Bon, ben sachez qu'avec le Judge, nous n'avons pas perdu notre temps, ce show était tout simplement un régal pour les yeux les oreilles et tout le corps, j'ai encore des frissons dans le dos, tellement le plaisir a été intense.
Certes, avoir à moins d'un mêtre de soi des légendes presqu'aussi grandes à mon coeur que les frères Young, dans une salle de 600 fans, connaisseurs du bon rock (je déplore le peu de jeunes présent -moins de 30 ans-... si vous vous bougez pas le derch pour aller voir ce genre de groupe, vous étonnez pas qu'ils squizzent la France la fois prochaine !!!).
Du Rock avec un grand R, oubliez les grands show, les groupes médiocres qui remplissent des bercy à coup de pub, les moules burnes portés par des quinqua pour séduire des pré pubères persuadés de toucher du doigt à 300 m de distance des stars plus aptes à remplir les magazines people qu'a sortir du bon son.
Revenons aux fondamentaux : du rock élevé dans le poulailler des fermiers australiens Georges et Harry, les magiciens du gros son, qui ont su façonner ce genre de diamant, putain quel concert !
Ce qui vous prend immédiatement, c'est cette rythmique carrée qui rappelle le cousin Mal, et on rajoute une basse d'enfer menée par le joyeux drille qu'est King sourire aux lèvres en permanence, qui à chaque fin de morceau susurre une connerie dans l'oreille d'Angry, un batteur génial, et cette slide qui vous fait frémir de bonheur, et enfin vous rajoutez cette putain de voix inimitable du nain chauve, qui disons le, est un show à lui tout seul.
1H30 de rock pur et dur, mais que c'est bon !
Leur set list se résume presque à deux albums : le premier et le dernier, pas moins de 6 à 7 titres du premier album et 5 titres du dernier, le reste étant piqué ça et là dans le 2ème et 3ème album, comme si on résumait leur carrière en un seul show. Voilà ce que le Judge a arraché scotché sur les retours de scène, mais cette liste est franchement incomplète !
Bien sûr, on a devant soit 5 bedonnants souffrants un peu de la chaleur toulousaine, Coks terminera sur les rotules, Angry mouillé de haut en bas (ça fait pas long !!!) dans sa salopette de pompiste américain, Dai bien fatigué aussi (merci pour le médiator Dai !!) et King toujours hilare, frais comme un gardon !
Le show est entrecoupé des discours d'Angry sur les grandes valeurs de ce monde, assaisonné de déconnades ou charriages du reste du groupe, on se trouve en face de 5 vieux cons qui déconnes entre eux, se lancent des fions, se marrent, une ambiance de vieux potache ! et puis tout d'un coup, Coks arrache ses six cordes et envoie une sauce d'enfer qui vous file la gaule pour les 20 prochaines années !
Le show est à la hauteur de leur dernier album, ces ancêtres me filent une pêche et un optimisme sur ce que pourrait donner AC/DC à l'avenir, même s'ils réalisent que 2/3 de ce que j'ai vu hier soir, ça sera suffisant.
Mais ce qui reste, c'est cette proximité : Angry s'amuse avec le public, le prend a partie, répond aux cris de fans, relance les déconnades de ses compères, et ça, je doute fortement que dans un SDF, on ait le même sentiment, c'est bien dommage ... pourtant c'est quasiment la même musique, la même génération, le même public, et la même genèse !
Voilà, courez aux dates qui restent, c'est un monument historique qui passe dans votre pays, c'est du brut de décoffrage, pas de mise en scène pour cacher les faiblesses de l'âge, on en sort avec le sentiment d'avoir vécu un moment inoubliable, et d'avoir vu 5 vieux potes qu'on connait depuis plus de 30 piges !
Merci vieux !
(photos suivront dès que sa majesté le judge aura 5mn !)