Hellfest 2017, en quatre mots : Bullet in the Head Vous connaissez le morceau Bombtrack de Rage Against The machine ? Bon bah une entrée au Hellfest c’est ça. Le son qui monte au niveau des passages avec la sécurité et une fois la cathédrale passée et les pieds dans le site, vous avez le cri de Zack de la Rocha qui vous pousse dans le dos. C’est tout pareil.
J’ai jamais fait de thalasso
Jamais fait de cure de remise en forme.
Bah maintenant si !
C’était mon premier Hellfest, chaque fois un truc qui m’empêche de dire oui à ce fameux pèlerinage et comme tous les gosses à Noël, j’avais qu’une hâte : déchirer le papier d’emballage pour découvrir l’envers du décor quand on pose les pieds sur cette «terre maudite».
Et le papier d’emballage fut bien réel cette année et même en avance.
Courant octobre :
« Mes potes ont pris un pass 3 jours pour le Hellfest....arrggghhh, les crevures...et pas moi ».
Ma tendre et douce : «Je sais, voilà pour toi, regarde tes sms».
Ah nomdediablebordeldetout... les codes barres de deux pass 3 jours pour enfin vivre cette cure de remise en place du cerveau.
TI TAN a tout expliqué sur notre séjour, le p’tit salaud les photos... Tiens prends ça (vous avez remarqué le mec au milieu ?)
Il a réservé un hôtel, on se phone et me dit qu’il a de la place pour être trois dans la piaule. On décide de se regrouper pour vivre ça ensemble et aussi partager les frais trajet/nuits d’hôtel. Ca coûte quand même une petite blinde cette sauterie entre fous furieux. Mais on ne partage pas le lit hein ? Je précise qu’il est dans le lit du haut comme les gosses et moi en bas
Les retrouvailles avec tout le monde, une motivation de plus d’y aller.
TI TAN se pointe chez moi le jeudi midi pour faire la route ensemble. Mes T-shirt sont ok, mes pompes spéciales concerts aussi (AC/DC, Airbourne, Motörhead, Zakk Wylde, Dropkick Murphys....) elles vont enfin fouler la poussière brune et fine de Clisson. Je lui casse les couilles 20 fois avec les Pass :
«Les billets ? Ok... putain ‘sont où les billets ? Ah si déjà dans mon sac... Et les billets ? AH oui avec moi....»
«T’es sûr pour tes billets Zebul’ ?»
«Ah ta bouche hein ? Joue pas avec mes nerfs»
Une bouffe chez moi, un peu de café, notre sticker du hellfest sur la vitre arrière et gaz direction Clisson.
Notre beau sticker qui déclenchera des klaxons sur l’autoroute et nous offrira aussi des culs bien ronds sur les vitres d’une Saxo (oui Saxo TI TAN) d’une bande de 4 nanas, heureuses de nous encourager et de nous promettre un Hellfest particulièrement chaud. Et chaud il va être. Maintenant que j’y pense le string sur le cul de la vitre arrière formait une flêche pour nous indiquer la direction....de.... bah de Clisson bien sûr.
Une fois à notre hôtel on découvre une chambre avec deux lits simple. Ca commence bien. Je vais gentiment faire trembler le brave garçon de l’accueil : « Dis moi grand, c’est normal une chambre pour trois avec deux lits simples ? Non ? Bon bah à toi de jouer ». J’ai un peu lu dans ses pensées, ses petites menottes qui tremblotent et la goutte de sueur sur son front :
« Encore un de ces fous furieux pour ce festival, mais lui il n’a pas les cheveux long d’un poney, il est surement pire que les autres »… et pan une belle chambre avec terrasse donnant sur les places de parking et une poubelle devant la porte pour balancer les pom’pote d’après concert (si c’est rock). Je décompresse en démontant le chiotte de la chambre avec TI TAN, bah quoi ? Pas d’eau… on tient pas à se retrouver avec un pot de Nutella en fin de séjour.
Nous retrouvons le Judge et Madi autour d’une bouffe au Campanile et pour TI TAN qui va en plus prendre un gros vent acide du bassiste d’Obituary à la sortie des wc du resto suivi d’un gros «SORRY»... «Ca va, il s’est excusé, sèche tes larmes, c’est l’émotion ou ça pique fort ?»
) Faut dire aussi que le bonhomme du haut de ses 1m90 facile a les mollets larges comme le torse de TI TAN alors niveau propulsion gastrique il doit envoyer le garçon...
