Le Fes'Tof, part. 1: ThresholdLe Fes'Tof, c'est le festival de moi. 3 jours de suite, 3 concerts auxquels je vais assister, comme dans un festival quoi! Dommage que ce soit dans 3 lieux différents, il faudrait que les promoteurs arrangent ça pour la prochaine fois! Non mais…
Ça commence le mercredi 12 novembre, avec Threshold…
Premier contactAlors Threshold, c'est un coup de cœur qui dure depuis de nombreuses années maintenant. Sur la web-radio
4U-Rock N Metal, qui n'émet malheureusement plus maintenant, je découvrais à cette époque à laquelle je repense avec une petite larme au coin de l'œil, des groupes tels que Blind Guardian, Accept, W.A.S.P., Nightwish, Gamma Ray, Adagio, Opeth, Saxon… c'est un doux euphémisme que de dire que cette radio a littéralement construit mon éducation Metallique.
Le site est toujours en ligne mais n'est plus mis à jour, et les liens pour écouter sont tous morts depuis quelques années. La fin d'une ère pour moi. J'adorais vraiment cette radio, et j'ai passé d'excellents moments dessus, à "chanter" sur MSN Messenger (quand je vous dis que c'était il y a longtemps!) avec mes contacts de l'époque: Jean et Stéph, si vous me lisez…
Donc, en plus de ces groupes sus-cités, Threshold… avec le titre "Critical Mass", magnifique pièce de Metal Prog' durant 13 minutes pendant lesquelles se succèdent 3 parties distinctes mais néanmoins complémentaires.
Mais surtout, et c'est un aveu, avant la musique en elle-même, c'est la voix de feu Andrew McDermott qui m'a tout de suite scotché. L'une des plus belles voix du monde, rien que ça. Il suffit d'écouter des albums comme
Subsurface,
Dead Reckoning ou
Critical Mass pour être conquis.
Et un beau jour, "Mac" décide de quitter l'aventure Threshold. Premier coup dur. Le second sera l'annonce de son décès le 3 août 2011 (insuffisance rénale, à 45 ans…), qui sera pour moi encore plus pénible que celle de Dio ou de Jon Lord. Je ne verrai jamais ce mec sur scène… cela dit, les autres non plus. Je suis né 20 ans trop tard. Bref…
La bonne nouvelle sera le retour du 1er chanteur du groupe anglais: Damian Wilson. Une voix différente, mais non moins formidable.
Je passe les autres changements de line-up, de toute façon les 2 maîtres à bord sont Richard West (clavier) et Karl Groom (guitare).
Me voilà donc en route vers les Covent Garden Studios à Eragny dans le 95. Toute petite salle… en effet, Threshold, malgré des albums tous aussi bons les uns que les autres, a toujours été un groupe peu connu. Pourtant je n'ai jamais rencontré personne, parmi ceux qui ont jeté une oreille dessus, qui ne les aime pas.
Faisant fi du manque de reconnaissance qu'ils subissent, je ne pouvais pas manquer ce concert, après une date à Lyon il y a quelques années qui a fini par être annulée (j'ai eu la pression jusqu'au jour du show à Eragny, de peur que cette date subisse le même sort).
Arrivé à 18h, et les portes de la salle n'ouvrant qu'à 20h (!), je décide de partir à la recherche d'un DAB, car le t-shirt manches-longues et le coffret
Paradox du merchandise me font de l'œil. A propos, les groupes devraient vendre plus de t-shirts manches-longues; les sweats à capuche, ça fait wesh, on n'en veut pas!
Bref, après une balade de 30 minutes (il était loin ce DAB), il me reste 1h15 à attendre. Je glande dans la voiture avant de revenir à la salle à 19h30.
L'entrée se fait par une porte qui donne sur un bar, auquel sont déjà accoudées quelques personnes. On entend déjà les groupes de 1ère partie faire leur balance, certains venant même faire un tour dehors. Ne sachant pas qui c'est, je n'ai pas tiqué.
