Malgré le retour au quotiden, j'ai toujours pas atterri, mais la ferveur se dissipe au fil des jours, pour laisser place déjà à la nostalgie.
Winamp bloqué sur AC/DC, rallumons la flamme de cette journée:
22h00, Toulon, quai de la gare, circonstance oblige. Je réalise seulement maintenant que de tous les voyageurs qui font le trajet jusqu'à Paris, seuls mon collègue et moi sommes les mains dans les poches. Le trajet retour sera pas loin après le concert, trop onéreux d'investir dans la chambre d'hôtel.
La nuit sera moins Rock'n Roll que le train, on dort de mieux en mieux avec la SNCF.
Comme cité précédemment quelque part sur cette tribune, l'un de mes tourments était de trouver un bon compromis vestimentaire me permettant d'endurer le climat parisien durant les quelques heures me séparant de la grande messe, tout en m'épargnant de la syncope ou de la lipothymie. Quatre barrières de fringues auront eu raison d'un temps ma foi relativement clément.
En bons provinciaux, nous nous rendons à Bercy, afin de localiser et anticiper notre entrée. Quelques impatients auront paradoxalement eu la volonté nécessaire de déjà monter leur campement dans la file d'attente pour s'assurer des places privilégiées devant la scène. Loin de nous cette idée, pensons nous, avec toute l'admiration que nous leur vouâmes.
D'autant que notre priorité du moment était tout autre: petit dèj avant tout. L'occasion de cogiter sur la manière de passer notre temps en ville.
Le Jardin des Plantes est très joli, mais manifestement en chantier. Je sais, mais un peu de culture ne fais pas trop de mal.
Direction Montmartre, parce que Jeunet nous l'a bien vendu. A l'exception de l'absence des couleurs saturées, quartier bien agréable. Et non loin du quartier de Pigalle, qui aura eu pour lui de posséder un de ces fast food, prompt à nous nourrir.
Curieusement, je me sens alors moins frénétique que ce jour du 13 octobre, mais prêt à en découdre. Il est maintenant certain que je ne savais pas ce qui m'attendait.
Le métro nous dépose au Louvre, de quoi nous promettre ensuite une marche digestive jusqu'au XIIè arrondissement (et effectivement, la pyramide est farpaitement alignée avec l'obélisque et l'arc de Triomphe).
Après avoir réalisé que c'est courageux de commander un Pepsi dans une taverne face à la gare de Lyon, et après avoir comme prévu dépanné d'une place l'un des membres de H2ACD.com, nous avons constaté un léger changement de décor pour les alentours de POPB.
Premier concert oblige, je n'avais jamais eu le loisir d'assister à un rassemblement d'autants de fans d'AC/DC. J'ai vu pour la première fois ces gens aux vestes de jean patchées. A 1h30 de l'ouverture des portes, la file d'attente était plus considérable que tantôt. Mais celà ne nous aura pas porté préjudice pour le concert. Au risque d'en décevoir peut être certains, pas d'anecdotes à ce moment du récit. Jusque le plaisir d'être au milieu de fans, dont un visiblement pressé de rejoindre la "fosse sceptique". Très bon état d'esprit, si ce n'est ces individus en quête d'une place, dont les desseins m'apparaissaient quelque peu pécuniaires. Passons, et concentrons nous sur ces cubis de vin ou futs de bière encore remplis parsemés sur le sol, qui m'ont bien fait rire.
A 18 heures les portes s'ouvrent, et la progressions se fait vite. Les services d'ordres se font compréhensifs et calmes, malgré la tension qu'il aurait pu régner face à cette foule imposante. Certains d'entre vous l'ont souligné. Déception: aucune fouille corporelle. Je vous rassure de suite, je ne regrette ici que le fait que j'aurais pu m'équiper d'un appareil photo. Mais après tout, les images plein tête ne sont elles pas les meilleurs souvenirs de cette soirée ?
Et là, surprise, la fosse me semble relativement vide à ce stade; l'avant de la scène me parait si proche.
L'attente se fait. 1h30 passera avant les premières extinctions de lumière. Le temps de prendre une bande de potes en photos, d'espérer pour le type qui a tenté de passer des gradins à la fosse que la sécurité l'ai laissé profiter du spectacle, et de voir petit à petit la salle se remplir.
"The Answer" s'illumine. Bon accueil du public, ai je trouvé, et bonne prestation non ?
Impossible de me rappeler combien de temps entre les lumières qui se rallument et leur nouvelle extinction. Mais les "Angus" de la foule, les olas, et les quelques "provocs" entre la fosse et les gradins me faisaient bouillir.
Ce n'était rien lorsque tout à coup 18 000 personnes furent plongées dans le noir. J'étais comme cette locomotive animée, prêt à exploser à tout moment. Des années que j'attendais ce moment, et je savais ce qu'il allait se passer dans quelques secondes.
Le reste, pratiquement tout le monde ici l'a vécu.
En ce qui me concerce, alors que je m'attendais peut être à un show moins survolté comme il m'avait été permis d'entendre, j'ai été scotché. Façon de parler bien sur, car entre les pogos de début de concert et l'envoutement musical de nos Boys, impossible de rester sur place. Je ne pensais pas pouvoir voir d'aussi près Angus et Brian. Je me rappelerai toujours cette interview dispo sur le DVD du live de StiffUpperLip à Munich, où les boys déclarent qu'ils arrêteront lorsque l'énergie ne sera plus sur scène. Ils me l'ont démontré ce vendredi, la pile alcaline était toujours à bloc ce soir là.
Évidemment, ces pas loin de 2 heures sont passés trop vite. Outre le regret de ne pas avoir entendu HardAsARock ou HighVoltage (mais la liste pourrait être beaucoup plus longe il faut dire), de toujours trouver que Cliff, Phil et Malcolm pourrait venir nous faire signe 30 secondes avant de partir après FTATR, ou de ne pas avoir pu avoir le loisir de rencontrer plus de monde, ce premier concert de mon groupe favori restera ancré dans ma caboche un bon moment.
L'occasion de découvrir public qui rassemble les générations, bien fêtard (les fans d'AC/DC me côtoyant étant assez rares

), un show qui a "déchiré", une expérience concluante...
...qui s'est conclue toujours aussi Rock'nRoll: retrouvailles avec un collègue exilé à Paris, descentes de quelques cervoises pour prolonger la nuit. La gare de Lyon nous a accueilli pour la finir d'ici les 8heures du matin sonnant notre retour et fin de périple AC/DC.
Dur retour au train-train (décidemment

) d'ailleurs, après ce choc artistique, pour user d'une formule surfaite certes, mais néanmoins éloquente; d'autant que comme la plupart d'entre vous, l'atterrissage peine à se faire, et occupe une bonne partie de mon esprit.
Bref, tous ces mots pour décrire l'indescriptible, si ce n'est tout simplement le bonheur d'avoir pu assister au moins une fois à un live d'AC/DC. Et ya pas que le groupe qui à été bon ce soir.
Pas de tofs ou de vidéos hélas à vous faire partager, tout est dans ma tête, et n'en ressortira jamais.
AC/DC, I salute you.