Les vacances au mois d’aout, c’est quand même sympa même si c’est aussi parfois un peu égoïste, et deux années de suite de surcroit. Il ne faudrait pas remettre ça en aout 2026 car alors les couples risquent de voler en éclat….
Mais il y avait cas de force majeure encore cette année et il fallait s’arrêter quelque part. Ce sera à Karlsruhe.
Au début, l’évocation de cette localité laisse perplexe. Finalement, la ville invite à la promenade avec ses jolis parcs et avenues tranquilles. Tant et si bien que je me retrouve dans une boutique éphémère par le plus grand des hasards, si si (enfin non), où passe en boucle tout l’album Flick of the switch si souvent mésestimé et que personnellement j’adore et le tout dans un cadre magnifique…Deep in the hole. Bref, d’entrée , ça baigne.
Le soir, point de Haxe au menu de cette belle brasserie du centre, car passé 20h, y a plus rien à grailler de correct en Germanie, les deux derniers nous passent sous le nez ( ils étaient énormes) et c’est la mort dans l’âme que mon brother-in-law et moi nous acceptons des plats de seconde zone. Tant pis y a de la bière. Oublions. Puis promenade again et là , surprise, Schloss Lichtspiele dans le parc avec un son électro techno moderne cool et lumières hallucinantes pour un spectacle hors norme où tout Karlsruhe s’est donné rendez-vous pour un moment vraiment agréable à la tombée de la nuit. Quelle belle ville.
Le lendemain 9h30 sortie de petit déjeuner à base de saucisses, S-Bahn direction Messe, durée du voyage prévue 20 minutes. 10h arrivée sur site. Discussions avec des Alsaciens trilingues qui nous facilitent la vie et 10h10 en place entrée 2. Début de l’attente. Nous sommes dans les premiers. L’objectif c’est la barrière. On est bon.
12h30, une bande de Français patchés nous saluent de loin puis grugent tout le monde pour nous rejoindre. Je tairai le nom par respect pour ceux qui doivent des bières à qui vous savez. Personne ne râle car aujourd’hui est un jour de paix. Cool.
14h ouverture. Organisation au cordeau. Pas la peine de courir. Tout va bien. Doute : mon brother in law est tout devant à l’angle du début de l’avancée. Les Français patchés qui ont dû dévier légèrement dans la course sont un peu plus loin au pied de la plateforme élévatrice. Je choisis la famille. Barrière atteinte. Chaleur intense. Quoi 35° ou 40° sous le cagnard. Pas d’ombre. On s’en tape. Le truc démarre dans 4 heures. On ne va pas tenir. Mais si. Mais non. Je décide une promenade. Je revois les Français à patches, au demeurant fort sympathiques. I love you babe. Je vais faire un tour. La PELOR n’est pas grande, loin de là. Beaucoup moins grande qu’à Paris et c’est tant mieux. L’ambiance est calme. Retour vers la famille.
15h, un Allemand patché se pointe sur la scène avec un ordi, branche 2/3 câbles USB et envoie un peu de son qui sera bridé par la console pendant 3 heures. Ozzy, Rammstsein forcément, Dio etc…bref, on patiente. Une jeune fille (20 ans tout au plus) jute derrière à mes côtés chante à tue-tête, rigole à tous les vents et je sympathise avec un Allemand de Fribourg qui ne parle que moyennement anglais. Ambiance de franche camaraderie dans les rangs. C’est bien.
3 heures plus tard. On a chaud, on a mal à la tête, on a mal au pied, ma nouvelle copine allemande continue de chanter en enquillant bière sur bière, mon nouveau copain allemand me fait comprendre que Colmar c’est beau. Mon beauf manque de mourrir d’insolation et de déshydratation. La sécu passe avec un peu d’eau. Ich bin ein Karlsruher. Le soleil ne descend jamais dans ces contrées.
18h24. Je vois une blonde back stage et Capitaine Caverne sur sa droite. Mais quoi. 18h30 ça commence. 30 minutes d’avance sur le programme. Quelle organisation de daube en Allemagne mais nous sommes sauvés.
Un set rondement mené. Tout le monde pense ce qu’il veut. The Pretty reckless sont là pour chauffer et ambiancer et ils le font très très bien. Excellent choix pour une première partie. Si si. Zut aux grincheux. Ma copine allemande connait toutes les paroles et ponctuent chaque intermède par un « oh my god » sonore à la fois désespéré et animal. Enfin, vous voyez ce que je veux dire. Ah la fin de je me laisse aller à chanter Witches burn, make we wanna die et take me down avec elle. On se marre. Bien. Je m’étais dit qu’a un moment donné elle vomirait. Non. Sont fortes ces allemandes.
19h30. Le soleil a fini par redescendre. La barrière n’a pas bougé.
20h le loup, la voiture. Le riff imparable. Vous savez la suite.
En synthèse, excellent choix d’ouverture, Angus Young arpente l’avancée avec une fougue, un regard concentré et un poing rageur qui en dit long sur son envie d’en découdre.
Juste un peu derrière, Brian Johnson remue le bassin en rythme comme un enfant qui découvre la musique. Stevie s’applique sur les chœurs. Chris Chaney martyrise sa basse et Matt Laug déroule sa partition Ruddienne avec application, efficacité et puissance.
A mon avis, ça va encore etre bien ce soir, tiens.
