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La Piel que Habito de Pedro Almodovar

Un chirurgien de génie essaye de créer une peau artificielle pouvant permettre le traitement des grands brûlés. Il entretient une relation perverse avec une jeune femme cloîtrée (de gré ou de force ?) dans la maison de celui-ci. Peu à peu, les rouages d'un drame glauque et extraordinaire vont se mettre en place.
En retrouvant son ancienne muse (si ce terme peut s'employer pour un homme) Antonio Banderas, Almodovar reprend ses thèmes de prédilections et explore la recherche de l'identité (le titre, littéralement "la peau que j'habite", évoque la difficulté pour certains de se reconnaître dans leur corps), les déviances sexuelles, la perversité, les secrets de famille, le tout mâtiné de bioéthique (certes très légèrement esquissée).
Ce n'est peut-être pas le meilleur Almodovar (dans les récents, on retiendra plutôt la Mauvaise Education ou Parle avec elle), mais cela reste un bon film, prenant, et qui est comme toujours l'occasion de voir quelque chose de
différent, une histoire qu'on peut être certain de ne pas avoir vu avant. Les cartes sont régulièrement rebattues pour qu'on ne sache pas vraiment, du moins jusqu'au dénouement, qui est le bon et qui est le méchant. Le film laissera un bon moment après sa vision un sentiment de malaise quasi palpable, signe que l'oeuvre est éminemment touchante.
Elena Anaya, qui joue le premier rôle féminin, y est excellente. Banderas quant à lui, à défaut d'être exceptionnel, reste bon et retranscrit bien les différentes facettes de son personnage.
Je suis un gentleman ; c'est marqué sur la porte des chiottes.
Wallace Palès