Là où ça devient un peu plus surréaliste, c'est lorsque Damian Wilson sort pour venir discuter avec nous, ou que nous apercevons Richard West (claviers) ou Pete Morten (guitare) aller aux toilettes…
C'est l'occasion d'échanger quelques mots et de prendre une photo avec l'immense (dans tous les sens du terme) Damian. Le mec le plus adorable, et abordable du monde.
O(u)vertures des portesMais voilà, il est 20h, alors vite vite vite on fait valider le billet et on entre dans la salle… minuscule. A vue de nez, seules 150 personnes environ peuvent tenir. Et malheureusement, il y en aura bien moins que ça; tout au plus 40 ou 50 personnes sont présentes ce soir. C'est vraiment triste. En même temps, avec le peu de promotion qui a été fait, ce n'est qu'à moitié étonnant.
La bonne nouvelle, c'est que je suis aux barrières, bien au milieu… parfait!
Je passe rapidement sur les premiers groupes:
• The Silent Wedding (Grèce): du Metal mid-tempo à tendance progressive, qui nous met dans l'ambiance. C'est bien exécuté, précis… bonne découverte. Dommage que l'étroitesse de la salle les empêche de bouger, et me cache la batterie et le clavier pendant pratiquement tout le set.
• Overtures (Italie): 5 minutes plus tard (montre en main), le 2ème groupe arrive. Et avec un nom comme ça, ils sont prédestinés à faire des 1ères parties. Blague à part, nous avons ici affaire à un groupe de Power Metal, plus speed, et paradoxalement plus technique que le Prog' de The Silent Wedding. C'est tout aussi précis dans le jeu, et la voix est… italienne: c'est clair, haut perché, avec des cris suraigües que ne renierai pas Fabio Lione ou Alessandro Conti. A noter la présence intrigante du sosie de Sheldon Cooper à la basse…
Setlist: The Silent Wedding & OverturesThresholdCette fois, le démontage/remontage prend un peu plus de temps, et la scène est bien plus dégagée que pour les 1ères parties. Cela dit, on n'est pas à Bercy, la salle fait 6 ou 7 mètres de large tout au plus.
Peut-on parler d'entrée fracassante concernant Threshold? Les ayant tous déjà croisés une heure avant, pas vraiment, bien que les jeux de lumière et l'intro électro-steampunk habituelle gérée par Richard fasse toujours son petit effet.
Damian arrive comme un fou et monte sur les 2 retours juste devant moi, doublant de fait sa taille déjà impressionnante: aussi grand que moi (1,90m pour info), mais 2 fois plus large d'épaules, une vraie armoire à glace. La quarantaine de personnes présentes donne de la voix et se fait un devoir de montrer aux anglais que malgré le faible nombre, il ne s'agit pas d'un public au rabais!
Dès la fin de l'intro, la température monte: point de long titre Prog' pour entamer le show, mais un "Slipstream" bien heavy, extrait de
Dead Reckoning, dernier album avec le regretté Mac au chant. Une sorte d'hommage peut-être?
Quoi qu'il en soit, sans rentrer dans les détails, une grande place sera faite aux 2 derniers albums (ceux avec Damian au chant, donc): "The Hours", "Unforgiven", "Coda", "Lost In Your Memory"… sur 14 titres, 9 seront extraits de
March Of Progress et
For The Journey.
Et sans remettre en cause la qualité de ces 2 disques, des titres plus anciens auraient été les bienvenus. D'ailleurs, il n'y aura même pas un seul titre de la période "pré-Mac", même lorsque Damian était déjà au chant! Mon espoir d'entendre en live "Sunseeker", "Paradox", "The Latent Gene" ou le chef d'œuvre "Sanity's End" s'envolent au fur et à mesure du déroulement de la soirée.