Ma douce n’arrivera que le vendredi soir pour cause de boulot alors repérage et premiers concerts jusqu’à 19h pour s’échauffer.
Le rythme de ces 3 jours était un peu le même. Un lever avec café, quelques sandwichs dans le sac, une Cashless en poche achetée sur place et une putain d’envie de se vider la tête des connards que l’on croise dans l’année et du monde que nous traduit BFM TV. On va se retrouver entre nous et vivre ce qui nous anime tous ici : cette satanée musique qui baisse notre taux de cholestérol et pour certains leur froc. Se lâcher !!
Les retrouvailles aussi sont importantes. Donc le Judge, Madi, Ziza (avec un cadeau pour moi, merci ma chonchonette), Jul’, la tante Ginette, Blablackice (j’arrive enfin à te remercier de visu pour ce billet vendu en 2009, comme quoi tout arrive un jour) et d’autres, une troupe de vestes à patch, cette bande de majorettes venues aussi pour salir leurs pompes et participer à ces 350 000 litres de bières dégommée sur ces 3 jours. Et puis mes compagnons Julien, son fils et Christophe, combattants du club de sport où je vais, Christophe le seul à venir te dire la gueule souriante et les yeux plus synchro derrière ses lunettes de soleil «Ah bah t’étais où? Moi j’avais chaud alors j’ai buuuuu quelqueeeuuu Ricards au camp, un alcool loooocal et pis du blanc pasque fait soif ici...tiens prend ma Crashlesssssss (oui pour Christophe il n’y a pas de faute de frappe, c’était vraiment une cRashless) et faut prendre deux pichets de bière y’a machin qui joue dans la wareuhzone fo pas été dans le retard»
Bah ça roule mon loup, on va pas zété dans le retard. «Ca fait plaisir Francky, depuis le temps que l’on parle de se retrouver au Fefest, on va tout lâcher façon cardio en sparing, ça va chier, on va tout bouffer». Et on a tout bouffé... la musique, la poussière, la bière,
les gueulantes, les sauts, les déguisements, les seins nus, la sueur, la gueule des autres, les tartines de l’enfer,
l’amité, les fous rire à 2h du mat’, le gazon le vendredi qui devient terre le dimanche, les coups de chauds, la sièste obligatoire, la gueule gonflée, le p’tit moment où ça va moucher rouge aussi, parce que t’as toujours deux ou trois débiles qui oublient que l’on est là pour participer à un événement bon enfant et qu’il ne faut pas être lourdement collant avec ma nana. Donc tu joues le méchant un court instant les yeux noirs et les mots menaçants mais heureusement ils ne sont pas nombreux à être comme ça.
Je ne vais pas faire une review sur les groupes (juste quelques mots) et à quelle heure, d’façon me souviens plus trop de l’ordre. Pour moi c’est un ensemble. Voir cette ambiance, visiter ce camping (oui il faut le voir), cette foule, ces décors différents, la rue principale et les boutiques, cette imagination de la part des organisateurs, des décorateurs et de ces bénévoles pour nous pondre une atmosphère visuelle de rouille et de découpes métalliques, ces façades décorées avec ces reliefs énormes. Et au bout de cet immense terrain : la WARZONE , avec cette impressionnante statue de Lemmy autour de laquelle on se retrouve. Comme si ,à chaque fois que l’on descend quelques bières, on le faisait aussi pour ce monsieur qui nous observe du haut de ses 15 mètres pour te dire «y’a encore un putain de groupe qui vous attend, c’est maintenant».
En fait c’est le côté abondance musicale qui donne chaud et qui rend bien, plus que la température de l’air ou la boisson (un peu aussi). Ou pour certains le passage aux chiottes après Terry Butler
Et puis cette foule en mouvement permanent pour se rendre devant un groupe. Plutôt impressionnante le samedi, difficilement fluide. Ces mordus de gros son que nous sommes et qui se déplacent comme un troupeau vers un groupe ou un autre, se stopper devant un podium, partir en circle pit, sauter, gueuler, se disperser et atterrir chacun devant une autre scène, suivant ses goûts, et à nouveau ne faire qu’une vague au rythme des mecs sur la scène et à nouveau repartir, remplir des pichets des bières et heureux de se planter tous devant un autre espace. Le Hellfest c’est un gros manège. Tu montes et tu enquille, virage après virage, comme un pilote de MotoGP, une ligne droite face au mainstage ou ailleurs et tu colles la poignée des gaz... Il y a tellement de possibilités que tu lâches un filet de bave dès qu’un groupe commence : rhaa Rob Zombie, putain les musikos sont énormes, en contact avec la foule, Sabaton, très agréable surprise, un bon moment de fête dans la foule,
http://www.arte.tv/fr/videos/076015-003 ... n-hellfestAirbourne, vrai groupe de live (avec des petits coups d’œil à TI TAN, « c’est bizarre ça me rappelle un truc »
Trust avec mes potes du Krav Maga, notre jeunesse par qui j’ai découvert AC/DC dans la foulée. Il a la gueule Bernie, y’a pas à dire. Et pas de discours. Sinon on avait des cailloux dans les fouilles pour calmer la bête...
