Hellfest 2015 - Review des trois joursEnfin ! Après des années d'hésitation ou d'empêchements, j'ai enfin pu aller au Hellfest. Sur un coup de tête en décembre, voyant que Madi cherche à vendre son pass, je lui rachète. A ce moment là je n'ai rien prévu, ni comment ni avec qui y aller, pour changer. Un de mes anciens élèves (je surveillais en lycée), Allan, m'apprenant qu'il y va aussi, nous décidons de covoiturer. Vers le mois de mai j'arrive à convaincre Lolo, mon fidèle "concert buddy" (celui du fameux road trip
Slayer/Gojira), de prendre un pass lors d'une remise en vente. Allan emmène avec lui une jeune punkette de 16 ans, nous voilà au complet pour prendre la route le jeudi 18 juin. J'avais ma soutenance de stage pré-pro ce jour là à 10h, et la demi-heure qui suivait nous prenions la route direction Nantes où nous étions hébergés la veille du festival. C'était le premier Hellfest pour tout le monde.
Par contre,
le bémol, c'est que j'avais une réunion importante impossible à rater le lundi 22 juin à Grenoble à 9h30. Cela impliquait donc de louper les derniers concerts du dimanche soir et de rouler toute la nuit (ça aurait été trop facile sinon !).
Jour 1Nous nous sommes levés tôt pour être arriver à trouver une place de camping, et nous avons réussi à caler (difficilement) nos deux tentes sur le White Camp. J'avais pressé tout le monde car je voulais voir les Sticky Boys à 11h05, et je savais qu'il allait y avoir la queue pour rentrer. Je vous passe les détails sur l'ambiance déjà électrique entre les festivaliers, la bonne humeur, la bonne entente, j'y reviendrai. Mais déjà, ça s'annonçait bon. Seulement moi, tant que je ne suis pas calé avec ma bière devant une scène où ça envoie, je ne suis pas encore complètement détendu... Et avant de faire la queue et rentrer, il fallait récupérer les cartes avec lesquelles on peut ensuite acheter à boire dans l'enceinte du festival et les charger pour la journée.
Evidemment, il y avait foule pour rentrer dans l'enceinte, et nous avons loupé les Sticky Boys d'environ 10 minutes... J'ai donc une première revanche à prendre, avant même d'avoir vu un concert ! Mais pas grave, le plaisir d'être enfin sur une autre planète, au milieu de gens à côté desquels on parait normaux, dans la plus sympathique des ambiances, entouré de superbes décors suffit à me remettre rapidement de ma déception. Après avoir récupéré la première bière (intramuros) de la journée, nous visitons un peu l'enceinte du festival. Les deux grandes scènes, les Mainstages, sont côte-à-côte au fond, et en rentrant de suite à droite il y a trois grands halls abritant les scènes Valley, Altar et Temple. A gauche on trouve des stands de nourriture et un carré de forêt dont l'entrée est surplombée par une arche indiquant "Kingdom Of Muscadet". Plus loin au fond à droite, en retrait et derrière une grande roue se trouve la fameuse Warzone, où notre jeune punkette passera le plus gros de son temps, sans surprise
Les copains : 
Lors de notre tour du propriétaire, No Return joue sur la Mainstage II. C'est très sympa, c'est lourd, ça envoie, ça met dans l'ambiance d'entrée. Cependant nous avons omis certains détails techniques dans notre précipitation, en particulier la crème solaire, et comme le prochain concert qui nous intéresse est en début d'après-midi nous retournons au camping, en faisant un tour à l'Extreme Market au passage, les deux halls abritant des stands dédiés à la culture hard-rock/metal. Et puis nous avions une provision de bières à la tente... C'est à ce moment, le premier jour, qu'il s'est passé un truc rigolo : Allan, contrairement à Lolo et moi, n'avait pas encore vu le dernier épisode de Game Of Thrones, datant du dimanche précédent. Nous en avions parlé durant le trajet en voiture et nous avions gardé le secret sur ce qu'il s'y passait. Et alors que nous buvions notre bière devant notre tente tranquillement, se sont mis à résonner aux alentours des "APEROOOO !! APERO ! APEROOOOOOOO !". Et là, une fille qui passait au loin dans l'allée a rajouté "ET JON SNOW IL EST MORT !!!" et là c'était le drame... Forcément Lolo et moi avons explosé de rire pendant qu'Allan criait "Quoi ? Mais c'est pas vrai ? Oh putain le spoil !" etc... Et du coup, le "Jon Snow il est mort !" est devenu un cri de ralliement durant les trois jours (ainsi que la version Allan "Dimebag il mort !").
