Bien sympa vos petites review, j'adore lire toutes ces anecdotes ! Et merci pour les photos vous êtes au top !
Et puisqu'on en est à partager nos expériences, permettez moi de raconter cette super journée que j'ai passé à Paris
(enfin au Stade surtout
) :
5h30 du matin, le réveil sonne, le soleil n'est pas encore levé à Toulouse, mais ce petit What's Next To The Moon qui résonne dans ma chambre est suffisant : je suis pas matinal, mais je peux vous dire que ce coup ci, je me suis réveillé d'une traite, paré, affûté, prêt à en découdre. Petite douche - je vérifie que le ticket est dans mon sac -petit-déjeuner - ok le ticket n'a pas bougé !
Sac check, portable check, t-shirt ACDC check, clope check, clé de bagnole check (ticket rerecheck) : je suis fin prêt ! Je passe prendre 2 collègues ("je démarre pas tant que vous avez vérifié que vous ayez bien vos billets les gars") et on est parti pour 7h de voiture afin de rejoindre la capitale !
Départ 6h30 donc, sur le trajet, rien de bien passionnant, playlist de circonstance sur l'autoradio, on parle de tout et de rien, arrêt au KeuFeuCeu d'Orléans pour recharger les batteries vers 11h30. Arrivé à Paris ça bouchonne gentiment mais rien d'inquiétant et le petit gps Garmin fait des siennes ("putain mais il me dit à gauche alors que c'était tout droit"). Après 1h de galère et d'insultes gratuites envers un appareil électronique qui n'a pas demandé son reste, on arrive tant bien que mal au Stade de France, 15h dans la file, pas encore trop de peuple ("vous avez toujours vos billets les copains ?"), nickel !
Nous voilà parti pour l'attente fébrile devant le stade, une fois bien placé dans la file, nous pouvons nous permettre de passer à la phase 2 du plan. On se relaie pour faire le tour des petits stands qu'on peut trouver ci et là, rapport un quart d'heure après dans la file pour organiser la suite des événements :
- "Bon c'est 10€ les cornes."
- "De toute manière c'est pour les beaufs", rétorque assez justement mon ami qui 5 minutes plus tôt en voulait absolument une paire ("c'est 3€ maxi !").
- "Les bières c'est 9€."
- "Boarf", m’esclaffe-je, "on va pas commencer à picoler avant un concert d'ACDC ! J'ai ma bouteille d'eau, c'est tout aussi bien ! Et pis les eco cup ils sont carrément cheap ! Non merci..."
10 minutes plus tard, c'est donc allégé de 9€ chacun que je retourne dans la file d'attente avec 3 bières pour partager un verre avec mes compagnons d'(in)fortune. Entre temps nous entamons la discussion avec un couple d'anglais quadragénaire descendu de Nottingham qui profitent d'une semaine à Paris pour voir les boys. Madame, qui a arrêté de fumer depuis un mois, me demande une puis deux puis trois cigarettes que je lui donne bien volontiers
. Monsieur quand à lui nous fait la longue liste des concerts de rock auxquels il a pu assister, longue discussion sur les tribute bands d'ACDC, Black Sabbath (ce mec était un énorme fan), Dio, Arsenal, Giroud, Thierry Henry et les élections au Royaume-Uni (si, si). Le tout entrecoupé de quelques pauses pipi aux urinoirs placés non loin. Après 10min d'absence de son mari, madame s'inquiète :
- "Can you see him ?"
- " Yeah !", dis-je avec mon accent français à la con, après l'avoir repéré en plein effort mictionel, "he's definitly peeing rigth now."
- " He's looking at someone in the eyes, while peeing", rajoute mon ami écossais de naissance dans un anglais parfait, "this is gay."
Nous rions tous de bon coeur jusqu'à ce que monsieur revienne en souriant de nous voir de si bonne humeur, sans trop savoir pourquoi
.
17h, le portail s'ouvre, l'entrée se fait dans le respect et la bonne humeur, malgré l'excitation ambiante, favorisé par la retransmission audio du live at Donington par les enceintes situées autour du stade. Nous mettons le billets ("c'est bon il est dans la poche") dans la machine, un bip retenti, on passe le portique, ça y est, pelouse OR nous voilà ! Nous atteignons notre place en prenant l'allure de celui qui est pressé et qui veut pas courir mais qui va vite quand même ce qui lui donne une démarche totalement ridicule. On se retrouve à 7-8 "rangs" du front row, 3-4 "rangs" de l'avancé : POSEY !
Rassurés, on s'émerveille comme des gosse devant la grandeur de l'enceinte qui nous accueille (« c'est quand même plus classieux qu'Ernest Wallon »), tant par la taille, que par la quantité d’événements sportifs et musicaux qui s'y sont déroulés.
Copain n°1 (pointant un endroit situé à 2cm de sa chaussure droite) : "C'est ici que Zizou à marqué de la tête en 98."
Copain n°2 : "Le premier ou le deuxième but ?"
Copain n°1 : "Le premier."
Copain n°2 : "T'es sûr ?"
Copain N°1 : "Obligé."
Pas convaincu, j'en profite pour remarquer la cloche suspendu au dessus de la scène, ainsi que la tentative de la dissimuler derrière un drap noir. Je me fend d'un : "tu crois qu'il vont jouer Hell's Bells ?
" oui, je suis taquin. Le temps de débriefer de la nouvelle scène, sonne les 18h30, ce qui signifie l'arrivée de la première première partie.
