Bon, j'ai décidé d'endosser mon costume de pilleur de tombes et de nécromancien pour sortir ce pauvre topic mort-né traitant d'un genre cher à mon petit cœur de sa sépulture.
On parle bien de Hardcore, pas de Death-Metal, vous l'avez compris.
Déjà merci à Conan de l'avoir créé, pas merci à ceux qui l'ont catégorisé avec de mini-posts remplis de clichés (on comprend rien à ce qu'ils disent, les riffs c'est nul, etc...) et qui sont d'ailleurs retournés dans l'espace intersidéral...
Je parlerai pour commencer des débuts du style.Pour vulgariser, le Harcore à la base, c'est un dérivé du Punk-Rock anglais, réinventé par des kids américains désœuvrés qui l'ont débarrassé de son côté arty et théâtral (au sans visuel) dans lequel ils ne se reconnaissaient pas pour n' en garder que l'essentiel: le message, le coup de poing sonique et la remise en cause de la génération précédente (qu'elle soit musicale, culturelle, artistique ou politique).
Le début du séisme viendra du côté de la West-Coast, dans l'ennui de grandes villes comme L.A. ou San Francisco où les groupes punk locaux se radicalisent et se mettent à jouer plus vite et plus fort en découvrant la deuxième vague du punk anglais (notamment les extrêmement influents Discharge), apprennent des erreurs de leurs aînés (labels, management et communication seront souvent autogérés). Évidemment, l'impact sur le grand public sera moindre, l'Amérique étant suffisamment vaste pour ignorer ce qui dérange plutôt que de l'attaquer directement (comme le firent les tabloïds anglais avec le Punk des années 70), solution plus simple quand on veut étouffer une contre-culture ou une minorité: on la met dans une "réserve".
On dénombre ainsi à Los Angeles des groupes tels que:
X, Germs, Black Flag, Descendents, Circle Jerks, Youth Brigade... pour les grands noms.
A San Francisco, scène plus politisée, avec:
Dead Kennedys, Crucifix, DRI, Verbal Abuse, etc...
Ces gens-là vont, à force de tournées incessantes dans tout le pays, essaimer un peu partout ou influencer des scènes déjà existantes comme celle de Washington D.C. (avec Teen Idles, Scream, Bad Brains, SOA, Minor Threat...) et créer un réseau de distribution de disques, fanzines, organisation de concerts et bien évidemment formation de groupes à la durée de vie plus ou moins éphémère.
Du point de vue musical, pas de fioritures: guitare-basse-batterie-chant (souvent hurlé), peu d'accords, mais une incroyable énergie et une furieuse envie d'accélérer le tempo qui maquera l'esprit des groupes de métal se formant parallèlement du côté de la Bay Area mais aussi en Europe...
Il est d'ailleurs amusant de noter que le Hardcore US a souvent à l'époque été mis côte à côte avec la Oï européenne bourgeonnante du fait d'un radicalisme musical et vestimentaire quelque peu semblable, donnant naissance à des split LPs assez hasardeux...
En devenant de plus en plus rapide et violent puis en fusionnant une première fois avec le Metal (comme chez Suicidal Tendencies ou DRI), le Hardcore va créer une multitude de sous genres, mais également s'éssouffler.
En effet, la violence simulée sur scène devient réelle dans le public, qui va servir de défouloir à tout un tas de gens à qui il manque quelques cases et provoquer une multitude d'incidents, avec les autorités ou entre membres du public. Manque d'unité et coups qui pleuvent vont amener certains groupes à déposer les armes et partir défricher d'autres genres musicaux...
Mais ceci est une autre histoire, sachant quand même que le genre a perduré et a évolué vers la côte Est en retrouvant le Metal qui avait lui aussi changé durant les années 80-début 90...
La porte ouverte aux Agnostic Front, Gorilla Biscuits, Cro-Mags, Murphy's Law, Youth Of Today, puis Madball, Biohazard, Sick Of It All, 25 TA Life, Boucing Souls...
Voilà pour un rapide survol de la genèse. Je ne compte pas en rester là et rentrer dans le détail en parlant des disques de groupes phares du genre, toutes époques confondues.