De retour dans le festival, nous faisons une pause devant Truckfighters dans la Valley. Etant en pleine période de découverte de ce genre de métal (stoner ?), j'apprécie beaucoup ce mélange de calme et d'agressivité. Mes compagnons (Lolo et Allan, car Warzone, le surnom de la jeune punkette, faisait totalement sa vie durant les 3 jours) un peu moins... Mais de toute façon il était bientôt l'heure de Godsmack, groupe que je connais un peu en studio et que je souhaitais voir. Nous allons donc devant la Mainstage I pour être bien placés.
J'avais prévenu les deux autres, "Vous allez voir Godsmack c'est sympa, c'est pas violent mais ça envoie..." EH BEN PUTAIN ! Je sais pas si le cumul chaleur/bières a fait que nous étions dans le bon état d'esprit au bon moment au bon endroit,
mais en tout cas Godsmack nous a mis une sacrée claque. Qu'est-ce que c'est lourd et gras comme son ! Déjà la musique d'intro est For Those About to Rock. Et il y a eu une belle ambiance, ça bougeait bien, c'était top. Déjà une première grosse découverte live et une première grosse claque. Je me souviens surtout de Cryin Like A Bitch, Voodoo et I Stand Alone. Nous sommes ensuite allés promener un peu, voir ce qu'il se passait en Warzone (pour ceux qui ne connaissent pas, le Hellfest c'est un peu la réunion des fous, mais au sein du festival les plus fous ont été rassemblés dans un coin, et c'est là), avec un groupe mélangeant rap et metal venant des States dont j'ai oublié le nom. Puis nous sommes revenus vers les Mainstage car c'était l'heure de Motörhead.
Bon, c'était mon troisième Motörhead après le Sonisphere suisse 2012 (rien de transcendant) et le Sonisphere 2013 (belle claque cette fois). Nous étions assez éloignés de la scène, pas loin de la régie, et l'ambiance était plutôt molle. Mais le problème, c'est que ce n'était pas seulement l'ambiance. Le groupe lui-même semblait ne pas y croire. C'était poussif de chez poussif. Je crois que je ne suis pas le seul à avoir eu une mauvaise impression de ce concert. Le sentiment général à la fin c'était "Y a un moment, faut arrêter...". Ma chanson préférée de Motörhead, Damage Case, avait un tempo tellement lent que j'ai trouvé ça triste. J'ai même eu hâte que ça finisse, quand on voyait que c'était le guitariste qui faisait les speechs entre les chansons à la place de Lemmy. En espérant que ça aille mieux, ou bien qu'ils arrêtent.
A la fin de Motörhead, j'ai remarqué sur la Mainstage II le backdrop de Lamb Of God en train de monter, alors que sur notre running order ils étaient prévus 2h plus tard, et qu'il était sensé y avoir Five Finger Death Punch. Après un rapide check sur le téléphone sur Arte, j'ai vu que c'était bien Lamb Of God qui allait jouer, nous sommes donc restés sur place. Je connaissais assez peu ce groupe mais j'avais très envie de voir ce que ça donnait en live.
Bon bah voilà, c'est simple, c'était la plus
GROSSE claque du weekend. Lamb Of God nous a broyé. Au bout de 30s j'ai perdu mes deux comparses, puis j'ai fait le tour de la fosse je ne sais pas combien de fois en moins d'une heure. Barrière, premiers rangs, pogos, circle pit, wall of death, fond de la fosse, circle pit à nouveau, premiers rangs... On a pris des coups, on en a donné, et avec le sourire parce que ça faisait du bien. C'était juste le gros défouloir, le moment où tu extériorises tout ce que tu gardes pendant des mois. Desolation, Ghost Walking, Walk With Me In Hell, Redneck, Black Label... Nous étions conquis. Même si nous étions des bleus, nous avions de bons réflexes : "RDV au relais d'enceintes de droite à la fin du show !". Et nous nous sommes retrouvés, le sourire jusqu'aux oreilles.