Bien heureusement, 2 des meilleurs titres de la période Mac seront joués l'un à la suite de l'autre: "Pilot In The Sky Of Dreams" et "Mission Profile", toujours aussi fantastiques, bien que Johanne James (batterie) semble avoir simplifié ses parties. A propos, Damian s'emploiera à ne pas trop changer les lignes de chant, ce qui avait tendance à m'agacer un peu lorsqu'il reprenait des morceaux qui n'avaient pas été écrits pour lui à la base; un bon point de ce côté-là.
Quant aux autres, ils ne semblent pas remarquer jouer dans une salle presque vide: Karl Groom et Pete Morten (guitares) jouent comme si leur vie en dépendait… Johanne optimise son tout petit kit de façon à ce qu'on croie avoir affaire à une batterie monstrueuse pour peu qu'on ferme les yeux… Steve Anderson (basse) plus souvent en retrait, rejoint volontiers ses 2 compères guitaristes pour des poses à 3 en face de nous… seul Richard, dans l'ombre sur la droite, reste très discret, et se cache presque derrière ses claviers. Damian, quant à lui, se permettra une petite descente dans la fosse. Tranquille.
Comme dit précédemment, seulement 14 titres, sans aucun solo… mais pour 1h45 de concert; car les morceaux de plus de 6 minutes sont légions chez Threshold: "Ground Control", "Long Way Home", et "The Box" et ses 12 minutes (et la fabuleuse mise en scène de Johanne et son Tupperware!), ce dernier clôturant la 1ère partie du concert.
Le groupe reviendra pour 2 chansons, elles aussi extraites des 2 derniers albums: "Turned To Dust" pour commencer… et pour finir comme le show a débuté, le très heavy "Ashes", que je désespérais d'entendre ce soir!
Mais avant ce rappel, Damian se permettra un petit plongeon dans le public, non sans avoir pris soin d'organiser la chose, car avec le peu de spectateurs présents, mieux vaut ne pas se rater!
La partie musicale de ce soir est donc terminée, mais on ne peut pas dire que le groupe quitte réellement la scène. Damian, de loin le plus abordable des 6, restera bien volontiers discuter avec ses fans.
Quant aux autres, un peu moins enclins à venir taper la discute (timidité, fatigue?), ils accèderont néanmoins sans difficulté à toute demande d'autographe ou de photo.
Et là, oui j'avoue, j'ai fait ma groupie: refusant de partir sans une signature et sans une photo avec au moins chaque membre du groupe, je me surprends à poireauter une bonne heure, le temps de les croiser au bar, ou d'attendre qu'ils aient fini de prendre leur douche bien méritée.
J'obtiendrai finalement ce que je veux avant de reprendre la route. Mais bien plus qu'un gribouillis sur le ticket de concert, ou qu'une photo numérique mal éclairée, c'est surtout l'échange humain qui me restera en mémoire.
Comment expliquer le surréalisme de discuter avec Karl de son plaisir à jouer même devant 40 personnes… ou de parler avec Steve de l'intérêt de porter des bouchons d'oreilles (il utilise la même marque que moi, la classe!)… ou de faire coucou à la petite amie de Pete pendant que je me fais prendre en photo avec lui!
Karl me fera même entrer en coulisses pour les 2 dernières photos manquantes avec Richard et Johanne (et l'une de ses baguettes qu'il m'a remise lui-même à la fin du show). Joli souvenir de la part de l'un des batteurs les plus impressionnants que j'aie vu dans ma vie.
Ils semblent fatigués alors je ne reste pas plus longtemps, et je repars sur cet échange humain formidable avec ce groupe que j'écoute quasiment depuis que j'ai l'ADSL. Merci à la radio 4U-Rock N Metal, et merci Threshold!!!
Setlist de ThresholdEt maintenant, place au
2ème jour.
par Jul' » 02 Sep 2014, 09:54 
Et si ça se trouve, je serai tout seul.