NO ONE IS INNOCENT
Pour remettre dans le contexte, c'est un groupe que j'avais complétement descendu auprès de mes comparses : "oui, je les ai vu en première partie des Guns, c'est d'la merde, c'est brouillon, ils chantent en français et ils parasitent leur set de discours de radicaux de gauche à la mort moi l'noeud...". Et bien ce coup-ci, je les ai trouvé plutôt bon. Peut être était ce l'ambiance qui régnait, peut être était ce le son qui m'a semblé pas trop dégueu, toujours est il que j'ai bien aimé. Leur rock énergique à réussi à convaincre et ils avaient l'air tellement heureux d'ouvrir pour AC/DC, ça m'a mis la banane. Au moins, l'avantage de commencer sur une mauvaise impression c'est qu'on ne peut être qu'agréablement surpris
.
Le set des français étant terminé, il nous fallait trouver un moyen de tuer le temps avant l'arrivée du prochain groupe. Après une session courte mais intense de tribord/bâbord entre pelouse ouest et est, copain n°2 propose un jeu des lettres. Le principe, donner un nom de groupe commençant par une lettre donné chacun son tour (oui on s'occupe comme on peut). A ? ACDC ! etc... Après avoir épuisé tous les groupes en M, on en arrive à prononcer des inepties telles que Mika, Miley Cyrus et M Pokora. On en conclu logiquement qu'il est temps de passer à autre chose. D'autant plus que le gros barbu de devant commençait à chuchoter des choses à ses potes bikers tout en nous jetant des regards patibulaires. Heureusement pour notre intégrité physique (au mieux, celle de nos ménisques) la deuxième première partie entre en scène.
VINTAGE TROUBLE
Du groove, de la soul, du rock, avec des pointes de Gospel, j'ai kiffé. Un morceau au bottleneck, un frontman débonnaire inspiré par James Brown, que demande le peuple ? D'autant plus que le chanteur fait participer le public et ne nous laisse pas nous reposer sur nos lauriers, malgré quelques problèmes de communication, chapeau l'artiste. Il se permet même un petit bain de foule avant de quitter la scène et de s'assurer que le public est chaud :
Le chanteur : "HEYSSI ?"
La foule : "DISSIII !"
Il est maintenant 20h15. On ne se dit plus rien mais on a tous compris : le bottage de cul à la sauce australienne, c'est pour bientôt. On en profite pour faire plus ample connaissance avec nos voisins de derrière, un groupe de quinqua tout droit venu du Tarn : on est chez nous ! Je ne me souviens pas de tout ce qui a été dis mais grosso-modo, ils sont venu avec la « bétaillère », et les soirée d'un des membre du gang se résument tel quel et je cite : « une soupe, une pipe et au lit. » Du lol en barre, je veux être pareil dans 30 ans ^^. Nos discussions seront entrecoupés des levés de bras nécessaire à la bonne exécution de la ola interminable qui tournait à ce moment là : pour une première au Stade de France, c'était aussi un grand moment. Je crois que j'ai encore plus aimé les broncas suscitées par les échecs de ola, « une journée normale pour Patrice Evra » notera pertinemment un de mes co-fans.
20h50, bon ils devraient plus tarder maintenant.
20h55, la musique s'arrête, le public gronde, fausse alerte, une nouvelle musique reprend.
21h, ce coup-ci c'est la bonne, la vidéo d'intro démarre !
AC/DC
Je ne vais pas m'éterniser sur les détails du show, tout a déjà été dit.. En premier lieu j'ai trouvé le son pas trop mal compte tenu de l'enceinte, un peu brouillon mais avec des bouchons, ça filtre un peu. J'ai surtout adoré la prestation de Brian, je l'ai trouvé impeccable au niveau du chant et sa manière de bouger sur scène (High Voltage!)... OMG, je le trouve bien plus en forme que sur la tournée Black Ice. Angus a été égal à lui même, il a envoyé du bois, le hasard des mouvements de foules m'ayant rabattu contre la barrière le long de l'avancée, j'étais au première loges pour le solo de LTBR, j'en ai pris plein les mirettes et les oreilles, je ne suis pas prêt d'oublier ce moment. La section rythmique aura été irréprochable, j'ai adoré voir Chris Slade derrière les fûts, et je l'ai trouvé beaucoup plus sobre que ce qui a été dit par ci par là sur le forum, mais c'est vrai qu'il donne ce petit truc qui rend l'ensemble très péchu (RNR Train à 250 Km/h, c'était du bon). Cliff fait du Cliff, Stevie remplace son tonton avec brio, c'était carré, propre, solide.
Pour ce qui est du public, c'était le grand bordel (dés)organisé dans la pelouse ouest sur les 4 premiers titres, jusqu'à ce que chacun trouve ses marques. J'ai trouvé l'ambiance beaucoup mieux qu'à Nice en 2010 qui est mon seul point de comparaison, ça sautait, ça chantait, ça criait, au top !
Quand retentissent les coups de canons, je suis vidé, lessivé, en sueur, mais vivre un événement comme ceci avec une horde de fans et les copaings, ça n'a pas de pris. C'est donc la tête dans les étoiles, un sourire béat sur le visage que nous rentrons au formule 1 entamer une nuit de sommeil bien mérité après avoir débriefé le spectacle autour de quelques mousses.
Pour résumer, c'était une super journée. L'expérience ACDC c'est non seulement un show énorme, mais c'est aussi des rencontres avec des fans de tous âges et de tous horizons qui ont toujours une super anecdote ou une bonne blague à te raconter, une bière ou un cul de joint à t'offrir. Les fans d'ACDC, c'est des grands malades dans leur tête, et c'est très bien comme ça !