) Deep Purple : pas déçu du tout, tout bon pour la tête. Bon Aerosmith on s’est éloigné doucement. Eloigné de ce type qui bougeait et hurlait comme s’il était à la barrière pour Metallica ou AC/DC. Je pense qu’il n’a pas aimé quand on a dit « C’est une musique que tu mets en fond pour faire des travaux, tu vas chercher la peinture dans la pièce d’a côté et tu n’as pas de regret d’avoir manqué un morceau… » Prophets of Rage. Rhhooo merde, la bonne grosse tarte dans la gueule, là les cervicales en ont pris un coup... Juste énorme, quelle ambiance. Mon meilleur souvenir.
https://www.youtube.com/watch?v=qFLyNAMzSxYEt tellement de découvertes avec d’autres groupes dont un jamais vu : Suicidal Tendencies. Là c’était l’obus lâché au milieu de la Warzone. Le truc qui t’enlève le tartre que tu as sur les os. Pour la séance de cardio tu passes en catégorie poids lourd. C’est simple tu poses ton verre de bière il se déplace tout seul. Les mecs sont chauds comme pour un départ de 100 mètres, Mike Muir … « Hellfest ? Je veux juste savoir une chose… Qu’est-ce qui se passe ici ? » et c’est envoyé, pendant 1h00. Ca enlève la poussière de la Warzone un groupe pareil, tu peux bouffer par terre après.
http://www.arte.tv/fr/videos/076015-024 ... s-hellfest Le Hellfest c’est un endroit vraiment à part. De l’extérieur on se dit « ok, un festival de musique rock et métal » mais sur place c’est vraiment une autre dimension. La musique omniprésente et les gens gentiment fous, chacun sa touche, du plus barré en viking lourdement accessoirisé, au dinosaure gonflable, de la simple couche culotte sur le cul au mec en chemisette manches courtes qui perd les pédales devant une scène. Ceux qui bouffent des huitres en plein soleil avec un déguisement de licorne, ceux qui pioncent la gueule dans la terre, le front contre un arbre et le gobelet encore plein de bière dans la main qu’ils arrivent à tenir le bras en l’air même si ils dorment depuis une heure,
jusqu’au vieux type de 70 piges avec des tatouages de femmes à poils faits par un tatoueur tremblotant dans les années soixante dix et qui te cause de Keith Richard pendant une demie heure comme si il avait écrit sa biographie. Tout comme ce gars un peu chaud qui confond l’endroit où tu prends un peu d’eau avec celui où tu pisses 3 mètres plus loin. Mais ça crée des rencontres «Euh dis moi garçon tu pisses dans mon gobelet là, pour pisser c’est en face» « Ah paaardon j’avaaiiiss pô vu». Et il part tout en pissant sur le trajet et un peu sur tes pompes. C’est vrai, perte de temps dans son état de ranger l’engin pour le ressortir 3 mètres plus loin.
Ces 3 jours ont été dingues, parfaits, fatigants, revigorants. Et quand tu en parles autour de toi avec ceux qui y étaient, je ne suis pas étonné que tout le monde ait le même discours même plusieurs jours après « tout est fade, pas la pêche pour le taff… quel vide ».
Et puis ce Hellfest était très symbolique pour moi. J’y était le 18 juin, date à laquelle mon frangin aurait eu 50 ans et par qui j’ai découvert AC/DC quand j’avais 10 ans.
Donc il ne reste qu’une chose à faire : se choper un pass 3 jours pour le 22, 23 et 24 Juin 2018 et se mettre à nouveau gentiment sur la gueule.
Merci encore à ma douce pour ce fantastique cadeau.