putain quel concert c'était dimanche dernier !
review, setlist, et videos :
GOTTHARD – MAROQUINERIE – 29/11/2009
Cet été, un ami suisse me fit découvrir un groupe de hard suisse du tonnerre : Gotthard. A l’annonce d’un nouvel album pour le mois de septembre 2009, je commençai à me renseigner sur les dates de concert, et à mon grand bonheur, une date était prévue dans notre chère capitale, à la Maroquinerie, salle jusque là inconnue au bataillon. Le plus dur restait à faire : convaincre mon père. Je lui gravai donc un CD avec tous les albums du groupe. L résultat ne se fit pas attendre, la semaine suivante il avait déjà tout écouté, et était accro. Nous primes donc rapidement des billets pour le concert de novembre. Nous avons bien fait car ce concert fut complet (faut dire à 500 personnes dans la salle c’aurait été presque honteux de pas remplir, surtout à Paris)
Le grand jour arriva enfin, 6 jours après Joe Bonamassa à l’Olympia, et le lendemain d’une soirée blues, c’est complètement crevés que nous avons pris la route. Il faisait gris, mais il ne pleuvait pas. Après l’heure et demi traditionnelle de route, nous étions enfin arrivés à Paris, mais le plus dur restait à faire : garer la voiture. Après une demi heure à tourner en rond dans le quartier de la salle et du Père Lachaise, nous avons fini par trouver une place. Nous nous sommes donc mis en route vers le cimetière, pour visiter Jim Morrison. Nous avons fini par nous perdre dans le cimetière tellement il est grand, et nous avons du revenir sur nos pas pour voir la tombe que nous cherchions. Ce coup ci personne ne zonait devant comme on me l’avait tant raconté. Après ce périple, sur le coup de 17h00, nous avons cherché un endroit où manger, le concert étant à 19h30. Un MacDo pas loin de la salle fini par s’imposer comme étant le lieu idéal. Après quoi nous retournâmes vers la Maroquinerie. Nous y sommes arrivés vers 18h20. Plus d’une heure à l’avance donc. Une quinzaine de personnes faisaient déjà la queue, public classique pour un concert de hard, des jeunes à la recherche de sensations et de musique qui déchire (comme moi), et des quinquagénaires barbus, veste à patchs (je caricature mais c’est cela en gros), déjà ici, l’ambiance s’annonçait bonne. L’attente se fit un peu longue, puisque nous entrâmes que 10 minutes avant le début du concert. La Maroquinerie se présente de la sorte : un corridor, avec une salle de restaurant dans le fond, sur la droite un escalier, en bas à gauche, un bar, et en bas à droite, une petite salle, avec une zone basse (dans laquelle j’étais), puis des bords plus élevés. Je me plaçai donc du mieux que possible, et c’est à 3 mètres de la scène que je vivrais le concert. Comme il se doit, chaque fois les roadies traversaient la scène des sifflements et des gueulements se faisaient entendre. Finalement c’est avec cinq petites minutes de retard que les lumières s’éteignirent sur une salle pleine à craquer. Nos étions terriblement serrés (moi entre deux jolies filles, qui a dit que je me plaignais !)
