journée et le week-end : "Master Of Puppets". Ouf !
Après la distribution, généreuse comme d'accoutumée, de médiators, de laquelle je reviens pourtant bredouille, à peine faisons-nous demi-tour pour rentrer dans nos peinâtes que l'intro de "The Number Of The Beast" se fait entendre, accompagnée des premières explosions du feu d'artifice. Et quel feu d'artifice ! 10 minutes non-stop avec ensuite "War Pigs" et "For Those About To Rock" pour le bouquet final (mais je crois que la playlist ne change jamais). Ben Barbaud sait faire plaisir à ses fidèles clients, car malgré la fatigue, la météo pas toujours clémente, les désagréments intolérables comme le parking ou l'organisation des sanitaires du camping, la taille du site pas adaptée au nombre de festivaliers… eh bien lorsque les dernières notes arrivent et que les dernières couleurs disparaissent du ciel, la boule à la gorge est quand même là, en pensant que ça y est, c'est fini pour cette année.
Enfin, pas tout à fait fini : 1 heure pour retourner au camping. Le goulot d'étranglement pour passer de la cathédrale au Hellcity Square est fatal. Ma brillante idée d'aller dans les pogos pour me "décoincer" n'a fonctionné que le temps du concert : je souffre le martyr, et arrivé devant la tente je ne peux même plus me plier pour entrer dedans. Il était temps que ce double week-end se termine !
Départ (27/6/2022)Après 4 heures d'un sommeil malgré tout réparateur, il est temps de démonter la tente et de ranger les affaires, puis de se préparer mentalement à marcher jusqu'au parking avec tout le barda, bien qu'il y en ait forcément moins qu'à l'aller. Heureusement que la BlaBlaCareuse qui m'attendait au rond-point Guitare m'a gentiment aidé. Le retour se passe sans encombre, qu'Attila Dorn bénisse l'inventeur du régulateur de vitesse.
Il ne me reste maintenant qu'à décider où j'irai l'année prochaine, si toutefois je retourne en festival : Graspop ou Hellfest ? Malgré l'ambiance magique de l'évènement clissonnais et les quelques entubages du festival Belge, je pense que le Graspop est une meilleure expérience : parking plus proche, site beaucoup plus grand, meilleure organisation du camping… l'affiche est souvent meilleure également. Ne manque qu'un E.Leclerc proche.
Mais rien n'est gravé dans le marbre, alors à l'année prochaine ! Peut-être…