Lyon – 14 novembre 2011
Préambule : n'étant pas scribe, j'espère que mon long post ne vous gavera pas trop ... mais j'ai fait l'effort car j'ai adoré ce groupe à un moment de ma vie.
Avant propos :
Scorpions a été un de mes premiers amours dans le monde du Hard Rock. C’était grosso modo en 1980. Lovedrive, Animal Magnetism et le fabuleux Tokyo Tapes ont usé le diamant de la platine mono de mes parents (avec Powerage et If you want blood
).
J’ai ensuite rapidement acquis le reste de la discographie plus ancienne. Seul Lonesome Crow coinçait légèrement, mais il avait son charme. Blackout et Love at First Sting amorçaient un virage qui collait bien avec l’époque, et j’ai adoré également.
Tout cela s’est concrétisé avec mon tout premier concert le 22 février 1984 à Grenoble. Régalade. J’en ai perdu une américana tellement ça bougeait dans la fosse (limite flippant, ces fameuses vagues qui partaient de gauche à droite et vice versa). Le World Wide Live sera la concrétisation de cette magnifique tournée, les Scorpions étaient alors à leur top de popularité.
Ensuite, je les ai vu live lors de la tournée Savage Amusement (23 janvier 1989 à Saarbruck – Allemagne) et malgré un album moyen, le concert fut un bon souvenir (concert du 15 décembre 1988 reporté car Meine avait des problèmes de voix, annonce du report alors qu’on attendait les Scorpions dans la salle, la première partie Cinderella ayant joué ! !).
Puis à Lyon le 24/10/1991 pour le Wind of change Tour et l’album Crazy World qui sera mon dernier achat Scorpionesque. Et là, entre un album encore plus moyen que le précédent et un show mou du genou, la rupture était définitive.
20 ans plus tard, je tombe sur Sting in the Tail qui possède quelques titres sympas. L’annonce de leur arrêt (j’y crois) et des chroniques dans l’ensemble positives ‘sauf pour le Hellfest) me poussent finalement à acheter ce satané ticket pour la date Lyonnaise …
Lundi 19h30 : je suis dans la fosse coté droit au 15ème rang. Erreur car la scène n’est pas centrée par rapport aux enceintes, mais décalée sur la gauche, avec une avancée d’une petite dizaine de mètres. C’est là, proche de cette avancée pas très haute qu’il faut être. Et je ne pourrai jamais l’atteindre car personne ne quitte le point de 50 cm2 qu’il s’est attribué. Même pendant le concert. Ils ont dû mettre de la super glue sous les baskets, c’est pas possible ! ! Bon, tant pis, je ne suis pas trop loin de la scène, et je vois correctement, je me contenterai de ça …
Attente de la première partie : tiens donc, leur espace réservé est complètement à gauche, et il est inférieur à la moitié de la largeur de la scène de Scorpions. J’ai toujours vu des restrictions dans la profondeur, mais pas dans la largeur. Bizzare. Pas sympa les Scorpions.
Heatseaker égaye la soirée. Puis un groupe dénommé « Blackrain » monte sur les planches. Le fait que ce groupe (glam rock motley kiss) soit français et prévenu le 13 pour jouer le 14 fera que, par respect, je me tairais sur leur prestation.
Cependant, comment peut-on prendre une première partie de ce niveau et les prévenir un jour à l’avance quand on s’appelle Scorpions et que le ticket est à plus de 50 € ? Un autre groupe s’est-il décommandé ? Je n’en sais rien …
R’n’R Train, personne ne quitte ses 50 cm2, Back in Black, même pas en entier, Scorpions arrive.
Ambiance policée. Et ça démarre avec Sting in the Tail. Chanson plutôt énervée et pas désagréable en version studio, elle lance cependant le show tranquillement.
Suit Make it Real : à ce moment là, je me dis que le show démarre vraiment. De plus, le contexte de la dernière tournée me font penser qu’ils vont revisiter tout leur répertoire (comme Judas Priest). Bon titre, je suis content.
Puis Bad Boys Running Wild : je commence à avoir un doute. Son moyen (ha Tony Garnier …), le titre semble sur un « faux rythme » (entendre par là : laborieux, pas de patate, lent, bizzare quoi … meine ne suivrait il plus ? ? ?). Le public est toujours molasson, mais les Scorpions sont tout sourire et semble en forme, et je suis content de les revoir 20 ans plus tard … Même Jabs ne se la pète pas comme à l’époque … la sagesse sans doute.
