Voilà, je me permets de dresser ma propre review de l'avant, pendant et après concert. C'était une grande première pour ma sœur, une de ses amies, mes deux amis de lycée et moi-même d'assister à un concert AC/DC, mais c'était aussi une première pour moi au Stade de France. Maintenant que mon dernier compère est rentré en terre bayonnaise, je trouve le temps de vous faire part de mon ressenti.
Nous sommes arrivés d'abord à quatre (le cinquième est arrivé en milieu d'après midi) vers 10h le matin aux abords du Stade comme prévu déjà depuis des mois. Nous découvrons alors les abords du stade, où les buvettes et les stands de merchandise ne manquent pas. Du monde est déjà présent depuis la veille (les tentes Quechua le manifestent!), mais la foule que nous attendions n'était pas au rendez-vous. Vu que nous étions dispatchés sur trois portes différentes, nous nous sommes installés côté Sud, entre les portes Y et Z (nous étions en pelouse normale) en attendant mon dernier collègue. Le fait de voir tous ces gens aux couleurs du groupe me réchauffe le cœur vu la météo encore peu clémente du matin. Nous avons quand même eu le temps de faire quelques allers-retours voiture-Stade pour déposer des affaires et en reprendre quelques unes avant que le soundcheck ne soit effectué par les roadies. Pris aux tripes par les riffs de Back in Black et Sin City, je me mets à hurler et à chanter. Je me calme rapidement pour économiser ces effusions de joie le soir, pour le plus grand bonheur de mes accompagnateurs (et voisins)

Enfin les portiques de sécurité s'ouvrent !! L'excitation atteint de nouveaux sommets. Une fois rentré, nous descendons les quelques marches et je découvre la pelouse et la dimension du Stade. Je prenais déjà une grosse claque visuelle. Et puis cette scène au loin !!! J'étais aux anges. Nous nous ruons donc vers les barrières, mais nous ne serons qu'à environ 7-8 mètres de la barrière, vers le milieu-droit de la pelouse. L'heure tourne et les gradins se remplissent, puis arrive rapidement No One Is Innocent, groupe que je n'avais jamais écouté à l'instar de celui qui les a relayé. Et là j'ai compris les critiques sur le son du stade. Bon après ils avaient un matériel assez limité il faut dire (un seul ampli Marshall pour le guitariste). Le chanteur était inaudible, mais c'était pas plus mal... J'ai quand même apprécié la musicalité. Tout de même, heureusement que cela n'a duré qu'une demie heure. Alors que je m'attendais à ce qu'ils soient hués, l'accueil aura été tout de même poli, ce qui était appréciable. Ce n'est pas un groupe que je réécouterai pour conclure sur eux, mais ils ont fait ce qu'ils ont pu pour capter l'attention. S'en suit peu de temps après une prestation que j'ai trouvé très convaincante : celle de Vintage Trouble. Le fait d'avoir eu les écrans géants allumés était un luxe, vu que je me trouvais autour de gens qui étaient assez grands. Ce groupe est comme je les aime : déchaîné, interactif, dynamique et chaleureux. J'adore ce genre de son, et j'ai vraiment été gâté ! Ce sentiment a été partagé par mes amis et ma sœur. Je crois que si j'ai un jour la chance de les revoir, je n'hésiterai pas ! Ce chanteur est foutrement charismatique. Ce guitariste est aussi vraiment doué. Encore bravo à eux ! Ils sont parvenus à me faire secouer la tête, danser et hurler alors que je voulais me préserver pour AC/DC