La décontraction après le broyage Lamb Of God : 
Ensuite il y a eu une pause, il faut dire que le seul problème du Hellfest est que l'enceinte est petite, et avec 6 scènes dont 3 qui jouent en permanence de 10h30 à 2h, il est dur de trouver un endroit au calme. Alice Cooper jouait au loin, Cradle Of Filth sur une autre scène. Nous sommes allés voir Children Of Bodom dans la Altar car Lolo est fan. Je suis resté en arrière assis sur une barrière à côté de la régie pendant que les deux autres fonçaient dans la fosse. C'était bon, mais je ne suis pas un gros fan. Après une autre courte pause nous avons vu Meshuggah sur la même scène. J'attendais de voir ce groupe depuis un moment mais j'étais fatigué à ce moment par le combo Godsmack/Lamb Of God de l'après-midi, et je n'ai pas réussi à apprécier complètement leur prestation. Il était déjà tard, ils jouaient de 23h45 à minuit 45, et dans la foulée Slipknot enchainait sur la Mainstage II de minuit 45 à 2h.
Autant j'ai apprécié Meshuggah mais sans rentrer dedans vraiment,
autant Slipknot a été le concert que j'ai le moins apprécié du festival. Je les avais déjà vus une fois au Sonisphere 2011 et j'avais bien aimé (même si j'étais aussi bien broyé après avoir subit l'enchainement Gojira/Airbourne à la barrière), mais là j'ai vraiment détesté. J'ai perdu Lolo rapidement, et je me suis retrouvé tout seul à grogner dans mon coin car le son était affreux. Il n'a pas toujours été parfait tout le weekend, mais il a vraiment été mauvais durant Slipknot. J'entendais un bourdonnement permanent de basses dès que ça jouait. J'ai mis mes bouchons, c'était encore pire puisque ça coupait les aigus. Puis je me suis retrouvé à essayer de comprendre le jeu des deux clowns percussionnistes de chaque côté de la scène, et là je me suis vraiment énervé : mais putain ils servent vraiment à rien à part faire joli ces deux débiles ? Non sans déconner ils servent à quoi, à part appuyer légèrement quelques parties de batterie ? Et encore je suis gentil ! Bref au bout d'un moment, ne rentrant pas dedans, avec les oreilles fatiguées, je suis parti, direction le camping. Lolo aussi est parti avant la fin et m'appelé, il m'a rejoint à la porte de sortie et nous sommes retournés à notre tente, vers environ 2h.
Allan est arrivé, mais la soirée n'était pas encore terminée. C'était la fête sur le camping, les gens faisaient des apéros en rentrant du festival, il y avait de la musique partout, c'était le bordel. Nous avons un peu promené d'apéro en apéro, de soirée en soirée, rencontrant des gens tous plus drôles et sympas les uns que les autres. Nous sommes allés faire un tour au Metal Corner, le coin stands/scène/chapiteau du camping. Ca n'avait pas l'air fou, pas de groupe mais un DJ qui enchainait les chansons. Sauf qu'il a eu la bonne idée de balancer Baby's On Fire de Die Antwoord à ce moment. Ca a été le dernier moment de folie de cette longue journée, à environ 3 ou 4h du matin, à "chanter" du Die Antwoord en sautant dans tous les sens parmi une foule déchainée. Puis après un petit Bohemian Rhapsody chanté à tue-tête bras dessus-dessous, nous sommes rentrés à nos tentes en gueulant du Didier Super.
