Pour finir ce premier trimestre et une longue disette de musique saturée (que dalle depuis un sympathique festival punk en décembre dernier, quelle drôle d’époque), un poteau et moi nous dirigeons tranquillement vers cette belle salle à taille humaine qu’est La Cigale à Paris. Voilà pour l’introduction.
J’avoue ma perplexité suite aux dernières nouvelles . Non je ne parle pas de l’entassement des poubelles dans la capitale contre lequel un 49.3 est d’ores et déjà annoncé. Laura Cox a changé d’orientation et j’ai le complexe du Corn Flakes. On met le lait avant ou après ? Question existentielle. Bon, buvons un coup avant au troquet du coin. De toute façon y aura pas grand monde me dit mon pote. Tu parles. Donné de la main à la main, Flyer Koritni en poche pour le concert du 2 juin, nous rentrons, l’entrée est bondée, le bar du rez de chaussée est bondé, on monte au bar du 1er étage, bondé aussi. Y a foule ce soir. La fosse et les balcons sont blindés. C’est dingue.
Etonnant aussi, moyenne d’âge relativement élevée. Rock’nroll will never die mais ça commence à sentir le sapin quand même.
Jolie scène toute en sobriété. Ampli Marshall à droite avec lapsteel sur le capot. Orange à gauche. Batterie excentrée à droite. Claviers sur une estrade. C’était donc vrai. Perplexité, j’ai le droit de citer. Bon on verra. Lights off. Lapsteel on.
Ca commence tranquille. Antonin est là. Elle frappe juste sa barre à mine. Son fort des drums. Laura prend la SG et se met au riff. Mary, choriste guest au look 70’s est assez inaudible. Le nouveau bassiste aussi. Hey, bizarre ce son, à la fois ouaté et fort. Ça sent la soupe à l’oignon, fromages et croutons. A moins que ce ne soit un gloubiboulga, chocolat et moutarde. L’ingé son a merdé ou quoi ? Bon, c’est pas mal quand même, on tape du pied, on dit youhou mais les soli ne sont pas en relief. Zut. C’est volontaire ? C’est vrai, ça manque de tranchant. Finalement, c’est rock mais pas trop dur non plus. C’est wiser quoi. Le clavier y est peut etre pour quelque chose même si c'est vraiment chouette aussi.
Elle nous avait prévenu. Bon, allez on sort la tête de l’eau. Excellent riff kravitzien so long, Laura défend son album mais va falloir lâcher les chevaux à un moment sinon je vais aller faire un tour au bar je vous préviens.
Tout le public semble conquis quoi qu’il en soit. C’est chouette une petite salle de concert pleine à craquer. Bonne ambiance. Du riff toute la soirée sympa. Mon seul bémol franchement c’est les solos. On voit bien que la penta défile mais pas assez fort mon fils. Après 3 albums au compteur, il ya déjà des standards dans les enceintes : freaking out loud, fire fire, hard blues shot.
C’est bien fait. Euh…avec 2 grattes ça l’aurait bien fait quand même mais bon on a droit à des versions moins péchues. Nota bene : on s’y attendait un peu. Qu’on ne s’y méprenne pas. C’est bon quand même. C’est différent d’avant. C’est tout. Le seul qui a pas baissé les potards c’est Antonin. Il frappe et le son pour le coup est puissant. Dis tu peux pas bouger le potard du Orange de 8 à 10 steuplé ? D’après moi y a un sous-mix de tous les instruments à part les drums. C’est déroutant.
Laura fait du cool à la séche, fait du riff à l’électrique, pianote sur un titre, joue du slide à la lapsteel et démontre à cette occasion sur un titre qu’elle a du blues et de l’émotion dans la voix.
Un mot sur les guest. Tu parles de guests. J’attendais Ian Gillan, Angus Young et Mark Knopfler mais à la place on a Mary Reynaud (aux chœurs et en lead sur quelques titres), Elin Larsson, The Last Internationale et Waxx. J’en connais aucun, j’suis pas à la page. Un gros mot sur The Last Internationale. Putain de ta race, ça c’est d’la chanteuse. Charisme et voix puissante et juste. Ross the Boss Junior à la SG, pas mal. Ça rocke dur.
Une observation enfin, quand le waxx riffe en double avec Laura ça envoie du pâté.
Au micro , Laura fait part de son stress. Ben oui, je comprends, pas facile de revenir après avoir fait un choix musical aussi orthogonal en matière de puissance.
Et puis pour finir, un deuxième titre en rappel avec toute la clique, guests inclus. Keep on rocking in the free world. Neil Young. Tout est dit. Une nouvelle histoire s’écrit.
Je suis pas encore certain de moi et de ce dont j’ai envie. J’ai passé un bon moment. Vraiment. Ça fait du bien les riffs dans la tronche mais j’ai un doute, j’ai des affreux.
Alors puisque c’est comme ça, j’y retournerai dans 2 mois. En banlieue. Ce sera plus méchant parce que la banlieue c’est méchant. J’irai dans le snake pit, carré or VIP Platinium à 18euros. Et on va lui gueuler « Plus fort !! ».
Et ça ira ça ira ça ira.