Salut à tous,
Depuis quelques semaines, je me rends compte que je réécoute énormément les albums d'AC/DC, et que ça me travaille pas mal de voir la progression du groupe d'un album à un autre.
En retombant sur un article des Inrockuptibles de 2009 sur la discographie du groupe, qui ressemblait d'ailleurs à du "AC/DC pour les Nuls", ça m'a donné envie de faire la même chose et de le partager.
Pas de théorie, donc, mais plutôt une histoire amoureuse du groupe au fil de ses différentes galettes ! (je passe volontairement les live et les « semi-albums » à la jailbreak, who made who…). Désolé pour la longueur du sujet, j’essaie de rassembler au maximum !
HIGH VOLTAGE
J'ai toujours été étonné de voir à quel point le groupe avait posé ses fondamentaux dès ce premier album, vrai bloc de rock sans fioritures, d'abord taillé pour être joué sur scène.
Dès le début, The Jack, ou l'engagement que prendra le groupe de toujours nous pondre de délicieux "à-côté" qui flirtent avec les frontières de leurs standards.
DDDC
Après un premier album très carré, j'ai toujours ressenti ici l'impression d'un 2e album plus intimiste où certes, on reste dans la même veine, mais où le groupe s'amuse à expérimenter tout un tas de choses : des ballades, des morceaux parodiques, des constructions inhabituelles (le crescendo de squealer, le riff de ANFWRTBAM usé jusqu'à la corde...)
A plusieurs reprises dans l'histoire du groupe, on retrouve cette alternance entre un album "back to the basis" et un album plus relâché, voire quelque peu dilettante
LET THERE BE ROCK
Toutes grattes dehors ! L'album le plus ravageur et sans concessions du groupe.
Celui qui lui fait également franchir une première étape au groupe , après un premier duo d’albums costaud mais pas non plus révolutionnaire.
POWERAGE
A nouveau, après un album très en puissance, on retrouve comme cette nécessité de se poser sur un album plus en nuances, et plus élégant, qui réussit la prouesse d'envoyer de la patate à en faire pleurer son prédécesseur (Riff Raff), tout en proposant des morceaux d'une classe et d'une délicatesse absolue (Gonne Shootin').
On retrouve là encore des morceaux à la construction plus travaillée que le métronomique intro-couplet-refrain-couplet-solo-refrain-final :je pense par exemple à What’s next to the moon.
HIGHWAY TO HELL
L’album le plus fédérateur et rassembleur du groupe. En même temps, je me rends compte que c’est paradoxalement un de ceux que je réécoute le moins.
Peut-être que comme tous les fans pas partageurs pour un sou, (fédérateur = commercial = vendu au grand capital = trahison des « vrais » fans ), ça me fait drôle d’entendre AC/DC accéder à un statut plutôt éloigné des albums précédents.
Cela dit, il suffit de se réécouter des hits comme Touch too much (le plus beau potentiel inexploité en live) ou des riffs ciselés comme celui de Beatin’ around the bush pour se rappeler que c’est un putain d’album !
BACK IN BLACK
Pour moi, le Mister Hide du docteur Jekill, la face noire de son prédécesseur.
On prend les mêmes ingrédients fédérateurs (trois hymnes absolus de l’histoire du rock : Hells Bells, BB, YSMANL), sauf qu’on remplace les solis mélodiques et au rendu plutôt « propre » de Highway to Hell par du furieux.
Accessoirement, il contient une de mes perles personnelles : Rock and Roll ain’t noise pollution.
FOR THOSE ABOUT TO ROCK
Le début des albums moit-moit : une moitié qui envoie de la patate, une moitié un peu plus dispensable dans laquelle on se plaira toujours à aller cherche “son” petit morceau à soi que les autres n’aiment pas (le syndrome Shot of Love-All screwed up-Badlands…).
Pour la première fois, des morceaux franchement dispensables (Night of the long knives).
L’impression, malgré quelques bons morceaux (l’éponyme, Evil Walks..), d’une synthèse mal digérée entre HTH et BIB
FLICK OF THE SWITCH
Un des albums les plus homogènes du groupe, avec ce que ça a de bien (des riffs putain de carré, une rythmique costaud, des hurlements jouissifs) et de moins bien (aucun morceau planétaire).
