Espoir ou angoisse ? Joie ou déception ? Délivrance ou recueillement ? Tels sont les jumeaux maléfiques qui m’accompagnent samedi matin quand je déambule dans les couloirs d’Orly où quelques personnes « éclairées » semblent aller dans la même direction que moi. J’ai eu beau avoir quelques échos des premières prestations, le doute m’assaille.
L’avion se pose 2 heures plus tard et le pilote a la délicate attention de nous balancer Thunderstruck dans les esgourdes. Toujours ça de pris !
Après quelques encablures sur les pavés sévillans brûlants, je rejoins Blackice, Godown et Twatwane. Après quelques partages alimentaires de bon aloi, nous décidons, Godown, Twatwane et moi de nous rendre en direction du stade ; Blackice nous rejoindra plus tard dans l’enceinte. Arrivés vers 16 h aux alentours de la Cartuja Arena sous une chaleur accablante accompagnée d’un vent suffocant, nous nous rendons vers la porte qui nous est attribuée. En chemin, une file d’une quarantaine de personnes s’est établie. Naturellement, nous nous y insérons et attendons. Après seulement 20 minutes, on nous autorise l’accès à un stand de merch désert avant de nous laisser plantés dans ce no man’s land situé entre le stade et l’entrée officielle qui n’ouvre que dans une heure. A l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais toujours pas par quel moyen nous en sommes arrivés là. Le fait est que l’on peut attendre à l’ombre et ça, ça n’a pas de prix !
17h, les portes s’ouvrent et nous pouvons voir les aficionados arriver vers les guichets telles des cellules haploïdes vers the promised land. Comme on est déjà à l’avant -garde, no stress … On arrive tranquillement au deuxième rang à la barrière. Plus qu’à attendre. THE PRETTY RECKLESS arrive et nous livre un contenu globalement sympa mais plutôt convenu. La chanteuse déambule et nous propose un lot de déhanchés à profusion. On peut certainement lui reprocher un côté « Too Much » mais elle a au moins le mérite de vouloir se démarquer à la différence du guitariste et du bassiste qui ont le charisme respectif d’une gaufre et d’un escargot sans coquille. NEXT !
SIMPLICITE, PUISSANCE, COMBAT ! Tels sont les trois mots qui me viennent à l’esprit pour décrire le concert des Boys.
SIMPLICITE comme celle de la scène ; à l’image de la quasi-absence des artifices et des animations se résumant à une Rosie digitale, un mur d’amplis MARSHALL sur LET THERE BE ROCK, un décor orageux sur THUNDERSTRUCK ou en flammes sur HIGHWAY TO HELL. Quant au film d’ouverture, un étudiant en troisième année d’Arts Plastiques ne le renierait pas. Mais comme l’a écrit Saint-Exupéry, la Vérité, c’est ce qui simplifie. Et elle est belle cette vérité, et elle est joyeuse à l’image des cinq sur scène qui nous offrent de beaux moments de complicité ou à l’image de Chris qui chante parfois à tue-tête hors micro pour accompagner Brian. Elle est aussi belle comme ce jeu de lumières qui n’est pas sans rappeler le clip de SHOT IN THE DARK ou les formes rectangulaires des cartes à jouer de WITCH’S SPELL.
PUISSANCE comme ce qui nous a été offert. La section rythmique est au point et ne faillit jamais. Ce qui m’a le plus marqué est l’affutage physique de Chris et Matt qui ne lâchent rien et mettent leurs tripes sur scène. Stevie n’est pas en reste même s’il me fait toujours sourire quand il surveille régulièrement sa main gauche pour bien veiller à sa position sur le manche – appliqué le neveu ! Puissance comme le synonyme parfait de la prestation d’Angus dont il faudrait rajouter « au diesel » pour la décrire parfaitement. A l’économie le premier tiers, The Last Young lâche peu à peu les chevaux avant de finir en trombe. Tout ceci à l’image de son costume d’écolier qui reste sur ses épaules – et sur sa tête – plus longtemps qu’auparavant.
Et COMBAT ! Combat de Brian ! Ces deux heures ont constitué pour lui une véritable montée sur le ring. Son adversaire ne cesse, dès le deuxième morceau, de taquiner sa gorge le forçant à boire automatiquement et à voir son staff. Cela dure quelques morceaux avant un retour à la normale après quelques chansons avant de nouvelles difficultés après le rappel. Mais qu’importe, Brian lutte avec le sourire et nous fait partager son bonheur d’être de retour. Il s’économise en permanence, ne prenant quasiment jamais la parole entre les chansons. Mais peu importe les obstacles, le public l’acclame et il nous offre sa non-résignation en retour. HATS OFF TO BRIAN !
Pour finir la review de ce concert, je tiens à signaler que lorsque je serai Président du Monde et Prince d’Euphor, je mettrai en place un examen pour accéder à la barrière. Que ceux qui ne connaissent pas SIN CITY et RIFF RAFF soient relégués en zone de visibilité réduite !
Après les coups de canon, le calme revient et nous redescendons sur Terre. Un seul constat ; les sourires sont bien là ! AC/DC est de retour. Cela suffit à notre bonheur après tant d’années d’incertitude. C’est avec cet état d’esprit que nous terminons la soirée le long des rues andalouses.
Le dimanche est tout d’abord marqué par un passage au DIVE BAR où la foule n’est pas très compacte et où il est agréable de déambuler, boire un coup, prendre des photos tout en écoutant et regardant les Boys. Enfin, cet épisode espagnol ne pouvait se terminer en apothéose. Blackice et moi-même, les seuls restants, avons passé nos derniers moments ensemble au fond d’un bar « Rock’n’roll » qui ressemblait plus à une cour des miracles qu’à autre chose. Une femme qui chique, un couple dont on ne sait pas trop si c’est un fait un trouple voire un quadrouple … Un non-binaire qui bat la mesure … Deux jeunes éphèbes en quête de nouvelles sensations car leurs corps changent (pourtant, ce n’est pas sale) …
Il est maintenant l’heure de rentrer et surtout d’attendre avec impatience le concert d’Amsterdam. Mais çà, c’est une autre histoire.
Cette review est dédicacée à tous les fans du Borussia Dortmund avec qui mes rapports furent aussi divers qu'enrichissants.