The zoo :
Suivent The Zoo, Coast to Coast et Loving you Sunday Morning : trois superbes titres, à moitié massacrés par le son qui ne s’améliore pas et des approximations musicales déroutantes (pourtant je ne suis pas difficile). BON, va falloir que ça s’améliore, musique et public, car là je m’impatiente … Parce que la joie (simulée et « professionnelle »?) des Scorpions, ça suffira pas à mon bonheur.
Et là, patatra : We have a special song for you … never played before … Tainted Love
C’est quoi ce truc. Comment un groupe de cette (ex) envergure peut il reprendre une chanson pas à eux, dans une dernière tournée, où on veut entendre justement LEURS chansons une dernière fois … et merde, le public se met à bouger. Qu’est ce que je fous là me dis-je …
The Best is Yet to Come (je l’espère aussi), Send me an Angel et Holiday feront rapidement retomber les ardeurs du public (sauf à la fin des chansons où il semble être satisfait, lui). Des 3 titres, Holiday me redonnera quelques émotions. Je resterai indifférent sur les 2 autres. Finalement, le groupe s’en sort mieux sur les balades, le son est meilleur, le chant de Meine n’est pas trop mal … A noter qu'il ne jette plus son micro à 5 mètres de haut (aurait il tué Buchholz et Rarebell ?? Du coup il a arreté
)
Raised on Rock : ça s’énerve un peu, le titre est pas mal, mais j’ai perdu le fil … allez, faut s’y remettre, ça va finir en trombe … Tease Me, Please Me … aïe, j’aime pas cette chanson … ça reste mou du genou … le son redevient moyen avec ces titres plus hard …
Dynamite … ça y est c’est parti, le public va sauter dans tous les sens. Ben non, toujours pas, ils sont visiblement venus pour les balades (sacrés Français … Scorpions et la France … Still Loving You). Donc la dynamite s’est transformée en pétard mouillé, et inaudible en plus … mais où est passée la magie des années 70 et la folie des années 80 ? Je suis triste.
Kottack Attack (solo de batterie) sera également un grand moment de perte de temps et d’une vraie chanson de Scorpions, une vidéo sur écrans géants montrant le batteur en train de rouler de pelles à des minettes, sur fond de pochettes des Scorpions. Glauque et inutile.
Blackout : bonne interprétation, mais j’ai décroché …
Six String Sting : solo de Jabs aussi inutile que celui de batterie. Encore un titre en moins … Peuvent pas prendre des vieux titres où il y a de bonnes parties de guitares … Uli Roth n’était pas naze avec son instrument …
Big City Night : cause toujours tu m’interresses
Rappel, ça braille pas trop pour les faire revenir, certains sortent de la fosse …
Still Loving You : Meine à la peine, titre superbe mais trop entendu
Wind of Change : Meine bien mieux, j’ai aimé ce moment.
Rock you like a Hurricane : l’ouragan n’est pas passé sur Lyon ce soir …
When de Smoke is Going Down : magnifique (là, je suis sérieux) … celle là, elle est pour la route … merci Scorpions. Et adieu. Et bonne retraite !
Puis Night Prowler : pour la route, c’est bien aussi.
En résumé, show très inégal dans le choix et l’enchaînement des titres, qui font souvent retomber l’ambiance aux moments où ça pourrait décoller. Son pourri, comme toujours à Tony Garnier (dans les tribunes, ça a du être l’horreur) et titre parfois massacrés par le groupe lui-même. Public venu pour les balades, mais c’est pas une raison pour être mou du genou. pourtant le groupe se dépense physiquement et interpelle souvent le public, et vont souvent sur l'avancée. Et bizarrement, j'ai préféré les titres lents. La paire basse batterie serait elle responsable du manque de patate ? Donc très déçu et triste de les quitter comme ça (eu égard à l’intro de mon post). Je n’irais pas les revoir à Chambéry en 2012. Na.
Réflexion perso : Mon dieu que les Boys sont forts … ils n’ont jamais faibli … même si 2010 est différent de 1975, ils ont toujours conservé une extraordinaire puissance en live … d’autres l’on perdue ! Et ça, je ne sais pas si on en a tous bien conscience ...
PS : cette appréciation du show de Scorpions n’engage que moi, on est bien d’accord. Je respecte ceux qui ont aimé et qui vont aimer ! Et comme dit par Nightprowler, ceux qui ont aimé l'année dernière ne seront pas déçus pour les shows à venir, c'est certain.
Ironie du moment. Alors que chez le patron, le cognitif a lâché, c’est l’affect de ses fans qui est mis à rude épreuve. C’était plus qu’un concert, c’était une plongée en chacun de nous. Et là, personne ne détient la vérité absolue. Arnukem.