Airbourne - Festival du Cabaret Vert - Charleville-Mézières (23 août 2014)Pour faire court, dire que je suis fan d’Airbourne serait exagéré. Je possède leurs 3 albums et même si une bonne majorité de leurs compositions me séduisent, il est tout de même une minorité qui me laisse indifférent. Mon épouse travaillant dans le monde des médias et couvrant le Festival du Cabaret Vert depuis sa création, lorsque j’ai appris que cette dixième édition verrait Airbourne à l’affiche, plus que jamais je me suis dit que je l’accompagnerai bien plus volontiers que les années précédentes. Certes, les comptes-rendus de Colmar m’avaient légèrement refroidi, mais assister à un concert d’Airbourne aux premières loges, ça ne se refuse pas ! Vivre un concert de Rock dans des conditions idéales ne peut permettre de faire la fine bouche.
J’ai aimé…. beaucoup aimé ce concert d’Airbourne. Le Judge peut en témoigner suite à nos aventures Maiden, puis AC/DC vécues ensemble, lorsque j’assiste à un concert, je suis d’un stoïque à toutes épreuves. Je ne bouge pas d’un iota. Pourtant, ici, je me suis surpris à battre la mesure en tapant du pied… pendant 10 secondes ! (faut pas exagérer non plus !)
J’ai aimé cet attroupement avant le concert ! Ces vestes patchées, ces tee-shirt Airbourne, AC/DC, Iron Maiden…. ne faisant qu’un seul et même homme ! Ce même homme réagissant aux tests effectués par les roadies plaquant ici et là quelques riffs d’AC/DC (Hell ain’t a bad place to be, Walk all over you….)
J’ai aimé ce son, ces riffs basiques (quoique !), ces recettes éculées jusqu’à la moelle que l’on joue depuis 40 ans et qui font toujours mouche !
J’ai aimé cette évidence…. évidente visant à dire que dans 40 ans, on exploitera encore ces mêmes recettes et qu’elles feront le même effet sur nos petits-enfants.
J’ai aimé cette intro de Too Much, Too Young, Too Fast qui vous rentre par les pieds et remonte le long de votre corps pour vous proposer un décollement de racines capillaires !
J’ai aimé ce moment de flottement sur l’intro de Stand up for Rock&Roll car prouvant que même si ce morceau est répété concert après concert, l’erreur fait partie du show !
J'ai aimé ce moment de flottement, car transcendant davantage (est-ce seulement possible?) ce morceau que j'affectionne particulièrement!
J’ai aimé cette puissance, cet état brut, cet état primal qui, finalement, nous renvoient à nos pulsions premières et exaltent nos transes intérieures !
J’ai aimé ce moment où Jojo s’est emparé d’un vulgaire carton tenu par un spectateur faisant office de pancarte sur lequel était écrit au feutre Airbourne, pour lui rendre juste avant le rappel, signé par les membres du groupe. Et ce même Jojo s’assurant que le dit carton revienne à son possesseur.
J’ai aimé ce clin d’œil à AC/DC durant le rappel et son intro de Dirty Deeds Done Dirt Cheap.
J’ai aimé ces putains de versions de certains morceaux qui me laissent froid dans leur équivalent studio.
J’ai aimé cette putain d’intro de Cheap Wine…. Ce morceau m’a toujours donné cette impression de faire partie de ce cénacle très fermé des intros qui résument le Rock à elles-seules.
J’ai aimé me dire qu’en l’état actuel des choses, il y avait finalement plus de spontanéité chez Airbourne que chez AC/DC lors des dix dernières années.
J'ai aimé me dire "Bordel! Je viens de vivre un truc vraiment bandant comme j'en n'en avais pas vécu depuis un bon bout de temps!"
J’ai aimé ce concert…. oui…. Vraiment !
Je n’ai pas aimé cette apologie de l’alcool mise en scène. Canettes percées, balancées dans la foule, bouteille de vin bue à la lampée sur Cheap Wine….
Je n’ai pas aimé cette apologie de l’alcool car Jojo et ses potes semblent avoir oublié qu’une bonne partie de leur public est très jeune et particulièrement influençable. Lorsque l’on est un personnage public, il faut avoir conscience que l’on devient vite un modèle pour, en l’occurrence ici, ses fans.
Je n’ai pas aimé ce paramètre scénique résumant le groupe à Jojo et son Orchestre ! Certes Jojo sait jouer de la foule, se débrouille très bien avec une guitare dans les mains, mais ses camarades de jeu en retrait, parfois, ça crée comme un malaise.
Je n’ai pas aimé ce public relativement violent. Bien que placé dans l’espace des photographes, mon dos se souvient encore de ce coup de saton qui m’a projeté contre le coin de la scène.
Je n'ai pas aimé cette voix stridente, usante sur le long terme, un peu trop surjouée à mon goût. Jojo se devrait d'exploiter d'autres finesses vocales dont il est tout à fait capable.
Je n’ai pas aimé le format court du concert. 1 heure et quelques….. ça passe à une vitesse folle !
Finalement, il y a peu de choses que je n'ai pas aimées!
Je vous joins quelques photos que j'ai eu l'occasion de réaliser.





