Crabsody in blue
Salut les cancres ! Cette semaine, un texte à votre portée, puisqu'il parle du zizi ... Je suis sûr que ça vous parlera plus que le romantisme allemand ... Allez, au boulot, et prenez des notes:
Well they move on down
And they crawl around
Walking sideways
Sideway walking
Give me the blues
And you start to scratch
When they start to hatch
Walking sideways
Sideway walking
Give me the blues
Oh but when they start to bite
Then it's time you saw the light
For an appointment
Before you start to scream
That's when you apply the cream
Blues ointment
Well the doctor said
"We got to make 'em dead"
Walking sideways
Sideway walking
Give me the blues
And when you start to scream
That's when you apply the cream
Blues ointment
And when they start to itch
You go out and you take a bitch
For an appointment
Well you rub it on
And you rub it in
Stops them walking
Sideway walking
Gives them the blues
Sideway walking
Sideway walking
They got the blues
Give them the blues
They got the blues,
Give 'em the blues
Traduction:
Crabsodie en mode mineur
Eh bien, ils se mettent à descendre
Et ils grouillent de partout
REF:Ils marchent en crabe
La démarche du crabe
Me file le blues
Et tu commences à (te) gratter
Quand ils commencent à éclore
REF
Mais quand ils commencent à mordre
Alors il est temps que tu voies le jour
Pour un rendez-vous
Avant de commencer à crier,
C'est là que tu appliques la crème
La pommade du blues
Alors le docteur a dit
« Va falloir les liquider »
REF
Et quand tu te mets à crier
C'est là que tu appliques la crème
La pommade du blues
Et quand ils commencent à démanger
Tu sors, et tu emmènes une garce
Pour un rendez-vous
Alors tu la frottes dessus
Et tu la frottes jusqu'au fond
Ca les empêche d'avancer
De marcher en crabe
Ca leur file le blues
La démarche en crabe
(bis)
Ils ont le blues
File leur le blues
C'est eux qui ont le blues
File leur le blues
Crabsody in blue ... Ca me gratte ...
Oh le beau texte que voilà ...
Pas fin-fin, mais dans la meilleure tradition de la chanson paillarde.
Aucune analyse sémantique ne s'impose vraiment, dès lors qu'on a compris de quoi il retourne. En fait, Bon chante le « blues des morpions » (traduction approximative du titre, qui perd le jeu de mots parodique avec la célèbre « Rhapsody in blue » de Gershwin). Les « crabes » (morpions) ne sont jamais cités dans le texte, qui a un côté elliptique ... sauf que la clé est dans le titre, on ne peut plus suggestif.
Les morpions vont faire leur apparition (S1), leurs oeufs éclore, causant une gêne de plus en plus vive (grattouillis, morsure, démangeaison au fil des strophes), d'où le blues de Bon.
La fréquente répétition du refrain suggère bien le blues du malade et sa souffrance lancinante, une sorte d'obsession visuelle de la « démarche en crabe » d'une légion de morpions.
Une seule solution, enfin non, deux:
1) aller voir le docteur, docteur qui préconise une bonne pommade qu'il faut s'appliquer régulièrement ... (Strophes 3 et 4) ... quitte à mettre à l'air un « you » qui ne peut être que le sexe du malade (it's time you saw the light, il est temps que tu voies la lumière, littéralement), de même au premier vers de la deuxième strophe: you, c'est qui ? Un « tu » à la valeur de « on », tout un chacun, ou alors un vrai tutoiement affectueux de la zigounette ? À votre avis ... connaissant Bon ...
Mais il y a mieux:
2) quand la démangeaison est trop forte, rien de tel qu'un petit pas de deux avec une fille facile, direction le pieu: où le pieu du sieur Bon (elliptiquement qualifié de « it », technique bien connue de la chanson grivoise, car qui est dupe ???), en se frottant contre le bas-ventre de l'heureuse élue, empêche les morpions de gambader librement. Et là, ce sont eux qui ont le blues .... (les derniers refrains sont inversement symétriques des premiers).
On comprend qu'il y ait eu quelques réticences de la maison de disques (Crabsody fut remplacée par Problem Child, pourtant issue de Dirty Deeds) ... On fait plus délicat ...
Je ne suis pas sûr que ça favorise les ventes auprès de jeunes filles en fleur ... Sacré Bon ...
Il paraît que le groupe dans son ensemble avait de sérieux problèmes de MST dans les premières années: d'où « The Jack » (« Elle a la chtouille chtouille chtouille chtouille chtouille chtouille chtouille, elle a la chtouille! », voilà ce qu'on reprend tous en choeur aux concerts ... jte jure ...), notamment. Il paraît que les filles passaient de l'un à l'autre des membres (si j'ose dire) lors des petites soirées londoniennes, en 1976. Aujourd'hui, la fin de la chanson serait qualifiée d'irresponsable, de macho au dernier degré, d'insupportable réification de la femme ... Mais on est dans les 70s, l'amour est libre, et l'heure du retour de baton (si j'ose dire) n'a pas encore sonné.