par Judge Dan » 03 Mai 2022, 18:28
Laura Cox en novembre 2021 à Avignon, en deux mots : la classe.
Laura Cox en mai 2022 à Montélimar, en trois mots : la grande classe.
Un peu plus quand même :
L'an dernier, les 430 places du théâtre Benoit XII avaient trouvé preneurs, malgré les contraintes sanitaires, pass, masque et assis... Cette année, on espérait pouvoir bouger un peu plus... mais non...
Les membres de Laura Cox ont eu beaucoup de mérite d’assurer un concert aussi formidable, au vu des conditions dans lesquelles ils ont dû se produire. Personnel d’accueil stressé jusqu’à en devenir impoli ; mauvaise ambiance palpable au sein de l’orga ; configuration de salle en mode cabaret avec tables et chaises non fixées, complètement inadaptée et potentiellement dangereuse pour un concert de rock ; gentil groupe de première partie, mais absolument décalé par rapport à la soirée, et non préparé de l’aveu même des protagonistes… même si ces reprises de France Gall ou d’Abba, avec le clavier farfouillant constamment dans ses partitions avant de sortir des sons bizarres de ses Bontempi, nous aura au moins bien fait rire… à la différence de la majorité des spectateurs, assis et coincés derrière leurs tables et nez plongés dans leurs smartphones pour passer le temps ou oublier les temps morts et le malaise grandissant. Il y a à l’évidence un gros problème de gestion de cette salle, pourtant bien située, correctement agencée et à l’acoustique très honorable.
En tout cas, il a fallu tout le talent de Laura, Mathieu, Antonin et Adrien pour libérer ce sympathique public venu en nombre (alors que le groupe jouait la veille à 50 bornes à peine) et majoritairement local, qui n’attendait qu’un signe d’Antonin pour battre des mains en rythme ou d’Adrien pour se lever comme un seul homme, et s’absoudre des contraintes ridicules imposées par l’organisation et faire la fête avec nos quatre rockeurs. Conséquence prévisible, sièges et tables chargées de bouteilles en verre bougent sous la poussée des uns et des autres, chacun voulant légitimement se frayer un chemin jusqu’à la scène où les Cox mettent le feu et alignent les titres de leur solide répertoire, conduits par une Laura très en voix et un Mathieu à la classe de guitar-hero.
Pas de casse, les gamins s’éclatent, les parents aussi. Car l’atmosphère nerveuse et coincée du début de soirée ressemble de plus en plus à ce que nous connaissons habituellement, une communion folle et joyeuse entre le groupe et son public, s’achevant sur une ambiance déchaînée, la marque des grands. Pas de backdrop ce soir, mais cette jolie disposition de scène que nous connaissons bien maintenant ; une set-list renouvelée et le plaisir de découvrir deux titres de l'album à venir, c'est bon à écouter ; un groupe qui sait se placer et tenir une scène, simplement mais très efficacement, c'est beau à regarder.
À la fin, ce sont des Montiliens heureux qui viendront faire signer leurs tickets ou leurs affiches à une Laura et un Mathieu toujours aussi souriants et disponibles. Laura Cox, à revoir et revoir encore, à Montélimar ou ailleurs, mais définitivement pas au Toit Rouge.
By chiling woods I stand
A grimly sound of naked winds.