Toulouse, 19 février 2019
Et bien voilà, c'était la dernière date de la tournée "Prequelle" commencée en 2018 : du festival en plein air, de la première partie prestigieuse en arènes et stades (rappelons que le groupe a été choisi par rien moins que Steve Harris et James Hetfield pour chauffer leurs publics respectifs), des Zéniths en tête d'affiche, du Paris, de la province, avec ou sans light-show, avec ou sans sa production scénique, on a pu voir Ghost dans toutes les configurations cette année de par le vaste monde et en France...
Hier, c'était donc la fin de la quatrième vague de concerts français et la fin tout court de ce chapitre de l'histoire de Ghost, si on fait exception de l'apparition du groupe à Mexico en mars 2020.
Nous aurons eu la chance de les voir deux fois avec Madi, à Lyon en février et à Toulouse avant-hier, avec chaque fois l'intégralité de leur show. Superbe, leur show... Je n'y reviendrai pas, on est fan, un point c'est tout. Son parfait là où nous étions placés.
Mais, "qui aime bien châtie bien", c'est parti pour les "moins".
Moins de titres qu'en février tout d'abord... 20 morceaux pour 2 heures de représentation pour cette dernière tournée (ce qui est somme toute correct... Mais on en avait eu 27 (!) et deux heures trente lors de la précédente.
Moins d'énergie de la part du leader ensuite... vu le nombre de concerts dans les pattes, ça peut se comprendre.
Mais le vrai manque d'énergie, c'est surtout chez le public qu'on la ressent. En un mot comme en trois, un public horrible, silencieux, mou ! "Un public de comité d'entreprise" dira Madi. Comme sur les photos mises en ligne pour les autres villes françaises, tout le monde assis dans les gradins du Zénith toulousain, du début à la fin, à part deux-trois furieux. Alors pour les tribulations de Tribulation, on comprend, pour le doome lourdingue de All Them Witches, on comprend… Ça ne te chauffe pas une salle, ça la jette sous la couette… Mais quand les vedettes du soir apparaissent ! Et vas-y que je te fais signe de t'assoir pour que je puisse filmer ! Et vas-y que je me plains parce que mon gamin de cinq ans n'y voit pas ! Mais on rêve ! Et que dire de cet ado, capuche sur la tête, que j’aurais giflé parce qu’il passait la soirée à se filmer en selfie ! Et ces petits gosses qui dormaient au bout de trois titres sur les genoux de leur mère ! Alors, tu avais déjà les parents qui trainaient leurs boutonneux aux concerts, « parce que tu vas découvrir de la vraie musique » ; puis tu as eu les familles au complet, la maman, la tata et le cousin idiot (forcément idiot), parce qu’il faut qu’ils comprennent et partagent les goûts du mouton noir de la tablée de Noël ; et maintenant, on a les mioches de cinq ans, parce maman et papa veulent quand même aller au concert, et tant pis pour les tympans du gamin, ou pour ses questions sur toutes ces images déviantes qui défilent sous ses yeux, et pour ces cinq heures de gros bordel qu’il ne comprend pas malgré le joli masque de Ghoule que lui ont acheté ses parents. (Moi j’en ai pas eu un de masque, mais un poster et un T-shirt que je porterai tout l’hiver… Hummm c’est choueeette…)
Bon ! Reprenons ! Au final, ça bouge pas ! La salle était pourtant très bien garnie (un Zénith version petite capacité certes, soit 3-4000 personnes environ, à comparer aux 1200 personnes du tour précédent), mais rien à voir et à entendre avec la folie de Lyon il y a quelques mois ou le délire qui semblait habiter le Zénith parisien.
Et pourtant, Forge n'a pas ménagé ses efforts pour déclencher quelque chose, en vain.
Et pourtant les fans étaient là... Les T-shirts du groupe, les vestapatchs bien que rares, du jeune et du moins jeune... mais ça dormait. L'annonce des titres déclenchait la ferveur, comme une explosion... et le soufflé retombait. Entre les morceaux ? Silence ! Comme à Nantes ou à Strasbourg apparemment. Alors, à quoi est-ce dû ? Au public pourri ! Je crains le même truc que pour le public Hellfest, l'effet de mode qui attire du blaireau. Même si j'avais déjà vécu ça à Toulouse pour Trust en 97... idem pour David Lee Roth en 91 (après un concert de folie en 88...) et d’autres fois encore que je me souviens plus mais que je pourrais si je voulais.
Alors, c'est sûr, rien ne vaudra pour moi cette ambiance délicieusement malsaine de l'époque où le groupe tournait dans des petites salles de 1000 places, mais j'avais quand même adoré le spectacle donné à Lyon, porté par un public à fond. Là, je ressens comme une frustration. Le groupe n'est pas coupable dans ce qu'il donne, car ailleurs en Europe, il n’y a pas ces retours mollassons. Même si j'espère fortement une réorientation moins poppy, et plus "Meliora" pour le prochain concept, cela va de soi.
On verra bien l'an prochain à Bercy, car nul ne doute que c'est dans cette salle qu'ils reviendront pour promouvoir le nouvel album, sans se donner la peine d'aller à la rencontre d'un public aussi nul. Adieu Toulouse, sans regret.
Pensée pour Evil Walks qui devait être des nôtres mais n'a pas pu venir et qui a eu l'élégance d'offrir sa place à un de mes amis toulousains.
Et pour finir, le plus de notre soirée : les retrouvailles avec HörnyFab, ami s’il en est, de nos années H2.