Accept au Trianon (Paris), le 6 décembre 2015C'est la première fois de ma vie que je mets les pieds au Trianon. J'aurais préféré y être en d'autres circonstances, puisque c'est le surlendemain, le 8 décembre que j'aurais dû voir Accept; mais leur concert devant avoir lieu au Bataclan, le groupe a été obligé de trouver un autre endroit et une autre date pour assurer leur spectacle.
L'occasion de découvrir une salle très classe, avec un joli salon d'accueil lambrissé en haut des marches de l'entrée, et de chouettes moulures le long des balcons et au plafond de la salle en elle-même. Ce soir, on pète dans la soie!
Il n'y a pas trop de monde à l'ouverture des portes à 18h30, je suis au 2ème rang et les gens discutent tranquillement en attendant le 1er groupe. Par contre, les responsables de la salle n'ont pas dû comprendre le concept de ce soir, car du (mauvais) Rap nous est proposé pour patienter. Du coup le temps parait bien long en attendant que la soirée commence, à 19h20.
The New RoseAutant le dire tout de suite, j'ai juste adoré ce groupe. Totalement inconnu pour ma part, ils ont délivré un "Trve Hard-Rock" de haute volée, emmené par un charismatique chanteur/guitariste à la voix éraillée mais maitrisée, et un second six-cordiste que je qualifierais de prodige, tant ses solos sont propres, rapides, techniques et mélodiques. Ce qui pardonne le fait qu'il passe son temps à poser comme un beau gosse; mais contrairement à ses 3 comparses, il semble plus influencé par le Metal que par le Hard-Rock, et ça se ressent sur sa façon de jouer et sur son look (ce qui n'est nullement une critique!).
Le batteur est carré et n'en fait pas des (grosses) caisses, le bassiste quant à lui étant plutôt discret, dans son coin. Ce dernier aura tout de même son quart d'heure de gloire à la fin du show lorsque toute la salle chantera "Happy Birthday", car le chanteur nous a donné cette info en milieu de concert.
En tout cas, les morceaux sont de qualité, rythmés, inventifs et originaux (ce qui n'est pas forcément facile à faire en 2015 pour du Hard-Rock), et ils ont droit à une véritable ovation méritée!
Le dernier titre arrive donc bien vite, celui-ci étant tiré de la B.O. de Sons Of Anarchy selon le chanteur (mais je ne me souviens pas l'avoir entendu dans la série). Ces 40 minutes ont passé avec une rapidité incroyable.
Décidément, après
Neonfly la veille, nous sommes gâtés avec les groupes d'ouverture!
Setlist de The New RosesAcceptJe me retrouve cette fois dans le même cas de figure que pour Gamma Ray (voir lien pour Neonfly): après avoir vu le groupe déjà 4 fois, que peut-on en dire?
La soirée commence relativement tôt puisqu'il n'est que 20h25 lorsque les lumières s'éteignent (sur fond de musique Metal, enfin!), et que commence "Given The Dog A Bone" d'AC/DC sur bande (en était-il de même à
l'Alcatraz Metal Fest? Je ne me souviens plus), repris en chœur par le public. Des ombres s'avancent dans la pénombre, ovation… ah non, ce sont juste les roadies venus découvrir la magnifique et imposante batterie toute en rondeurs de Christopher Williams.
Mais cette fois les voilà, entrée en scène fracassante sur le riff de "Stampede", et grosse acclamation (car cette fois la salle est bien remplie!) lorsqu'arrive Mark Tornillo. Si quelqu'un doutait encore de son Accept-ation par les fans, en voici la preuve.
Les 3 premiers titres font partie de ceux sur lesquels il pose sa voix sur album: sans temps mort on enchaine donc "Stalingrad" (j'essaye de montrer au groupe que je porte le t-shirt de cette chanson, en vain) et "Hellfire".