Jour 2Nous n'avions pas de réveil, le premier groupe que nous voulions voir impérativement étant Airbourne, à 16h45. Mais la chaleur en mode cocotte-minute dans les tentes a fait office de réveil vers 10h. Cette matinée était assez difficile physiquement mais psychologiquement nous étions au milieu du weekend, donc encore loin de la fin, mais déjà acclimatés et adaptés au truc. C'était donc la journée de "chill" entre les stands, les quelques groupes qui jouaient sur les scènes où nous passions en attendant d'aller se placer pour Airbourne.
La journée difficile de Lolo :
Environ une petite heure avant l'arrivée des australiens nous étions dans les premiers rangs, prêts à en découdre (en tout cas Allan et moi, Lolo étant un peu en souffrance physique et morale à ce moment). Les wallabies d'Airbourne ont débarqué à l'heure et ont fait le boulot, malgré de gros problèmes de son : le PA a disjoncté complètement sur l'intro de Chewing The Fat. Ils ont attendu quelques minutes que ça remarche pour recommencer la chanson. Avec Allan nous étions au deuxième rang, il faisait très, très chaud et le staff arrosait la foule avec un jet d'eau.
Encore un très bon show d'Airbourne, avec des compositions simples mais efficaces. J'avais ma dose de hard-rock bien débile, où on s'éclate les canettes de bière sur la tête, j'étais content et apaisé. C'était l'heure de la pause ensuite, avec retour au camping, durant laquelle nous avons loupé malheureusement L7 et où nous avons entendu Sweet Child O Mine (Slash et ses copains) depuis notre tente. Nous sommes retournés dans le festival pour entendre la mythique La Grange de ZZ Top à la fin de leur show. Puis le début de Faith No More, qui ne m'a pas marqué. Finalement je suis assez basique en hard-rock : AC/DC, Airbourne, Nashville Pussy... Le reste... Du coup nous sommes partis voir Mayhem, pour la culture : c'était violent ! Pas (encore ?) trop mon style. Scorpions prenait le relai sur la Mainstage I pendant que nous buvions des bières, j'ai entendu The Zoo de loin, la seule que j'apprécie d'eux et ça m'a suffit. Ma prochaine cible était Marilyn Manson, qui était programmé de 1h à 2h. Mais avant il y avait le feu d'artifice pour fêter les 10 ans du Hellfest, sur fond de Slayer, Queen, et autres... Un grand moment.
Je suis un adepte de la musique de Manson depuis longtemps, il fait partie des groupes que j'ai aimé étant adolescent. J'étais donc ému et content de pouvoir le voir enfin. De plus nous avions réussi à être plutôt bien placés, dans les 15-20m de la scène après avoir avancé du mieux que nous pouvions. Et un peu comme pour Lamb Of God, nous avons bien promené pendant le concert. Plusieurs passages dans les premiers rangs en mode broyage, des pogos, des mouvements de foule, le tout à 1h du matin... J'ai perdu Lolo en moins d'une chanson, j'ai essayé de survivre tant bien que mal dans les premiers rangs pendant que Manson s'amusait avec une tortue sur scène, puis j'ai enfin réussi à reculer un peu et là, miracle, j'ai retrouvé Lolo au milieu de la foule. Seul petit regret, la setlist, qui n'était pas trop à mon goût (mais je suis difficile, j'aime essentiellement les vieux morceaux et l'album Eat Me Drink Me). Et enfin, après un The Beautiful People d'anthologie, il était temps de rentrer au camping pour finir la soirée.
Ce deuxième soir au camping a été plus court que le premier, mais nous avons plus promené : nous sommes allés jusqu'au Red Camp.
Là-bas il s'est passé une action qui m'a gâché la soirée : à une vingtaine de mètres de l'allée, une tente diffusait du Cypress Hill à fond avec Jump Around et pas mal de gens sautaient et dansaient autour, et nous avons voulu y aller avec Lolo. J'étais en train de m'approcher en enjambant les tentes, quand une fille est apparue devant moi avec une glacière dans les bras. Je vous jure, cette action s'est déroulée en une trentaine de secondes :
-La fille déboule devant moi avec sa glacière, me la pose dans les bras, me dis avec un anglais approximatif "Now it's yours !" puis disparait aussi vite qu'elle est apparue,
-Je me retrouve avec ma glacière dans les bras, me demandant pourquoi elle me donne ça, qu'est-ce qu'il peut bien y avoir dedans, etc. Du coup je m'arrête, je la pose et j'essaie de l'ouvrir.
