ConanleMoloch a écrit:Apres, il me semble qu'on se base sur des prix US, et ils ne me choquent pas du tout, quand j'étais au Canada, donc il y a cinq ans déjà, les tickets bien placés pour un Bon Jovi, un Roger Waters, un Ozzy etc ça coûtait déjà ce prix là, donc rien de choquant, personne n'est obligé de payer.
Sans forcément relancer un débat qu'on a eu maintes et maintes fois en ces lieux, si, justement c'est choquant. Qu'on ne soit pas
obligé de payer, encore heureux, il n'y a que U2 pour vous forcer à écouter leur musique. Le problème, c'est de savoir qui
peut se le payer. L'inflation croissante des prix des places de concert, qu'elle soit justifiée ou non, et qui a des causes multiples (diversification et augmentation des coûts de production, baisse des ventes de disques, etc.) est un fait certain qui crée un risque de gentrification des salles de spectacles.
Bien sûr, on ne va pas caricaturer en reprenant l'image éculée des "faux fans en costard cravate". On peut gagner confortablement sa vie et être un fan de la première heure des Guns, de Carcass ou des Sex Pistols (je connais même des die-hards, des vrais de vrai, qui ont vu AC/DC depuis les loges du Stade de France, une coupe de Champagne à la main). Mais des places à 250 $, c'est une limite importante à l'accès à une musique soit disant populaire pour une frange importante de la population. Et ça refroidit aussi les curieux, qui ne connaissent pas forcément bien un groupe mais qui aimeraient en savoir plus. Ces personnes ont tout autant leur place dans une salle de concert que les die hards qui ne regarderont pas à la dépense. Et forment d'ailleurs le gros du public dans un stade de 50.000 personnes.
Alors oui, inventer un "diamond ring" ultra select comme Bon Jovi (je n'ai plus le montant en tête mais ça m'avait fait tiquer), ou tout simplement ne rien faire pour que les prix ne crèvent pas le plafond (que ce soient les Guns, Aznavour, AC/DC ou Johnny), c'est discriminatoire. Et ça serait moins choquant parce que le phénomène n'est pas nouveau ? Bon, ben alors dans ce cas là, la ségrégation c'était un système parfaitement légitime.
Je suis un gentleman ; c'est marqué sur la porte des chiottes.
Wallace Palès