par Mcbeef » 08 Nov 2008, 18:39
Alors... Par où commencer? Après plusieurs écoutes, quelques familiarités créées avec cet album, je pense que c'est le moment d'émettre une critique de ce nouveau grand cru, Black Ice donc.
Rappel des faits: AC/DC sort en 2000 l'album Stiff Upper Lip. Après une tournée mondiale d'un an et demi, le groupe retrouve la scène en 2003 en première partie des Rolling Stones et est introduit au Rock 'N' Roll Hall of Fame. Depuis, plus rien, jusqu'à cette année 2008 où enfin les choses bougent. Rock N Roll Train apparait sur la toile d'abord avec seulement l'intro, puis ensuite le morceau complet au mois d'août. Le 20 octobre, enfin, la bête est lâchée: Black Ice sort dans les bacs.
La première écoute de l'album nous donne déjà le ton: c'est un album de Rock 'N' Roll, un album d'AC/DC, que l'on pourrait reconnaitre entre mille. On sent un groupe posé, sûr de lui, qui n'a plus rien à prouver. De la musique, de l'éclate, l'ambiance est dans la continuité du précédent opus. On se rend aussi compte que l'album est très consistant. A part peut être Rock N Roll Train, il n'y a pas réellement de titre qui se démarque et que l'on pourrait dire qu'il sera un énorme succès.
Justement, cette consistance, encore une fois ça nous fait dire que le groupe ne change pas ses habitudes. Mais, il fallait tout de même un mais, quelques constats positifs se font rapidement remarquer: Tout d'abord, la production. Carrée, efficace, le son est pur, pas trop gras, pas trop lisse. Un son typiquement Rock, des guitares bien présentes, et surtout enfin la présence concrète d'une basse dans le groupe, qui bonifie encore plus les titres. Et que dire de la batterie, toujours aussi bonne, Phil Rudd reste et restera toujours ce métronome, et confortera toujours ce surnom.
Deuxièmement, Brian Johnson. Il faut le dire tout de suite, il est au meilleur de son niveau depuis qu'il est entré dans le groupe en 1980 après la mort de Bon Scott. Longtemps critiqué, même encore aujourd'hui, de ne pas avoir la voix de son prédécesseur, peut-être moins de charisme, il a tout de même su reprendre le flambeau du groupe et continuer dans cette voie du succès. Aujourd'hui, il est temps de faire taire les critiques: c'est un type génial, un monstre de sympathie, qui se bonifie avec le temps comme le bon vin. Jamais sa voix aura été si douce et Rock 'N' Roll. Chapeau bas.
Viennent enfin les guitares. La production est rudement bien ficelée, le son est lourd, mais pas trop. Les rythmiques de Malcolm restent béton, mais il est à noter qu'Angus change un tant soit peut de registre. Les soli ne sont plus aussi longs et fougueux qu'avant, mais il a su palier à cela. En effet, le gaillard nous gratifie de quelques notes par-ci par-là qui agrémentent les compositions (je pense notamment au final de Rock N Roll Train, ou à l'intro de Spoilin' For A Fight), et se marient très bien avec les morceaux.
Au niveau des compositions, on reprochera sûrement au groupe de ne pas avoir pondu de riffs dignes d'hymnes Rock et tranchants, le genre de riff qui te mettent une claque dès la première écoute. On peut aussi leur reprocher de couper sèchement certains finals de morceaux, où de terminer trop vite certaines perles qui auraient mérités d'être encore mieux exploitées (War Machine, Stormy May Day).
Mais les reproches trouvent toujours une amélioration chez AC/DC. Le morceau est court, oui mais il est bougrement efficace. Angus perd en vitesse et technique sur son manche, mais il connait ses limites et reste toujours dans le ton Blues qui lui va si bien, et ça sonne! Dès la première écoute, je reviens toujours à ce mot: consistance. Quand on ne connait pas bien l'album, peu de chansons se démarquent. La qualité est là, l'esprit AC/DC est là, ça sent le Rock N Roll, et encore et toujours systématiquement on tape du pied en reprenant en choeur les refrains courts mais qui restent en tête pendant des heures (Wheels, Big Jack). Donc on se rend très vite compte que nous avons affaire à un très bon album. Il est temps alors de passer aux avoeux, chanson par chanson (voir les sujets correspondants).
En somme, Black Ice, l'album cette fois, est un très grand cru de cette année 2008. L'album le plus attendu, mais aussi l'un des meilleurs de l'année, sans aucun doute. Je tire mon chapeau à ce groupe qui, malgré les années, continuera encore de nous faire rêver. Un groupe qui a toujours su rester fidèle à ses principes musicaux, se fichant des autres mouvements et des nouvelles modes, et qui a toujours proposé sa propre vision du Rock N Roll, avec en 2008 la sortie de Black Ice. AC/DC est là, bel et bien là, et nous montre qu'ils peuvent se placer à la même hauteur que les Rolling Stones au niveau de la légende. La tournée s'annonce une nouvelle fois épique. Et l'on ne cessera jamais d'écouter Black Ice pendant encore très, très longtemps...