par Sam Lightning » 11 Août 2024, 13:02
Hello! voici ma petite review ! (hum)
8 ans. 8 ans depuis Axl/DC, 9 depuis AC/DC-proper. Un album, un covid.
Quand l’annonce des places est sortie, malgré leur âge, malgré les incertitudes, malgré le prix, c’est l’adolescent de 16 ans qui a parlé. Celui qui, un soir, mystifié par Thunderstruck - s’est dit « je veux jouer de la guitare ». Sa playlist est alors une boucle infinie d’albums et bootlegs. Le jeune adulte qui les découvre à Amsterdam en 2009 et emmène sa maman à Berlin en 2010 (voir review par ailleurs). Puis 2x en 2015 et le fameux 2016.
L’adolescent a laissé place à un adulte plus échevelé, la photographie a pris la place de la guitare, mais la passion, la musique et les souvenirs sont restés.
Anxieux, nous sommes 2 devant nos écrans - et un ascenseur émotionnel plus tard, nous voici en possession des précieux sésames. Exultation numéro 1.
Fast-forward en août. Cette fois, c’est avec un ami photographe et deux autres connaissances pour qui ce sera la première fois. Préparation, co-voiturage plus tard, nous voici en route… direction les embouteillages. Signalisation à la belge (même nos amis flamands sont à la ramasse), nous finissons par atteindre le parking après un long embouteillage. La barrière, c’est raté. Tant pis.
18h30, sur la plaine - le temps d’une frite-mayo-binouze, petit passage par le merch pour le t-shirt et direction la scène. C’est grand, la densité n’est pas énorme, la météo est parfaite.
Je guide mes acolytes vers le côté Stevie, nous seront placés quelques rangs devant la tour du soundboard sur la gauche. Le placement n’est pas optimal, mais il suffira amplement, la vue est dégagée sur les écrans et sur la scènes - quand les tours hollandaises ne bougeront pas trop.
Pretty Reckless… pretty forgettable, malheureusement. Un intérêt poli pour les 3 premières chansons, mais après, j’ai trouvé que ça pataugeait. Le groupe de hollandais d’à côté enchaine les bières comme le moteur de ma Citroen enchaine les bidons d’huile. Ils font du bruit et chahute. Ça promet….
21h… rien. 21h10….RAS. Petite angoisse de revivre Anvers 2009 et l’annulation mais 5 min plus tard, le film commence.
Puis les premiers accords d’If You Want Blood. Exultation numéro 2.
Ils sont là. Ça joue fort. Angus trotte sur l’avancée, manche en avant, bras en l’air, Harangue la foule. Tout le monde saute, hurle ! Quelle entrée - la meilleure manière de signer leur retour avec « que la fête commence » ! Le concert est lancé!
Premières lignes de chant - Brian me rassure - il chante juste, module même par moment. Son placement bouge un peu, il s’essouffle parfois. Peine quand il faut monter sur certaines chansons, mais assure. Petit plantage sur You Shook me, mais ça rentrera vite dans l’ordre. Il s’amuse, savoure, donne tout, avec une générosité sans limite. Le tout avec un immense sourire, tellement communicatif que chaque apparition sur l’écran me donne la banane.
Le concert passe à une vitesse hallucinante, que les pauses entre les chansons ne ralentissent qu’imperceptiblement. Le groupe est globalement rôdé, ça joue fort, ça tabasse sur quelques chansons, ralenti sur d’autres - globalement tout se tient! Ca envoie du pâté!
Au contraire de mes voisins hollandais qui, plus excités que jamais, finissent par avoir leur comparse qui vomi ses bières… joie! Ça m’a un peu sorti du concert, leur agitation et le passage incessant pour aller à la buvette, franchement. Quelques solos et parties de chansons que j’ai à peine regardée à cause d’eux..
Mais retour à notre groupe: If You Want Blood et Shoot To Thrill tabassent, Stevie est impeccable - son jeu s’est asséché, légèrement plus Malcolmien. Shot Down in Flames met le feu, Stiff Upper lip groove comme jamais. Matt Laugh est vraiment bon dans son rôle! Je l’ai juste trouvé un peu rigide par moment, un manque de laid-back malgré une caisse claire qui claque comme jamais (!)- petite remarque finit par s’effacer dans les morceaux plus lent et une fois la moitié du concert passée… peut-être un peu de stress?
Depuis la moitié du concert, le groupe se tient mieux, ça joue ensemble et le rouleau compresseur démarre doucement, se met en marche sur Shoot To Thrill... Accélère sur High Voltage, que j’attends avec impatience - ça groove, ça joue avec un public un peu mollasson où nous étions, hors des classqiues- beaucoup de jeunes et de « première fois »- très festival. Mais un pied cette chanson! Toujours aussi jouissive! Exultation numéro 3.
Le répit sur You Shook Me All Night Long et Highway To Hell est tout symbolique avant que ne déboule le duo dynamique: Whole Lotta Rosie - Let There Be Rock. Quel choc à chaque fois ! Exultation numéro 4. Ca y est, le rouleau compresseur est lancé à pleine vitesse, et rien ne l'arrêtera. Let There Be Rock s’étire, la rythmique tient la baraque, les doigts d’Angus aussi! Malgré un peu de rigidité (l’intro de Thunderstruck sa bête noire et les legato du solo aussi..), il assure toujours pour son âge.
Noir, rappel - T.N.T qui explose avant que les canons n’en fassent de même. Sur le final, j’ai la larme à l’oeil, la gorge nouée - sans savoir pourquoi.
Peut-être que ce soir là, l’adulte a dit au-revoir à ses idoles d’adolescent. Ce concert m’a montré les limites de l’âge. AC/DC 2024 est un très bon groupe, mais ce n’est plus le groupe extraordinaire qu’il était. Le groupe est sincère, sans filtre, sans assistance. Il donne tout ce qu’il a, avec une générosité sans faille. Et quand il est lancé, c’est toujours impressionnant. Mais les fissures apparues en 2015-2016 (rythmique moins cohésive, intensité qui fait quelques vagues) se sont agrandies. Parfois, même le live Stiff Upper Lip paraît énergique et intense en comparaison.
Sur le long retour (l’organisation est toujours aux abonnées absente - 2h pour sortir du parking), on prend le temps de débriefer et processer les émotions. Malgré le constat doux-amère, l’envie d’une 7e fois me tiraille. Je refuse de leur dire au revoir - leur musique me fait toujours autant d’effet: je souris béatement, headbang, verse une larme de joie. Qu’importe l’âge, le leur, le mien - les souvenirs d’avoir vu « mon » groupe, prédomineront toujours - même si AC/DC s’étiole doucement dans l’éternité de sa légende.
Rock and Roll ain't noise pollution