Il y a des concerts où parfois on se dit à la sortie : « P*tain, j’ai bien fait de prendre ma place ! ». C’est, je crois, le sentiment qui nous animions, Godown, Tags et moi, en regagnant nos pénates jeudi soir. Pensez-vous, le dernier concert de NOFX en France pour son ultime tournée européenne après quasiment 40 ans à mettre le punk-rock sur un piédestal !
Force est de constater que FAT MIKE et ses acolytes nous ont littéralement scotché – dans tous les sens du terme – à la barrière !
Mais revenons au début. Nous nous rejoignons aux abords de la salle – le Phare ; belle salle aux dimensions de type Zénith où une belle foule de punks et de skaters ont décidé d’en découdre. La soirée, organisée sous forme d’un festival, commence vers 17h30. Occupés à tâter du houblon, nous ne voyons pas le premier groupe. Par contre, nous profitions pleinement du deuxième ; un combo anglais du nom de GRADE 2 qui nous propose du punk anglais on ne peut plus classique mais diablement efficace avec quelques lignes « Rancidiennes » du plus bel effet ! Passe le troisième groupe, dont j’ai oublié le nom, mais qui a eu le mérite de nous rappeler qu’un verre vide avait autant d’utilité que du mercurochrome sur une jambe de bois.
Avant les stars de la soirée nous était proposé THE CIRCLE JERKS, groupe historique de la côte californienne des années 1980 qui a ouvert la voie à de nombreux groupes. Greg Hetson, ancien des BAD RELIGION, est venu retrouver son ancien manche. Le revoir pendant 45 minutes aura été pour moi le seul plaisir ; le brouillon musical et la langue trop pendue du chanteur rendant le set plus qu’oubliable.
A 21 heures pétantes arrivent enfin ce combo californien qui m’aura donné tant de plaisir depuis toutes ces années. La scène ressemble désormais à un grand capharnaum avec environ une trentaine de personnes disposées autour des musiciens. Après quelques mots, les quatre accompagnés de Karina aux claviers décident de nous arroser de punk-rock mélodique sans fléchir, et ce pendant 1 h 45 ! NOFX ne m’a jamais habitué à une performance aussi longue. La part belle est laissé à PUNK IN DRUBLIC- brûlot de 1994 – avec les riffs surpuissants entre autres de LINOLEUM, LEAVE IT ALONE, THE BREWS ou l’hymne DON’T CALL ME WHITE. Ajouterzà ceci, une pincée de ska, une reprise des CHAMPS-ELYSEES de Joe DASSIN et leur classique enchaînement de 7 chansons en 3 minutes – sans trucage. Secouez très fort et vous obtiendrez une salle bouillante où les chants à l’unisson se fourvoient au milieu des circle-pits endiablés et des chaussures envoyées sur la scène !
Alors que le groupe ne quitte la scène avant de revenir pour l’ultime rappel, nous en avons eu pour notre argent. C’est mal connaître notre WHITE TRASH, nos TWO HEEBS et notre BEAN qui ont décidé de nous clouer une bonne fois pour toute. Après THE SEPARATION OF CHURCH AND SKATE, dont le riff d’intro est balancé comme une balle de MAGNUM .44, puis 3 nouveaux missiles, c’est tout simplement THE DECLINE qui vient fermer la boutique ! BOHEMIAN RHAPOSDY version punk, ce morceau de 17 minutes se révèle être une véritable épreuve physique après 1h30 de concert punk de type hard-core !
SMELLY quitte même ses fûts pour finir le concert à la guitare alors que la foule chante encore pendant de longues minutes histoire de prolonger le plaisir.
FAT MIKE descend de scène et viens saluer le premier rang les yeux embués d’émotion ! C’est un grand moment pour les présents. C’est touchant de voir cette personne maniant toujours l’humour et l’ironie submergé par les larmes.
Pour votre carrière, messieurs, un grand merci tout simplement !
Cette review est dédicacée à tous les responsables de vestiaires avec qui mes rapports furent aussi divers qu'enrichissants.