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AC/DC
Huit ans plus tard, Black Ice
Philippe Rezzonico
Le Journal de Montréal
11-09-2008 | 10h46
Dans la grande salle de conférence du bureau national de Sony-BMG, Angus Young semble encore plus petit qu'il ne l'est réellement. On a du mal à croire que ce guitariste est la source de quelques-unes des plus violentes chansons de l'histoire du rock, gracieuseté de AC/DC.
L'Australien est de passage en sol américain pour faire la promotion de Black Ice, le premier disque studio du groupe en huit ans, qui sera disponible le 20 octobre.
Assis sur les grands canapés de cuir surplombés par les photos en noir et blanc d'une foule d'artistes des étiquettes Columbia, Sony et BMG au cours des décennies, Young porte un jeans bleu délavé, un t-shirt blanc et des souliers de course.
Ce n'est pas tellement pour parler garde-robe qu'on précise ceci, mais cette tenue banale représente tout un contraste pour quiconque n'a jamais vu le monsieur vêtu autrement qu'avec son légendaire costume d'écolier. Peu importe, Young a quand même une allure bien plus jeune que ses 53 ans ne l'indiquent.
Lui qui est intense, fougueux et parfois complètement en transe quand il livre les riffs d'enfer de Highway To Hell et autres Hell's Bells est exactement l'individu contraire en personne. Calme, posé, il écoute avec attention les questions avant de livrer des réponses franches et sans détour. Sur ce point, on sent que la franchise et la musique sans détour d'AC/DC se reflètent dans son attitude.
Longue attente
Une blessure à la main du bassiste Cliff Williams et un changement de compagnie de disques expliquent en partie le grand laps de temps écoulé depuis 2000 et Stiff Upper Lip. Young, mine de rien, y a trouvé son compte.
«Il y a des choses qu'on ne pouvait pas contrôler. La blessure de Cliff, l'industrie, qui a changé. Ça aussi, ça explique l'intervalle. Pour une fois, il n'y avait aucune pression dit-il, au sens où on avait absolument aucun échéancier.»
Si l'album se nomme Black Ice, AC/DC aurait pu le nommer «Rock'n'roll», quitte à imiter Led Zeppelin, dans la mesure où le premier extrait, Rock'n'roll Train, ainsi que près du tiers des chansons ont le mot «rock'n'roll» qui figure dans leur titre.
«L'appellation est un terme générique et on s'en est servi de façon très étendue, explique Young, sourire en coin. Mais que ce soit du rock'n'roll, du hard rock ou du métal, c'est souvent l'écriture des premières chansons qui décide de la direction à suivre et ça n'a pas fait exception.«
Sans crainte de controverse
Si Black Ice sera disponible dans tous les magasins de détail au Canada et au Québec, il sera distribué exclusivement dans les magasins Wal-Mart aux États-Unis.
Angus Young craint-il le boycott probable des magasins américains qui vont retirer le catalogue du groupe des tablettes?
«Premièrement, ce n'est pas ma décision, dit-il sérieusement. Moi, je fais de la musique. Si on est encore avec une compagnie de disques, c'est parce qu'elle prend ce genre de décision à notre place.
«Mais peu importe comment on définit notre musique, il faut admettre qu'on rejoint un très large public sur le plan démographique. On retrouve de moins en moins de disques dans les magasins de détail. Au Montana, par exemple, il y a pas mal plus de monde qui va au Wal-Mart que de monde qui va dans un magasin de disques. Je ne crois pas que nos fans vont nous en vouloir.»
Numéro 1 en quatre jours
Le guitariste et compositeur a un solide argument en sa faveur. AC/DC fait partie de ces groupes planétaires qui vendent encore des albums à la pelle. Et le fait que le premier extrait, Rock'n'roll Train, soit devenu numéro un sur les ondes des radios canadiennes en quatre jours laisse supposer que de distribuer Black Ice dans une plus grande surface pourrait s'avérer payant.