Et ça déroule ça déroule. Un tomber de casquette réussi sur Demon Fire ou Shot Down , je ne sais plus. Je note que ma copine allemande connait les paroles de tout ce qui vient de précéder. Amazing.
Je sais plus dans l’ordre ça déroule, on a droit à Deutschland ain’t a bad place to be, et aussi Thunderstruck bien sûr. Je ne comprends pas pourquoi beaucoup râlent sur celle-ci. Elle est nécessaire. Utile. Salvatrice. C’est un exutoire. Et bien, ce soir là , elle est exécutée de main de maitre. Y aurait des bandes sur les chœurs. J’ai très bien regardé Stevie et le blondinet. Pas vu d’écart. Je sais pas. En tout cas ça sonnait juste. Louche alors ?En général les chœurs chez acca dacca, c’est faux, c’est poisseux, ça gratte, ça tousse. D’ailleurs le neveu a bien toussé ce soir , vu de mes yeux vus. Il en a bavé c’est vrai. Alors que conclure ? Rien, on passe à la suivante.
Vient Have a drink à ce moment. Ho la la. Vous savez ce que j’en pense ? le souvenir de Varsovie, le rock absolu. Sur le final de celle-ci, Brian crisse. Les cailloux plein la gorge. C’est gros, c’est gras. C’est pas de la variétoche. Il joue avec Angus qui lui répond. C’est fort, c’est aigu, c’est puissant, ça fait mal. C’est dans ta gueule.
Je suis bien là. Mais j’ai besoin de respirer. De prendre un peu de recul ( je n’étais pas au bout de moi-même mais à mi pente, je reprends une pinte et un temps pour moi. Introspection. Can i sit next to me.
Plus question de retourner devant. Je veux voir en grand. Alors oui je quitte la barrière mais je vois partout des gens heureux. Une autre expérience. Tout au fond de la pelor. Spectacle son et lumière. AC/DC Lichtspiele à son tour. La scène est trop classe et les lights me rappellent la photo centrale du LP For those. Tout autour de moi que des mains levées. Des gens qui s’embrassent. AC/DC est amour. AC/DC est joie. « Listen everyone, pay attention » qu’il dit le mec à la casquette et tout le monde applaudit en rythme. Get you down.
La fin approche, c’est bientôt. Non le solo n’est pas trop long. Moi je sais pourquoi la set list elle ne bouge pas. Les mecs ont besoin de dérouler un truc précis tout en courant partout, en sautant, en dansant, en gueulant, en donnant leur maximum après 50 ans de service. C’est normal qu’ils ne doivent pas prendre trop de risques. Car ils ne peuvent pas décevoir. Ils ne peuvent pas hésiter. Ils doivent tout écraser sur leur passage. No quarter. Hail hail to the good times. Je sais que c’est pour bientôt. Je profite. Je respire un grand coup. Autour de moi les bras restent levés. Ne redescendent plus. Les gens se prennent dans les bras encore.
Fire. Adieu mes amis. Vous m’avez guidé pendant tant d’années. Vous me manquerez.
Je crois que l’on peut dire cette ultime tournée européenne est une réussite.
Dernière édition par bluebell le 21 Août 2025, 07:50, édité 3 fois au total.
Magnifique Bluebell. ACDC, avec un nom pareil, peut-être le plus beau nom de groupe, ils ne pouvaient pas nous décevoir. Quel groupe purée. Comme toi "Adieu mes amis. Vous m’avez guidé pendant tant d’années. Vous me manquerez."
C'est vrai qu'il ya de ça. Merci pour ton résumé. Nous n'avons pas vécu la même chose visiblement : nous avons eu de l'eau de la part de la sécu tout le long de l'après midi, l'orga était irréprochable, le son du gratteux des Pretty était nickel, Thunderstruck est très bien sortie à mon gout par exemple etc. Mais ce n'est pas grave car à la fin, tous contents nous étions.
Nous avons dû nous croiser eingang2 (il me semblait que j'étais bien à cette entrée aussi mais bon).
sydney76, malcolm020785, bluebell (pourquoi y a pas de majuscules à vos noms ? ), Merci pour vos récits, très touchants. On sent que la fin approche, et que chacun, groupe et fan, en profite à sa manière. Et c'est très Beau.
By chiling woods I stand A grimly sound of naked winds.
J'ai été bouleversé par la fin du récit de la cloche bleue, je ne vais pas mentir :
bluebell a écrit:Fire. Adieu mes amis. Vous m’avez guidé pendant tant d’années. Vous me manquerez.
Je dois tellement de choses à ce groupe dans ma vie personnelle (et professionnelle également) que je me bouffe les couilles de pas avoir pu dire "au revoir" sur cette date de Karlsruhe, qui est la plus proche de chez moi... Bref, je traîne un spleen XXL depuis des semaines voire des mois à cause de ça, alors chaque review de concerts, je les prends comme si j'y étais. J'ai "rencontré" tous les membres de la Team Barrière à travers vos reviews, depuis tellement d'années ici. Vos mots sont devenus de plus en plus forts pour moi qui doit suivre ce Pwr/Up Tour sur le bas côté de la route, au fur et à mesure que les dates se soient enchaînées.
Vive les boys, vive H2, le reste c'est de la connerie.
(Tu fais chier bluebell, avec tes reviews de dingo à chaque fois aussi... )
par malcolm020785 » 18 Août 2025, 20:30 
), Merci pour vos récits, très touchants. On sent que la fin approche, et que chacun, groupe et fan, en profite à sa manière. Et c'est très Beau.
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