Encore une fois, après un album qui s’est vu/cru/voulu grandiloquent, un album plus direct, moins travaillé mais peut-être plus spontané. (pas pour rien qu’ils se sont auto-produits dessus, d’ailleurs)
J'ai toujours eu de l'affection pour cet album que j'aime défendre contre vents et marées !
FLY ON THE WALL
Ah j’ai du mal. Et j’aimerais bien ne pas avoir de mal, j’ai sincèrement essayé, mais pour moi, cet album est comme un super teaser de film : ça sent bon (les intros, le son des grattes, les solis plutôt pas mal), mais ça n’en a pas le goût.
Au passage, pour moi le plus mauvais mix de la voix de Brian, qui ressemble à celle d’un carreleur qui aurait avalé son ciment.
BLOW UP YOUR VIDEO
Un de mes albums préférés. J’ai aussi toujours eu l’impression, malgré un mix à mon sens moyen (encore la voix de Brian !), d’un des albums les plus « intellos » du groupe (influence de l’enregistrement en France ?)
Le groupe sort des sentiers battus, on a du Two’s Up, on a du vicelard à la Meanstreak, du fourrailleur à la This Means War… et le reste dépote vraiment.
Plus je l’écoute, plus je regrette de ne pas l’entendre avec le mix de Black Ice qui aurait collé parfaitement. Deux albums assez proches dans l’esprit je trouve.
THE RAZORS EDGE
Un des albums que j’aime le moins réécouter à cause du son : c’est froid, désincarné, trop produit, je préfère encore les réécouter sur le live où elles rendent bien mieux !
Mêmes les « surprises » (TRE, Mistress for christmas), que j’aime bien, me semblent trop propres pour sonner sincères.
Un album faussement moderne à sa sortie, et déjà très daté, contrairement à la plupart des autres albums du groupe.
BALLBREAKER
A partir de Ballbreaker, on rentre dans une nouvelle phase.
Le groupe ne pondra plus de hits planétaires qui révolutionneront le rock (faut arrêter, R&Rtrain ou Hard as a rock n’auront jamais le même impact que Thunderstruck, il faut être…fan pour le croire !)
A partir de 1995, le groupe rentre en lui-même, se ramasse pour devenir plus simple, plus direct, plus « intimistement » puissant.
C’est aussi le règne de Malcom qui se confirme, mais ça n’est pas pour me déplaire.
Un de mes hits absolus, Burnin’ Alive. J’aurai pu faire n’importe quoi pour la voir jouer devant moi.
STIFF UPPER LIP
L’album au coin du feu. Mais pas pour un pisse-mamie, car c’est peut-être l’album le plus heureux et le plus joyeux du groupe.
En cas de déprime, Stiff upper lip, Can’t stand still ou Hold me back me remettent tout de suite d’aplomb.
Un attachement très affectif, car c’est la première sortie d’album que j’ai pleinement vécue, avec tout ce que cela implique d’attente, de reports, de détours, de frustrations, jusqu’à l’explosion finale du riff de stiff dans les oreilles un beau jour de 2000, et là, putain, qu’est-ce que ça faisait du bien !
BLACK ICE
L’album pour les fans qui s’accrochent. Au premier abord, du classique diront les grincheux, du mou diront les assoiffés, mais pour qui a aimé l’enchaînement Ballbreaker-Stiff Upper Lip en y voyant une forme de continuité, cet album gagne comme ses prédécesseurs à être réécouté.
Après, oui c’est la fin des solis dantesques, mais remplacé par des petites notes pleines de feeling…ou pas de solo du tout, moins cool, ça.
Comme pour les trois dernier albums, pas de hits majeurs, faut arrêter, mais une belle densité musicale.
Des liens inévitables avec Blow up your video dans l’ambition et la variété des compos.
Et en guise de conclusion (ouf !), je dirai qu’autant Stiff Upper Lip m’aurait tout à fait convenu comme dernier album studio du groupe, autant là j’ai l’impression qu’ils (ou Sony) essaient de remballer la machine, et je ne les vois PAS DU TOUT s’en tenir là !
Lap’
PS : Merci Judge !