-Et à ce moment, environ 30s plus tard, 4 mecs débarquent en gueulant "C'est bon ! Ca y est ! On l'a trouvé celui qui a volé la glacière !"
-Et là, j'ai compris que je m'étais bien fait avoir...
J'ai tenté tant bien que mal d'expliquer ce qu'il venait de se passer, mais bon c'était difficilement crédible. Le plus gros et baraqué des 4 mecs, à qui appartenait la glacière (évidemment), ne me croyait pas du tout. Heureusement Lolo est arrivé et m'a aidé, ce qui a convaincu deux de ses potes. Ces deux là m'ont dit de me barrer rapidos, ils me croyaient mais savaient qu'ils n'arriveraient pas à raisonner l'autre. Du coup nous sommes partis, nous sommes rentrés dans notre camping (qui s'était calmé, entre deux "RESPECTEZ-LES-GENS QUI DORMENT"), et nous sommes allés dormir.
Jour 3Le troisième jour était un peu le jour de la déprime. Après trois jours vécus à 100 à l'heure, nous savions avec Lolo que c'était la fin, mais en plus il fallait rester sage pour pouvoir prendre la route le soir-même, alors que la fatigue nous arrivait pleine face. J'ai stressé toute la journée de la route que nous allions prendre le soir, des 7h de route de nuit que nous avions à effectuer.
Mais avant toute chose, nous avions mis le réveil à 9h car à 10h30 sur la scène Altar il y avait une demi-heure d'Hypno5e.
Hypno5e c'est un groupe indescriptible, une sorte de metal "cinématographique", mélange entre Wax Taylor et Gojira. Leurs musiques sont très complexes, alternances de passages aériens, doux et acoustiques, avec d'autres beaucoup plus lourds, violents et hardcores, aux changements de rythmes successifs. Leur musique est longue à cerner, mais une fois qu'on la connait elle est jouissive. Nous avions rencontré le second guitariste dans la foule la veille, avec qui nous avions discuté un moment :
A 10h15 nous étions donc tous les quatre, avec Allan, Lolo, punkette/warzone (miracle !) et moi-même à la barrière, prêts à se réveiller et à en découdre avec les montpelliérains d'Hypno5e. Et nous n'avons pas été déçus. Je pense que j'ai épuisé les derniers restes d'énergie qu'il me restait durant cette demi-heure. La setlist cumulait les meilleurs passages de leurs meilleurs morceaux, et comprenait l'excellentissime et orgasmique Maintained Relevance Of Destruction Part II, une chanson à la montée en puissance lente et fantastique. Ils nous ont achevés sur un Tutuguri à la rythmique impeccable, avec un slam de Gredin, le bassiste, dans le public.
Après ça Lolo et moi sommes retournés à la tente pour essayer de faire une sieste (nous espérions récupérer pour pouvoir conduire le soir), chose impossible avec la chaleur ambiante. Nous avons donc rangé et plié notre bordel et nous avons dit au revoir à nos voisins, un couple de brésiliens adorables, dont une certaine Noelle Dos Anjos qui fait de sympathiques
covers sur Youtube.
Nous avons posé nos affaires à la voiture en vue du départ le soir-même, et il nous restait quelques groupes à voir. D'abord Nuclear Assault, qui était franchement bof. Ensuite Cavalera Conspiracy, ou là par contre ça bougeait pas mal. Ils ont joué We Who Are (Not As Others), une de mes chansons préférées de Sepultura, qui résume bien l'état d'esprit du Hellfest. Puis c'était l'heure de la réconciliation pour moi avec Epica, groupe que j'avais très peu apprécié au Sonisphere 2013. Et là ça a été une bonne claque, des compositions parfaitement interprétées, et une voie transcendante.