Arrivée du batteur, puis du bassiste, du guitariste rythmique, enfin celle de Leo Leoni (guitare leader), et enfin Steve Lee, la voix. C’est pour un public complètement déchainé que ce concert commença avec Unspoken Words, une de mes chansons préférées du dernier album. Et c’est sans retenue que je m’en donne à cœur joie de me déchainer et de m’agiter dans tous les sens. Moi qui ne m’étais pas méfié devant un concert en toute petite salle, j’ai bien eut tort, le son était terriblement élevé et m’a beaucoup plus abimé les oreilles que AC/DC à Bercy (pour tout dire, j’écris cette review 5 jours après le concert, et mes oreilles bourdonnent encore, je crains que cela ne soit le cas pour longtemps). Après cette chanson endiablée, le groupe envoya directement une chanson de l’album précédent : Gone Too Far. La folie gagna à nouveau la salle. Steve Lee prend régulièrement la pose pour les photos et fait des grimaces aux gens ! Après quoi, il nous fit un petit speech sur la qualité du public que constituions. Visiblement ils étaient contents d’être là, et de donner tant de plaisir au public. Voici venir Top of The World, qui mit le feu comme il se devait à son tour. Vint ensuite la chanson titre du dernier album : Need to Believe. Chanson à mis chemin entre hard et ballade, tempo plutôt lent mais accords et riffs vachement puissants. Folie générale ici aussi. La chanson suivante fut annoncée en tant que chanson du premier album du groupe, mais aussi comme étant une reprise d’un grand groupe. Il s’agit de la reprise de Hush, de Deep Purple. A la moitié de laquelle le groupe marqua un petit break histoire que le public puisse s’en donner à cœur joie avec les vocalises, et conclut sur un final haut en riffs. Après quoi, le groupe enchaina trois chansons du dernier album : I know You Know, Right from wrong, et Unconditional faith. Pendant Right From Wrong, un projecteur stroboscope clignotait à vitesse ultra élevée (et au passage pétait les yeux de tout le monde) et nous donnait une impression de ralentissement du mouvement, un petit effet sympa, un des seuls que l’on puisse offrir à un concert en si petite salle. La folie battait son plein dans la Maroquinerie, le groupe nous en mettait plein les oreilles, la chaleur montait, le public était de plus en plus en communion avec le groupe. Ils quittèrent ensuite la scène. Un roadies apporta un tabouret pour Steve, ce qui le fit marrer, il se demande si on le prenait pour vieux qui n’avait plus de forces ! Puis il finit par s’asseoir, et Leo revint avec une guitare acoustique. Là on nous annonça un juke box humain. Des gens sans doute habitués à voir Gotthard en concert brandissaient déjà des feuilles avec des titres inscrits dessus. Si j’avais su… Le groupe laissa débattre un peu le public, et se lança sur Let it be, qui fut reprise en chœur par tout le monde, un agréable moment. Vint ensuite Yesterday de la même manière. Puis une des plus célèbres chansons du groupe : Heaven. Là l’inespéré se produit, ma chanson préférée du premier album, absentes des setlists des concerts passés, et même des tournées précédentes, apparut sur la feuille d’une personne dans la salle, et encore mieux, le groupe nous la joua ! J’étais aux anges là. Moi qui n’avais pas ouvert la bouche autrement que pour chanter (ou brailler, c’est selon), je le fis remarquer à mon père. Mon père qui d’ailleurs s’est bien éclaté aussi à ce concert, à vrai dire je ne l’avais jamais vu autant s’éclater à un concert, même pas à AC/DC ou à Foreigner. Ici, il m’a même viré pour passer devant moi… enfin comme je suis plus grand que lui ça allait.
Donc, après ce medley acoustique, le groupe quitta à nouveau la scène. Le noir envahit une nouvelle fois la Maroquinerie. Puis des sons synthétiques commencèrent à se faire entendre. Une douce mélodie vint les couvrir, puis de légères vocalises, le groupe reprit sa place sur la scène pendant cette merveilleuse intro (une des plus belles de l’histoire du hard rock selon moi), et envoya son son sur une foule totalement déchainée avec Shangri La (ma chanson préférée du dernier album). Je me suis à ce moment là éclaté comme jamais. Ensuite, c’est une chanson de 2005 qui fut jouée : All We Are, toujours le même rituel, la foule entretient à merveille le feu allumé par le groupe. Les chansons s’enchainèrent ensuite sans rien de spécial à signaler, si ce n’est que l’ambiance est restée à son niveau le plus élevé jusqu’à la fin du show. Ils ont ‘fini’ par The Oscar Goes To…, une chanson de l’album Domino Effect qui envoi aussi du