Paris est magique, mon cul !
Veille de concert : Je laisse femme et enfants sur notre lieu de vacances pour 3 journées électriques.
Arrivé au Dive Bar avec Bolton (qui croit encore au Père Noël). On boit des bières et on retrouve les copains d'H2 - Clochette bleue / Twatwane / Jeff59 / Heatseeker / Le Judge et Madi / Bur en famille / evil walks... Et ça c'est bien, c'est vraiment bien. Ce moment de partage entre potes, du même monde. Très peu d'allemands présents (il n'aiment pas cette date parisienne et se réservent pour Dublin). On parle géopolitique et Heatseeker, pour ne pas le nommer, attire mon attention sur la taille des couilles de Brian qui sont semble-t-il impressionnantes sur cette tournée. Bordel, va falloir être attentif demain.
Photo d'illustration : Chacun rejoint petit à petit son logement et Twatwane et moi décidons de nous faire un bon resto histoire de manger un peu avant de retourner au Dive Bar.
Nous jetons notre dévolu sur le meilleur restaurant de ramen de Paris :
Kodawari Ramen (Tsukiji) / 12 Rue de Richelieu, 75001 Paris
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ ... ji-4066206Bon, c'est pas tout ça, mais il est déjà 21h00 et le Dive Bar ferme à 22h00. On y retrouve Clochette et Landslide et décidons de quitter les lieux pour se faire une petite terrasse tranquille. On discute de politique agricole commune et de savoir si Taylor Momsen est un homme. Bluebell pense qu'il s'agit d'une femme, il me convainc.
Jour J : Métro tourisme - Starbucks devant le Moulin Rouge avec Twatwane - photos Instagram - Marche - Métro direction Longchamp.
On retrouve The King (toujours aussi con). On se dit qu'il fait soif et qu'une bière en terrasse serait la bienvenue. Le problème c'est qu'à proximité de Lonchampdepatates il n'y a que deux troquets qui sont blindés de monde. On se barre. Attente devant le grillage à 50 mètres de la fouille 1. Judge, Vivi, Godown, Titan arrivent. C'est bien sympa. On parle de la modération d'H2 et je propose de virer Ledefre du forum parce qu'il m'a promis une bière mais que je sens qu'il va se dégonfler.
On est obligé de gueuler pour que la foule laisse passer un mec en fauteuil roulant étant donné qu'il n'a pas pu passer par une voie dédiée aux PMR. Ouverture des portes (Acte I) : ça avance. Clochette et Landslide sont punis à l'autre entrée parce que ça a poussé et la sécurité a eu peur et donc a décidé qu'ils (200 personnes au bas mot) resteraient là un peu plus longtemps et qu'en voyant leurs copains qui passent devant eux ils réfléchiraient à deux fois avant de recommencer à pousser. Fouille : je plaque mon drapeau bien à plat dans ma poche de veste, ça passe. Fouille 2 : Présentation du billet, ça passe encore. Clochette et Land sont toujours au coin.
Direction hamburgers et le stand des bières. On est les premiers sur le site, ça passe crème. Evil Walks, Land et Clochette arrivent, ils racontent leur mésaventure et promettent de ne plus jamais pousser et être poussés par qui que ce soit.
Nous sommes désormais devant un superbe entonnoir qui nous permettra après une ultime vérification de billet de pénétrer the golden front of stage space tant attendu. Bien entendu, ouverture des portes : ça pousse comme au bon vieux temps. Des "Arrêtez de pousser" fleurissent ici et là. C'est assez marrant de croire que cette foule concentrée va d'un seul coup s'ordonner, se policer et faire une file indienne pour passer le trop maigre portique.
La barrière, ce sera pour une autre fois. Les planètes ne sont décidément pas alignées aujourd'hui et on se poste à hauteur de la plateforme côté Stevie. Dans la bousculade, nous ne sommes plus que King, Landslide, Clochette et son pote, Godown, twatwane, Tags07 qui nous a rejoint. C'est l'heure de boire une bière. Déplacement vers les côtés obligatoire sous peine d'être taxé de vilain et méchant doubleur qu'on va dénoncer à la maîtresse. On se signale : "C'est nous, on va chercher à boire, on repassera par là, bisous". Ça plaisante, ça grogne, ça ronchonne. On est dans les premiers, les bières sont servies en 10-15 minutes. En les buvant on pense à nos bières à 7 euros servies par des serveurs ambulants avec le sourire sur le site d'Hockenheim. Ici la bière est très très chère, 13 euros, mais c'est sans doute le prix de la qualité et de l'excellence.