Comme souvent une grosse partie de la setlist est dédiée aux 3 derniers albums, par ailleurs excellents. Mais pas mal de surprises viennent égayer la soirée, à commencer par "London Leatherboys", "Living For Tonite" et Midnight Mover", pas forcément attendus car souvent considérés comme "commerciaux"; les 2 derniers font pourtant partie de mes morceaux préférés de l'ère Udo! Comme quoi, même au bout de la 5ème fois, il y en a des choses à dire sur un concert d'Accept! Nous aurons également droit plus tard dans la soirée à "Flash Rockin' Man" et "Bulletproof", pour ce qui est des vieilleries.
Malheureusement peu de communication entre les morceaux, pas même un mot sur les attentats. Pourtant, c'est ce jour plus qu'un autre que j'attendais un discours (ou même, soyons fous, une chanson surprise comme "Wanna Be Free"), compte-tenu de l'endroit où devait jouer le groupe originellement. Cela n'empêche nullement les musiciens de venir jouer avec le public, et de balancer moult médiators. Même Christopher se montre expressif derrière ses fûts, bien plus que Stefan Schwarzmann en son temps; son jeu a d'ailleurs gagné à être plus carré qu'à l'Alcatraz Metal Fest, plus dans le style des allemands. Uwe Lewis, remplaçant quant à lui Herman Frank, se montre plus timide, restant souvent dans son coin à gauche (de mon côté); mais peut-être est-ce une consigne des dictat… heu, des leaders d'Accept que sont Wolf Hoffmann et Peter Baltes, ces derniers n'hésitant pas à monter sur les retours pour dominer et haranguer la foule.
Cela dit, le manque de bla-bla laisse de la place à la musique, et c'est une déferlante d'hymnes à laquelle nous avons droit: dans le désordre: "Final Journey", "Restless And Wild", "No Shelter", "Pandemic"… malgré tout je trouve que les morceaux du dernier album, bien que très agréables à écouter chez soi, passent moins bien l'épreuve du live: hormis "Final Journey", je m'ennuie quelque peu à vivre en live "Fall Of The Empire", "Dark Side Of My Heart" et même "Dying Breed" que j'apprécie beaucoup habituellement.
Peu importe, ce ne sont pas 3 chansons qui vont gâcher la soirée, surtout lorsque la communion habituelle entre le groupe et la foule se fait sur "Princess Of The Dawn", ainsi que sur "Fast As A Shark" et son "Heidi Heido" d'introduction, qui sera placé en fin de set, et qui voit bizarrement commencer les pogos seulement maintenant.
Mais attention, pour le rappel, c'est Deutsche Qualität: ce n'est pas un, ni deux, mais tr… non, quatre titres auxquels nous avons droit! "Metal Heart" ouvre les hostilités, l'occasion d'appeler un collègue n'ayant pas pu/voulu venir pour lui faire écouter ce qu'il a raté, notamment le public chantant en chœur les notes de "La Lettre à Elise", de quoi mettre les poils de bras au garde à vous!
"Teutonic Terror", ouvrant habituellement les rappels, arrive cette fois 2ème, précédant de peu un "Son Of A Bitch" faisant sourire Wolf lorsque la foule chante le refrain.
Et sans surprise, c'est "Balls To The Wall" qui marque la fin de la soirée, et quelle fin! Les
woh ho ho caractéristiques d'Accept sont hurlés jusqu'à plus soif par toute la salle, histoire de finir en beauté ce dernier concert de votre serviteur avant 2 bons mois.
Setlist d'AcceptFinalement, aller voir Accept, c'est comme regarder un bon film des années 80 plusieurs fois de suite: on se dit qu'on le connait par cœur, qu'à la moitié on va avoir envie d'arrêter… mais quand on se retrouve devant, on découvre tout un tas de petits détails qu'on n'avait pas remarqué avant et on n'en décroche pas jusqu'à la fin, même si ça dure plus de 2 heures, comme ce soir (fait devenu assez rare par ailleurs (je parle des concerts, pas des films)).
Du coup on n'a qu'une envie: se le remater encore une fois!