Et puis le son s'est coupé. Une heure et quart d'attente qui est finalement vite passée : le gonze en kilt et torse nu du virage sud a mis une ambiance d'enfer dans le stade pendant quelques minutes et m'a fait mourir de rire ! Le temps est passé drôlement vite, puisque le tout a été couronné par des spectateurs amateurs d'effeuillage hilarants et des holas de plusieurs minutes. Impatient, le public s'est mis à communier quelques minutes avant la vidéo d'introduction. Je sentais mon cœur s'emballer peu à peu.
Et puis quand la vidéo s'est lancée... J'hurlais comme un fou. Je réalisais enfin un rêve que j'avais depuis huit ans et une promesse que nous avions faite avec mes deux amis au lycée sept années plus tôt. J'étais presque en position de prière, à défaut de pouvoir voir correctement la vidéo d'intro vu tous les bras levés, les demoiselles et jeunes ados sur les épaules de leurs compagnons, famille et/ou amis. Et puis se lance le riff de Rock or Bust. Je me remets à hurler à m'en rompre les cordes vocales en regardant mes collègues le sourire jusqu'aux oreilles en disant : « ça y'est, on y est !!! ». Et voir Angus paré de sa magnifique tenue rouge et sa casquette noire... Il est beau comme un camion. On saute, on hurle, on chante... Ce Rock or Bust est passé à une vitesse dingue. Même si j'ai trouvé le son pourri et constaté comme beaucoup de monde un décalage entre les instruments et la voix de Brian, la transe était telle que ces éléments me sont passés bien au-dessus de la tête. Le Shoot To Thrill qui a suivi a aussi souffert de ce décalage, mais j'étais tellement heureux d'entendre en live une de mes musiques préférées que je suis passé au-delà de ce « détail ». Arrive ensuite Hell Ain't A Bad Place To Be. J'explose de joie : enchaîner sur deux musiques de mes deux albums fétiches me rend fou. La tête tourne, je suis sur un nuage. De plus, le réglage du son semble s'être amélioré, ce qui rend le résultat encore plus dantesque. Et puis quelle énergie dégagée par Angus et Brian, même si ce dernier semble un peu à la peine ! La pelouse ne s'est pas arrêtée durant les quatre premiers morceaux : le Back In Black a déchaîné tous mes voisins, sauf l'Allemand à côté de moi qui ne bougeait pas, ne souriait pas et gardait son p***** de sac à dos sur l'épaule et de mon côté. Mais vu que les pogos ne tardent pas sur Back in Black, les positions initiales se retrouvent brusquées. Roh et bordel cette deuxième partie de Back in Black est complètement folle. J'entre de nouveau en transe et perd toute notion de temps. Play Ball arrive et déclenche un véritable enthousiasme autour de moi. Un peu déçu de la prestation par contre pour ma part, mais vivre ce doux rêve n'émiette en rien mon bonheur. Quand Dirty Deeds Done Dirt Cheap arrive, je prends véritablement ma première énorme claque dans la gueule de la soirée. Je crois que c'est celle que j'ai préféré de ce live avec Let There Be Rock. Angus était complètement déchaîné. Mais comment fait-il à son âge !!!! Cette musique est un véritable coup de cœur : je l'appréciais sans plus dans sa version studio, mais ce live a été un vrai révélateur. Merci les Boys, vous avez été tous impeccables sur celle là. Puis arrive Thunderstruck. Je n'ai jamais vu une foule s'exciter comme ça dès les premières notes. Le pogo précédent s'est révélé être de la gnognotte à côté de celui sur ce track de The Razor's Edge : j'ai pas trop profité comme je l'aurais voulu vu les gros mouvements, mais c'était tellement bon d'être dans cette agitation, de pousser, d'hurler de joie et d'écarter les plus faibles et ce foutu Allemand avec son sac à dos et antipathique

Ils sont partis. Je suis encore sous le choc. Il faut partir. Je ne veux pas. J'en veux encore.
Ce dépucelage aura été magique, comme je l'espérais. Le seul bémol aura été pour moi de ne pas les avoir vu de plus près. Mais je sais que ce sera chose faite la prochaine fois. Ces mecs sont légendaires. J'ignore quand sera la prochaine fois, mais j'espère que ce sera très vite. J'ai aussi compris pourquoi des gens les suivent partout. Nous sommes à J+2 et J-1 aussi, et je réalise à peine que j'ai vécu ce moment d'anthologie parfaitement entouré dans un lieu mythique. Merci AC/DC. Merci Chris, Cliff, Stevie, Angus et Brian.
La soirée se termine moins bien par contre, et la dure réalité nous rattrape bien vite : la vitre passager de la voiture a été brisée et quelques affaires n'ayant que peu de valeur nous ont été soustraites. Plus de peur que de mal finalement, mais ça nous a quand même entaché la soirée. Enfin, ce mauvais moment est déjà presque oublié ; tandis que ce moment magique de communion dans le Stade sera à jamais gravé dans ma mémoire.