lourd, RAS. Et juste avant de quitter la scène, c’est la très rythmée, et rythmique, Lift U Up qui fit sauter la foule à chaque coup sur la batterie, également inclus dans cette version live un intermède avec la batterie solo pour déchainer un peu plus les gens ! Une heure et demi s’était écoulée. Le groupe quitta la scène. Les applaudissements redoublèrent, les hurlements de même, ainsi que les sifflements. Visiblement le public en voulait encore ! C’est Leo qui revint sur la scène le premier, et qui à la manière de Angus nous fit un solo en accélérant les notes plus ou moins, en testant des manières de jouer… Après avoir tenu la salle sur ses seules épaules pendant trois petites minutes, Leo fut rejoint par Steve. Leur complicité fut une nouvelle fois ouvertement montrée au public. Leo jouait des notes, que Steve tentait de reproduire avec la voix. L’autre montait donc de plus en plus dans les aigus, ce qui fini par lui valoir de la part de Steve une petite remarque « il est fou hein ! » tout sourire, avant de lui passer la main dans les cheveux comme on fait à un gentil animal ! Puis Leo allait commencer la chanson, Steve l’interrompt, prétextant qu’il « quelque chose de dur ici » (en désignant le haut de son pantalon). Bien entendu ceci fit rire tout le monde. De ce fait, il nous tourna le dos pour régler le problème et … sortir un harmonica de sa poche. Puis histoire d’en remettre une louche, il ajouta simplement « deux choses… ». La chanson du rappel commença ensuite, il s’agissait de Sister Moon. Ce rappel fut clôturé par une chanson qui mit à nouveau le feu pour finir : Anytime Anywhere. Le groue s’en alla à nouveau. Tout le monde était aux anges, voici maintenant 1h40 qu’on s’en prenait plein les oreilles, qu’on rigolait, qu’on ne faisait plus qu’un avec le groupe, bref, que nous étions tout simplement heureux. Mon père se retourna vers moi et me dit que « c’était de la pure folie ! », j’étais ravi de le voir si heureux, habituellement il montre peu ses émotions pendant les concerts, il était vraiment content de tout cela. Il émit juste un regret : « dommage qu’on ai pas eut leur Mighty Quinn ». A ces mots, le groupe revint sur scène une seconde fois et nous annonça une de ses vieilles chansons, parue sur leur troisième opus. Mighty Quinn. Mon père était heureux, simplement. Moi de même. Je pense que ce second rappel fut improvisé spécialement pour Paris, au vu de l’ambiance que nous avons mis. Les roadies semblaient un peu déboussolés en voyant le groupe revenir sur scène, et ceci s’est confirmé quand j’ai regardé les setlists des autres concerts de la tournée, qui s’achèvent tous sur Anytime Anywhere. Cette chanson fut également incisée d’une partie « a capella » pour déchainer la foule, et fut terminée par une extension hard typique ou le groupe s’en donna à cœur joie. Présentation des musiciens. Remerciements au public, et à nouveau départ de la scène. Ce coup ci c’était bel et bien terminé. Mais quel concert, 1h45 de pur bonheur. En plus les places ne coutaient que 25€, ne soyons pas trop exigeant, c’est là une de mes meilleures expériences en concert. C’est aussi celle qui me rendit le plus infirme. Je ressorti de là avec les oreilles qui n’entendaient presque plus rien (et qui aujourd’hui n’entendent plus pareil qu’avant), une terrible douleur dans le dos, ainsi que dans un genou, j’ai un peu été secoué et me suis cogné contre quelqu’un. M’enfin, vu ce que j’ai vu, tout cela me semble minime. C’est donc sur un petit nuage (qui me porte encore aujourd’hui malgré la difficulté des cours de la semaine) que je retourne à la voiture, et que nous reprenons la route dans l’autre sens. Le lendemain, j’aurai d’intenses douleurs dans le dos, les bras, les jambes, de grandes difficultés, voire l’impossibilité de parler, et de terribles acouphènes. Mais aussi un impérissable souvenir, la meilleure ambiance live jamais vue. Mythique. Merci Gotthard, je vous reverrais absolument.
Setlist :
Unspoken Words
Gone Too Far
Top Of The World
Need To Believe
Hush
I Know, You Know
Right From Wrong
Unconditional Faith
Let it be
Yesterday
Heaven
AngelShangri La
All We Are
I Don’t Mind
Make my day
The Oscar Goes To…
Lift You Up
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Sister Moon
Anytime Anywhere
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Mighty Quinn
(Italique pour le medley acoustique sur demande du public)
http://www.youtube.com/watch?v=6v22OjxA8c0 l’histoire de l’harmonica…
http://www.youtube.com/watch?v=IirhGvUVrxA la décapante entrée en scène