par Judge Dan » 29 Mai 2012, 17:20
Part 4
AAAARGH GLEU GLEU GRRRRRR HIIIIIIIIIIIIIIIIIIII, Kerry est là, toute BC Rich acérée. Je ne vois que lui, je n’entends que lui : normal, y a que lui qui a droit à la sono semble-t-il !
Les bouseux du fond lèvent leurs bras en croix, ils n’entendent rien. Ça fait bien rire Araya… Il s’en fout lui, il connait le concert.
Moi aussi je m’en foutrais bien parce que le son est parfait pour moi et c’est bien l’essentiel. Mais c’est vrai que j’entends à peine le chant, bien qu'ayant ôté mes mousses protectrices. Alors que la populace en mal de décibels beugle « plus fort ! plus fort ! », j’expose posément ma requête, en regardant Tom droit dans les yeux :
« Pourrait-on pousser un peu le potentiomètre « voix » sur la console ? Je ne vous entends pas. »
Il suffisait de demander poliment, la voix d’Araya est tout de suite boostée.
Mais ces bras en croix ont fait la soirée du Chilien, qui, à plusieurs reprises au cours du concert, reproduit le geste. Il s’amuse Araya, un sourire barrant sa face toute la soirée. Et il est bien gentil : il va dire bonjour au petit garçon juché sur les épaules de son papa (au lieu de lui mettre un coup de basse dans la tronche, à ce morveux qui ferait mieux de faire ses devoirs plutôt que de traîner au concert), il va faire des coucous aux spectateurs sur les côtés. Oh ! C’est Slayer qu’on est venu voir ! Pas les Beach Boys !
Heureusement y a Lombardo qui lombarde, Gary qui essaie de faire oublier Jeff en riffant velu et le Roi des Roi, mister King. Putain, ce mec est une machine de guerre.
La Masse est toujours solidement ancrée à la barrière. Je crois que même en pinçant sournoisement, je n’arriverai pas à faire dégager l’engin, hypnotisé qu’il est par cette brute de Kerry. Même les deux bobos restant headbanguent. Mais ils headbanguent mal… comme des bobos, quoi. Ils sont vraiment laids en plus, avec leur petit briquet pour faire « Wééé, j’te kiffe grave Tom ! ». Putain qu’ils m’énervent !
C’est vrai que le son est faible malgré les efforts de la technique, j’ai l’impression d’être dans le salon familial, quand les copains venaient écouter « Decade of Aggression ».
Et puis, le groupe joue avec une production minimaliste sur cette tournée. Très peu ou pas de lights persos, ils utilisent les effets mis à disposition par la salle. À quand une tournée Slayer en Europe avec un gros show ? Ça démultiplierait l’impact d’une set-list dévastatrice.
Ce mélange de récent et d’ancien, j’ai adoré, point barre. Encore plus que lors des Zénith parisiens, par la grâce de cette proximité purement irréelle avec le groupe. Car finalement, Slayer se suffit à lui-même. Ce groupe reste une fantastique usine à riffs et à démontage de cervicales.
Drôle de fin cependant : « Raining Blood », les lumières restent éteintes, les roadies s’interrogent du regard, l’espoir d’un rappel… et que dalle. Tant pis… Faut-il voir dans les douleurs dorsales d’Araya l’arrêt prématuré du show ? Vers la fin, on l’a vu faire des étirements en grimaçant et il n’a pas bougé la tête de toute sa prestation, lui qui te faisait autrefois des séances de chevelures virevoltantes impressionnantes.
Comme dit en intro, Slayer a atomisé Le Phare.
C’est vrai.
Mais le meilleur reste à venir pour ces braves hard-rockeurs venus des plaines toulousaines et du grand Sud-Ouest.
Je retraverse en sens inverse cette salle figée de respect. Tétanisée par Slayer ? Vous n’y êtes pas. Mais je vous pardonne, il faut le vivre pour le croire : oubliant le spectacle qui vient de se dérouler sous ses yeux, la foule s’écarte à nouveau sur mon passage, impressionnée par ma prestance, subjuguée par ce corps sculpté par vingt ans de bodybuilding et de Mass-Plus. Un murmure parcourt l’assistance :
« Merci d’être venu… », « J’y crois pas, c’est Judge Dan… »
Ils n’en peuvent plus les pauvres, je les comprends.
Une dernière bénédiction, et je m’en vais, laissant la foule en pleurs.
À bientôt, chers petits… À bientôt…
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Judge Dan le 29 Mai 2012, 18:18, édité 1 fois au total.
By chiling woods I stand
A grimly sound of naked winds.
Holt par contre, je ne l'ai jamais entendu même à la fin quand je me suis déplacé. En tout cas, cette histoire a bien fait marrer Arraya que j'ai trouvé particulièrement décontracté.
Moi je suis écroulée de rire et j'attends la suite avec impatience!! 
