Bad Reputation, c'est bien l'expression que l'on pourrait accorder à Brian Robertson qui fin 76 va se retrouver mêlé à une rixe au Speakeasy à Londres. Vous savez, les Ecossais sont d'un tempérament fougueux et donc ne réfléchissent pas toujours aux conséquences de leurs actes. Avec une blessure à la main droite, notre Robbo compromet donc la tournée de promotion de l'album, tournée qui débutait par quelques dates en Irlande puis aux US. Déjà que ça n'allait plus entre Lynott et Robertson, le premier étant entré dans un accès de colère, ce qui était assez rare chez lui, n'a pas attendu 107 ans pour s'en séparer, le dernier n'apparaissant même pas sur la pochette recto de l'album mais étant bien présent (mais de profil avec une main droite nickel soit dit en passant, comme pour insister sur l'énormité de sa connerie...). Live And Dangerous sera le dernier chapitre de la collaboration Lynott / Robertson et ce, malgré les plates excuses de notre bien-aimé Ecossais qui comptait bien réintégrer le groupe. Bref, le fidèle et "toujours prêt" Gary Moore prend le poste vaqué par Robbo (celui-ci quittera définitivement le groupe le 26 mars 1977) et s'en va assurer avec brio la tournée US 77 en compagnie de Queen. Voilà donc.
Alors Bad Reputation, qu'en est -il ? Débutant sur un mid-tempo intitulé Soldier Of Fortune ponctué de twin guitars "en veux-tu, en voilà" avec en son centre un passage guitaristique de toute beauté (mais aussi la voix de Lynott), le groupe, animé par un sentiment de rebellion, sur la pochette de Fighting, on dirait presque un gang) s'arrache véritablement sur un incendiaire morceau-titre mettant en exergue une prestation du sous-estimé batteur Brian Downey qui là, réalise, une véritable prouesse. Opium Trail et son rythme saccadé viennent mettre tout le monde d'accord et ce, grâce à nos deux six-cordistes qui s'en donnent à coeur joie (peut-être plus Gorham que Robertson). Southbound, ballade sympa qui manque ceci dit, d'un peu de pêche par rapport à la version live qui figurera sur Live And Dangerous. On tourne le disque (bah oui, il s'agit d'un vinyle) et on tombe sur le très chaloupé Dancing In The Moonlight, jazzy à souhait et ce, grâce à l'intervention brillante au saxophone de John Helliwell, membre de Supertramp. Un titre qui, avec le temps, va s'imposer comme étant un classique du groupe souvent enchainé à très bon escient à Massacre en live. Gros riffs sur Killer Without A Cause toujours décochés intelligemment, en ce sens qu'au milieu du gros son, il y a toujours de la MELODIE, et ça, c'est la marque de fabrique de Lizzy qu'ont repris par la suite des groupes comme Iron Maiden sur des titres comme Run To The Hills par exemple.Downtown Sundown vient calmer le jeu conjuguant à la fois, la voix presque "tropicale" (ça y est, je l'ai remis.....loool) de Lynott et le solo très aérien de Gorham. Seul petit bémol, That Woman's Gonna Break Your Heart qui fait un peu office de titre de remplissage, ne brille pas par son originalité. On finit sur une superbe note avec un Dear Lord sur lequel Lynott implore le Créateur pour se faire pardonner ses péchés. C'est vrai que lui, il en avait à se faire pardonner compte tenu du mode de vie qu'il menait. Il en est mort le 4 janvier 1986.