On remet ça un peu plus tard (il nous faut aussi de l'eau, faut pas déconner non plus) ; à nouveau déplacement vers les côtés obligatoire sous peine d'être taxé de vilain et méchant doubleur qu'on va dénoncer à la maîtresse. On se signale : "C'est nous, on va chercher à boire, on repassera par là, bisous". Ça plaisante, ça grogne, ça ronchonne. Godown et moi avons droit à un "Voilà les lourdingues de dernière minute". Le public français est farceur. On a aussi eu droit au mec qui est musclé avec des grosses épaules et qui te lance un regard noir comme s'il avait gagné le K1 Grand Prix contre Le Banner. Le mec ne se décale pas d'un centimètre, son honneur est en jeu, c'est un Mâle, un vrai et nous ne sommes que de sombres merdes avec nos petites bouteilles d'eau dans les mains. Un "Waouh qu'est-ce que t'es musclé bonhomme !" le plongera dans une réflexion qui semblait le dépasser et nous permettra de l'esquiver. Difficile de retrouver sa place. Tout le monde est serré dans ce "front of"... front of rien du tout. Personne ne veut céder un centimètre. En fait, Drouot nous a concocté une extraordinaire et culottée FAUSSE OR. Bravo !
On retrouve nos places non sans mal, on garde le sourire, on plaisante, on parle philosophie, en particulier du concept de conflit qui a une longue histoire philosophique, de Héraclite à Hegel et Marx, jusqu’à la philosophie sociale et politique contemporaine. Tags a sa petite idée et soutient que tout conflit se règle avec une bonne tarte dans la gueule. Sa théorie se tient surtout lorsque la petite Taylor Momsen monte sur scène avec Matrix reloaded à la basse, Dracula à la guitare et Tom Araya à la batterie. En effet, notre voisin de devant avec qui nous pensions être sur la même longueur d'onde, tend son téléphone vers l'avant et passe tous ses potes en appel Facetime. On a donc tout loisir de voir par écran interposé Jean-Luc qui cueille les tomates, Brice qui est sympa et s'ouvre un 'tite bière, Matthieu qui appelle ses gosses pour qu'ils voient... Bref, ça pue, on enchaîne les désillusions.
Pretty Reckless nous propose une copie conforme de leurs sets précédents :
Death by Rock and Roll
Since You're Gone
Follow Me Down
Only Love Can Save Me Now
Make Me Wanna Die
Witches Burn
Going to Hell
Heaven Knows
Take Me Down
Malgré les tocards et leurs téléphones de merde, j'ai pris un peu de plaisir. Je m'en inquiète d'ailleurs. Taylor Momsen a une culotte noire. Elle m'envoie des baisers sans que mes voisins ne se rendent comptent de quoi que ce soit. Son bracelet "Bitch" me rend tout chose. Elle me demande mon 06 et l'identifiant pour qu'elle puisse appeler en France et que nous puissions passer une soirée chaleureuse dans un Airbnb qu'elle a réservé seule du côté de Saint Cloud. Je demande à Land (qui se tripote la bite en pensant à Séville) quel est l'identifiant pour les appels en France, il ne comprend rien. Nul. Arrive Take Me Down. Elle joue de la guitare comme une princesse. On sent vraiment que c'est sa passion. Fin. Je pense à rien. Si, à un truc qui je chuchote à Tags : "Le mec de devant, faut pas qu'on se le coltine pour ac/dc sinon je vais exploser.
On envoie les derniers SMS aux copains restés à l'arrière pour savoir où ils en sont, pas trop de réponses... chacun doit garder son bout de terrain.
AC/DC débarque !!!!!! Yeaaaaaaah ! Leur vidéo fait monter la pression et yeeeeeeeaaaaaaah : IF YOU WANT BLOOD, YOU'VE GOT IT (traduction : "Si tu veux de la tisane, tu en as" ou depuis peu "Si tu as un téléphone, filme l'écolier c'est le plus connu"). Notre clochette (t'es le meilleur) se lance dans un superbe sauté frotté en avant digne des plus belles dates du rock or bust tour. Son pote le suit, tags enchaîne, je suis tags (du verbe suivre), King me suit / Derrière ça bloque - avancée verrouillée. On fait un bon de 6-7 mètres et tags et moi nous arrêtons derrière deux jeunes filles... pas question de les bousculer, on restera là pour ce soir. King se frotte encore à moi, en vain.
