Je crois qu'un jour j'ai évoqué la chose : il manque un sujet Julien Bitoun sur ce forum ne serait-ce que pour suivre et partager son actualité avec tous les autres tympans fêlés de cette communauté H2. On sait jamais, ça pourrait intéresser. Ou pas.
Je me lance donc. C'est pas tous les jours qu'on crée un topic. C'est mon baptème.
J'ai croisé la route de Julien Bitoun le week end dernier dans une salle de théâtre proprette de Clichy La Garenne dans la banlieue Parisienne. Il y a 10 jours je ne connaissais pas son nom et il y a avait ce soir là un mini festival de guitare plus ou moins organisé par ce Bitoun ci.
Quelques jours avant l'évènement, je me renseigne sur le bonhomme, youtube à la con aux manettes. Et je tombe sur une foultitude de videos. Julien Bitoun est une sorte de youtubber à barbe. Je ne passerai pas tout en revue là. Y a qu'à se pencher pour ramasser les notes. Notons au passage qu'on y trouve ceci :
Et je suis d'accord , le jour où les AC/DC raccrocheront leurs vélos, on se retrouvera comme des cons.
NB : peu de temps après, c'est à dire le temps d'un clic, j'apprends que ce bonhomme donne des cours sur le web, donne des cours à Science Po, a tout pigé du son de Jimmy Page, distille son savoir sur Guitare Part, a des relations chez Woodbrass et sans doute plein d'autres activités encore. Je tombe aussi sur une video délirante d'une chanson personnelle nommée "Biscuits". Rien à voir avec du métal, du hard rock, du blues ou Samantha Fox si elle était un homme mais tout à la fois quand même. Bref, me voilà étonné. Curieux. La bave aux lèvres. Tout en retenue.
Donc je me pointe au théâtre de Clichy le samedi 25/11/2017 pour me réchauffer. A 7 euros l'entrée, pourquoi se géner. La salle ne me semble pas terrible, le public est étrangement calme et bien habillé. Et des fauteuils tellement partout que j'ai l'impression qu'il y en a même au plafond. Putain, la loose.... et bien, vite fait bien fait en quelques secondes hypnotiques, j'en ai rien à fiche des fauteuils (enfin au milieu du set je me lève et, comme j'étais assis juste à côté d'un mur, je plaque l'épaule contre la cloison en signe de protestation quand même).
Ce soir Julien Bitoun nous présente à la fois son dernier album et ses amis venus en nombre sur la scène. Oui car c'est un peu la fête de la guitare électrique et pas seulement ce soir là : on verra que des gars et des filles que je ne connais pas (sauf à peine Laura Cox grâce à H2 d'ailleurs). Bref, on a droit à du Bitoun and friends ce soir : Nicolas Parent étonnamment planant sur sa telecaster magique, Simon Ghnassia et sa telecaster à moustache, N'amasse pas mousse fraichement sorti de son heure de colle avec un rock juvénil imprécis qui nous rappelait des souvenirs de jeunesse à tous, on avait aussi le duo Crossfire (folk, cuir, chapeau, élégance et douceur), Gaelle Buswell (sorte de Robert Plant plus gentille) avec, en guise d'artificier à la Les Paul, Michaal Benjelloun tout en guitar hero ce soir (sorte de Jimmy Page mais plus discret) et puis aussi Laura Cox qui vient faire les choeurs à plusieurs reprises, la rythmique un peu partout et aussi ses chansons avec son groupe à elle. Tiens son bassiste est le même que celui de Julien. Si j'en oublie, désolé... y avait trop de monde, à la fin je ne savais plus où donner de la tête et je devais faire attention à mon adolescent que je sortais ce soir là avec son pote et qui commençait à pogotter rageusement pour évacuer ses boutons d'acnée vu que Hyphen Hyphen venait de nous demander de bien vouloir poliment lever toutes nos fesses du velours de nos fauteuils. Vivent les jeunes.
extrait :
Ouf, on respire.
Péripatéticienne de maison close de divinité débile monothéiste (traduction que j'essaie de trouver plus présentable que les mots qui me sont naturellement venus à l'esprit) : j'ai trop kiffé c'te soirée de ouf. Délicieux.
Un mot encore et surtout surtout surtout : CHICKEN&WAFFLES !!!!! Brothers and sisters !
Chicken & Waffles, c'est le titre du dernier album de Julien Bitoun Trio qui nous a été présenté ce soir. Que des vieux blues revisités de main de maître (CooCoo Bird : magnifique, Nobody's faut but mine : ennivrant, Pony Blues : déshydraté comme un fugitif au fin fond du désert du Texas, See that my grave is kept clean : inouï en ouverture avec le son de Page de novembre 1968 sur Good Times ....etc.).
Si tu aimes le blues. Si tu aimes le son. Si tu aimes le cheveu gras. Si tu crois au père Noël. Cet album est indispensable. IN-DIS-PEN-SA-BLE. Mettez le vous bien dans la courbure messieurs d'la romance.
Je rajouterai un point sur les deux autres duettistes de ce trio : Elvis Chedal-Anglay à la batterie est une perle qui retient ses coups mais qui a envie d'en découdre, transition évidente avec l'expert à la basse : François Delacoudre est un monstre gentil mais quand il joue avec Laura Cox, il fait un peu moins peur. En tout cas, tous ces gens adorent le son. le gros son. le son est leur graal. et mes oreilles pleurent de plaisir. Si si. j'ai arrêté les cotons tiges depuis.
En rappel pour cette soirée, tout ce beau monde d'amis est venu chanter du Tom Petty, c'était un joyeux souk. Tout le monde était content. Même les câbles électriques faisaient la fête tout emmêlés qu'ils étaient. Et puis le moment de grâce pour Malcolm à la fin et ce Ride On, seul sur scène, ému, à la Grestch rouge, qui me donne encore des frissons quand j'y repense. Merci Monsieur.
Julien Bitoun a un grand coeur. Ne passez pas à côté. Vive le blues. Vive le son.
Avant de partir, c'est cadeau :
PS : le mec qui a filmé ça a quasiment tout filmé du concert (bizarre non ?) et a tout posté sur le tube, if you want more you've got it.... tout sauf Ride On. respect oblige. We love you Julien