Fatigue + troisième jour = on reste au fond :
Ensuite j'ai subit : Limp Bizkit. Je m'ennuyais, j'avais envie de dormir, j'étais épuisé, j'hésitais à aller dormir à la voiture en attendant Lolo pour prendre la route. J'ai du mal avec ce style et ce groupe. Heureusement In Flames est arrivé derrière, et ça bougeait beaucoup plus. Du bon gros metal, tout simplement, en attendant Korn que Lolo voulait voir. Ils étaient programmés, à 23h10, je voulais partir à 23h30, et ils sont arrivés à la bourre... Le résultat n'était pas fameux, nous avons donc quitté Allan et le festival vers 23h40. Le temps de rentrer à la voiture il était 00h30 environ quand nous sommes partis.
La route pour Grenoble a été très difficile. Lolo avait du mal à conduire et moi-même j'en étais incapable. Nous nous sommes endormis vers 1h30 sur une aire d'autoroute avec un réveil à 3h. Lorsqu'il a sonné j'ai pris le volant avec une étonnante lucidité. Les deux lives de Gojira que nous avions en CD (Brixton Academy et Bordeaux Flesh Alive) m'ont aidé à conduire jusqu'à 5h puis Lolo a pris le relais. Il a conduit presque jusqu'à Grenoble car je ne me sentais pas bien (fatigue, flashs, tremblements). Finalement mon état s'est amélioré et j'ai fait la dernière partie, je suis arrivé à ma réunion entier mais dans un état de fatigue avancé.
En conclusion, le Hellfest, c'est quelque chose à vivre une fois. On a beau avoir vu des dizaines de vidéos, lu des dizaines de reviews et reports, tant que l'on de ne l'a pas vécu soi-même, il est impossible de comprendre ce que c'est. L'ambiance et l'état d'esprit sur place sont juste fous. Tous les gens un peu introvertis (mais pas que), qui se sentent seuls tous les jours dans la vie "normale" car ce qu'ils aiment musicalement et culturellement est haï/incompris/détesté par les autres, les gens "normaux", se retrouvent à cet endroit et peuvent se permettre de laisser aller leur "vraie nature", sans aucun jugement.
Et donc, en plus de "l'effet festival", qui créée un effet communautaire, on retrouve
un effet Hellfest : c'est l'un des rares endroits où écouter des trucs inaudibles est la norme. Le reste du temps on se prend des "moi j'écoute de tout sauf du metal, c'est du bruit". Et là on croise des gens avec un T-shirt d'un groupe qu'on pensait être la seule personne à écouter dans tout le pays.
Cet effet cumulé à l'ambiance bon-enfant, aux décors, aux défoulements dans chaque fosse, on en sort avec une sensation d'apaisement unique au monde. C'est l'extériorisation par la musique et la culture au sens le plus pur. Cela ne donne qu'une envie, y retourner la prochaine fois. On en ressort avec une émotion indescriptible, l'impression qu'on a trouvé notre véritable famille, mais que celle-ci est éphémère. L'humour commun à la communauté metal rajoute quelque chose qui est dur à retrouver ailleurs. J'ai entendu des gens dire "Si tout le monde était comme ceux qui sont ici il n'y aurait plus de guerre dans le monde". C'est complètement vrai, du moins pendant cette courte période. Le Hellfest permet un relâchement total en toute sécurité. La violence que l'on voit et perçoit lors des concerts où il y a des Wall of Death par exemple peut effrayer des gens qui ne connaissent pas ce style de musique, mais il suffit de faire partie une fois de ce genre de foule pour comprendre comment cela fonctionne : avec le respect d'autrui et la volonté que tout le monde se défoule comme soi-même, sans pour autant se blesser. Du moment qu'une personne est à terre ou ne se sent pas bien, tout le monde s'arrête et lui vient en aide. C'est simple, le Hellfest casse tous les stéréotypes qui courent sur la musique metal et hard-rock. Et je ne parle même pas des centaines de bénévoles qui font un travail remarquable pour que tout se passe bien pour tout le monde (festivaliers comme riverains) tout le long du weekend : un grand MERCI et BRAVO à eux.
par the nightprowler » 25 Juin 2015, 17:09 
... 
j't'assure ça fonctionne ! 