Le vue est belle, les AC/DC sont beaux. On ne va pas s'étendre sur la set list, outre "Shot Down in Flames" qui est remplacé par "Hell Ain't" à mon grand désespoir, aucune surprise n'est prévue. On sautille gentiment. Mes pépites pour ce cru 2024 restent "Sin City" et "Riff Raff". Je ferme les yeux et franchement, sincèrement, j'ai l'impression qu'ACDC remonte le temps du côté de la rythmique. Non Stevie n'est pour moi pas à la hauteur de son défunt tonton, j'ai l'impression que cela manque de nervosité et de groove sur certains titres. Quant à Matt et Chris, je me dis qu'ils ont l'attitude AC/DC : discrets, efficaces, sacrément efficaces. À eux deux ils relancent la machine AC/DC, on a le sentiment qu'ils servent de lièvre à Angus et Brian tenus de tenir le rythme. J'avoue ne pas reconnaître ce groupe 2024. Là où je m'attendais à le voir amoindri, où je pariais sur sa défaite, je me retrouve comme un con à me dire que j'aurais mieux fait de leur faire confiance. Bon sang le Brian donne tout ce qu'il a, c'est absolument dingue de le voir physiquement là, devant nous, transpirant, concentré à ne pas se planter dans les paroles et à sortir la note juste... quelle présence ! Le show avance, sans artifice. J'aime bien Let There Be Rock : regarder Angus en détail, Stevie qui en bave, Brian qui attend. Tous les à côtés sont bons à prendre parce que bientôt le rideau va se fermer et il faudra, en fermant les yeux, être en capacité de se remémorer ces petits instants. For Those, terminus. Les jeunes filles devant nous sont aux anges. L'une d'elle pleure : "je les ai vus".
On rejoint les copains, à peine le temps de discuter que les lumières s'éteignent et qu'on nous invite à quitter le site. Ridicule. Vraiment vraiment vraiment ridicule. Même pas moyen de boire un verre, de faire plus ample connaissance avec papadave, Ledefre (… j’en oublie !), de parler avec Ol et sa chérie, evil walks, Bur, Wallace ma petite panthère, Bolton, Dan et Madi, la famille Badboy, Heatseeker "Alors ? T'as vu les couilles de Brian ? - Putain j'ai oublié de regarder !", Titan, Blablackice... j'en oublie... nous voilà obligés de foutre le camp au plus vite, tous en même temps (sinon ça ne serait pas marrant)... Désolé les copains, on n'a pas pu se saluer convenablement, c'est pour ma part un vrai regret.
Bouchon monstre, sécurité (sécurité ?) débordée... en lisière de forêt, une grille de 2m50 crée un entonnoir (encore un !) : la foule se presse, plus personne n'avance, c'est la galère. Certains tentent de renverser cette séparation artificielle et inutile. La sécurité les en dissuade, mais devant la foule qui se masse, c'est peine perdue, le grillage tombe, la foule le piétine et entonne une inattendue Marseillaise. Atmosphère irréelle, incroyable.
Bises aux copains que l'on voit encore. Chacun part de son côté. Je rejoins le métro après 30 minutes de marche. La pression tombe. Les oreilles bourdonnent. C'est cool, AC/DC fait encore le boulot et est en mesure de nous placer une tarte bien sonnante ; plus sonnante encore à mon goût qu'en 2015. Forever Young. Forever Johnson.
Dans le métro j'ai face à moi un p'tit gamin de 12 ans. Fan de hard Rock. Il a déjà vu Elton John, Muse, Metallica. Ce soir c'était AC/DC. Il a un poster dans les mains et des étoiles dans les yeux. Je regrette les concerts où il fallait batailler pour garder sa place, où on était compressé contre la barrière par une foule hurlante. Et là en même temps je vois ce gamin heureux. Le temps passe et il est temps de laisser la place à un autre "mode" de concert. Je regarde mon téléphone. J'ai des SMS non lus. Est-ce Taylor ? Même pas ! Ce sont ces cons de la Team H2 Barrière qui s'envoient des bisous. Demain c'est retour à Noirmoutier et après demain, direction Dublin pour le concert final et espérer goûter à une ambiance de concert à nouveau festive. On croise les doigts.