iangillan a écrit:C'est con à dire, mais je flippais un peu sur l'avis de godown, que j'ai appris à apprécier à travers ses posts et notre brève rencontre à Bercy ... d'autant que les avis sur Marseille (le 5/12) étaient assez critiques parmi les afficionados de DP (Gillan fatigué).
Bien content que je ne t'aie pas envoyé dans une galère ....
C'est trop d'honneur iangillan

J'ai toujours aimé Deep Purple, Made in Japan est un des premiers disques que j'ai acheté avec mes maigres économies d'ado, mais je suis tout sauf un spécialiste du groupe ; donc je ne sais pas si mon avis sera très pertinent.
J'ai néanmoins passé un grand, très grand moment en compagnie de Paice et sa bande. Le lieu, tout d'abord, contrastait avec la foire à bestiaux de Rammstein à Lyon la semaine passée. Le Phare de Chambé, que je ne connaissais pas, est une vraie salle de spectacle, une sorte de mini bercy (6000 places maxi selon mes infos) très bien conçue. Il y a de vrais gradins, avec une excellente visibilité sur la scène et avec une très bonne acoustique.
Je passerai sur Gotthard, pour la bonne et simple raison que je ne les ai pas vu. Arrivé sur place au moment où ils finissaient leur set, j'ai cependant pu remarquer qu'ils ont eu droit à un accueil plus que poli.
Bon, peu après 21 heures les choses sérieuses commencent. Le groupe s'installe sur scène sur une musique classique du style "la chevauchée des Walkiries" et embraye sur l'un des plus grands morceaux de rock, Highway Star... et c'est un massacre ! Ou à tout le moins laborieux. J'ai été prévenu, une grande partie de la qualité du show reposera sur les capacités vocales de Gillan et là, il n'y est pas du tout ! Des couinements à la place des aigus sur le refrain, un certain nombre de blancs... ajoutez à cela une embrouille avec mon voisin pour une stupide histoire de places qui m'a empêché de profiter du solo de Morse... cette chanson, qui est pourtant l'une de mes préférées, m'aura laissé un goût amer.
Fort heureusement, dès le deuxième morceau, Gillan monte d’un cran. Certes, ça coince toujours ça et là lorsqu’il veut trop monter dans les aigus, mais il nous a néanmoins gratifié de notes magnifiques, voire réellement émouvantes. Comme le disait maxou2288 plus haut, il est vrai qu’il enchaine le bon et le moins bon ; toutefois sur la globalité du concert, il s’en tire plus qu’honorablement. Et puis son look mélangeant le baba et le retraité de banlieue, de même que ses danses pour le moins particulières que ne renierait pas un Brian Johnson sont révélatrices du personnage : Gillan, et plus largement DP, n’a pas besoin d’artifices pour nous transporter. Ils jouent, point barre, avec envie et abnégation, et la magie opère.
Les autres musiciens sont quant à eux impériaux. Dans un MP à iangillan, je comparais le groupe au Real Madrid : chacun à son poste peut être considéré comme le meilleur rocker du monde. Mais ce qui est impressionnant, c’est que cette équipe de « galactiques » composée de 5 solistes (chacun à tour à tour droit à son quart d’heure de gloire) joue parfaitement à l’unisson, sans dissonance. A ce titre, les parties de Steve Morse à la guitare et de Don Airey à l’orgue interagissent parfaitement.
Le son y était pour beaucoup, puisqu’il donnait un très bon équilibrage avec les instruments (à la différence toujours de Rammstein la semaine dernière où le clavier était nettement en retrait, ce qui nuisait à l’ensemble). On regrettera un vilain écho sur les cymbales de Paice à certains moments, mais cela a été très ponctuel.
Et puis il y a bien sûr les chansons. Les classiques y passent (Highway, Strange Kind of Woman, Hush, Fireball, Space Truckin’, Black Night, une interprétation génialissime de Lazy… n’en jetez plus !!), les morceaux récents s’intègrent parfaitement dans l’ensemble (mention spéciale à Rapture of the Deep, Wasted Sunset ou encore la magnifique Sometimes I Feel Like Screaming). Je vous fais grâce de la setlist complète (j’ai la mémoire d’un poisson rouge, mais c’est très proche de ce qui a été joué lors des derniers concerts), mais on ne peut que s’incliner devant le nombre de pépites pondues par DP au fil de sa carrière. Et même quand ponctuellement ils font quelque chose qui n’est pas d’eux, c’est du lourd : c’est ainsi que Morse nous gratifie d’une revisite du riff de la Granje de ZZ Top (intégré dans le final de Black Night, de mémoire).
Quant à Smoke On the Water, on a tout dit sur ce morceau surjoué, surécouté, sur le fait qu’il occulte depuis toujours le reste de l’incroyable production purplienne… hé ben quand on l’entend en live, on oublie tout ça et on se laisse transporter, et on se prend au jeu quand Gillian nous fait chanter !
Je comprends les critiques de maxou sur l’absence de folie, le manque d’ambiance (j’ai vu DEUX mecs sauter dans la fosse), certes réels… mais à mon avis on se trompe de cible. Le public de Purple vieillit avec lui et on ne peut pas s’attendre à des fauteuils brisés comme à la grande époque des Stones. Moi-même je me suis fait rembarrer car j’ai eu le malheur de boucher la vue 5 secondes à mon voisin en levant les bras et c’est effectivement un peu énervant. Mais au final, la folie, ce n’est pas ce qu’il faut chercher dans le DP de 2009. C’est plutôt une rencontre, un transport. Et pour le coup, on est plus que servi.
En effet, le manque de folie dans le public est largement compensé par le plaisir communicatif qu’a le groupe à jouer ensemble et par leur générosité (y compris au sens propre : combien de médiators Glover a-t-il bien pu balancer ce soir là ?). DP en 2009, c’est un peu « plaisir d’offrir – joie de recevoir » !
Et à quelques jours de Noël, j’ai été largement gâté !
Je suis un gentleman ; c'est marqué sur la porte des chiottes.
Wallace Palès