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Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015)

21 Déc 2015, 19:53

Salut à tous.
Tout (ou presque) est dans le titre.
Je sollicite votre aide et vos compétences en japonais afin de m'aider à traduire un article du magazine Burrn paru cette année.

Image

Il s'agit donc d'une interview de Stevie (3 pages) réalisée par John Harrell (Burrn USA).
Toute aide sera la bienvenue.
Merci d'avance,
Fanch
:wink:

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

23 Déc 2015, 10:41

Je suis franchement pas sûr de pouvoir faire une traduction satisfaisante, mais en tout cas l'interview en japonais m'intéresse. Suivant le niveau de difficulté, peut-être que...

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

23 Déc 2015, 12:09

Les interviews des membres autres qu'Angus et Brian sont assez rares pour être relevées. Niemand, une traduction châtiée n'est pas forcément exigée, mais si tu es capable et que tu as l'envie de faire une traduction "libre" ou au moins une explication du sens général, on serait nombreux à t'en être reconnaissants !

Ou sinon, vu l'intervieweur, l'article est peut-être paru dans Burn US ? Il y a peut-être moyen de mettre la main dessus ?

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

23 Déc 2015, 22:09

Merci niemand pour la proposition.
Je viens de t'envoyer l'interview de 3 pages en mp.
:wink:

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

23 Déc 2015, 22:41

Bien reçu merci, ça c’est de l’exercice :mrgreen:
Je pense pouvoir en faire à peu près quelque chose, laissez-moi juste un peu de temps :wink:

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

27 Août 2016, 11:14

Désolé d'avoir fait traîner à ce point, j'ai eu des mois un peu agités, mais j'ai presque fini.

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

27 Août 2016, 14:43

Pas de soucis, il n'y a pas d'urgence.
Merci à toi.
;)

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

30 Août 2016, 12:20

Voici enfin ma proposition de traduction... Le japonais n'est pas la langue que je maîtrise le mieux, par moments on remarquait en plus pas mal que c'était du japonais traduit de l'anglais. Il y aura donc probablement quelques approximations, notamment quand on évoque les détails techniques de l'enregistrement, mais globalement je ne pense pas avoir trop trahi le sens des propos.

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Un appel de la maison de disques japonaise retentit en pleine nuit à Los Angeles. On m’annonce que j’aurai l’honneur d’être le premier journaliste à interviewer Stevie Young, le nouveau membre d’AC/DC, pour la presse nipponne. Vous n’êtes pas sans savoir que Stevie a pris en début d’année la relève du guitariste rythmique et co-fondateur du groupe Malcolm Young, que des problèmes de santé ont contraint à une retraite prématurée. L’information n’a pas été communiquée avant la fin de l’enregistrement du dernier album, ROCK OR BUST. Mais ce n’est pas la première fois que Stevie rejoint les rangs d’AC/DC. En 1988, Malcolm, sur le point d’entamer une cure de désintoxication pour combattre son addiction à l’alcool, avait déjà fait appel à lui pour le remplacer jusqu’à la fin de la tournée en cours.

En janvier 2014, le neveu des frères Malcolm et Angus Young est à nouveau contacté par ce dernier. Le groupe a besoin de lui. On sait déjà que Malcolm ne peut plus continuer l’aventure AC/DC. Angus demande alors à Stevie s’il serait partant pour jouer quelques concerts et éventuellement participer à l’enregistrement d’un album. Pour Stevie, il ne s’agit pas seulement de saisir la chance de sa vie, mais bien plus encore d’aider un membre de sa famille. La réponse ne se fait pas attendre très longtemps : « Bien sûr que j’en suis ! » Pour Angus, le choix de Stevie en remplacement de son frère est tout naturel : « Il joue comme Malcolm, il a le même son que Malcolm, et il ressemble même à Malcolm. » Ceux qui ont vu le groupe durant la tournée mondiale de 2015 pourront confirmer.

Encore peu familier avec son nouveau statut et confronté ici à un exercice quasiment inédit pour lui, Stevie donne au bout du fil l’impression d’un parfait gentleman répondant avec franchise sur bon nombre de sujets, sans la moindre trace de négativité ou de mauvaise humeur. Il va sans dire que je ne juge pas opportun de l’interroger sur les multiples déboires du batteur Phil Rudd, qui a récemment eu maille à partir avec la justice pour possession de drogue dure potentiellement mortelle (de la méthamphétamine pour être précis). Je préfère m’attarder sur le talent musical de Stevie et sur sa relation avec les illustres frangins. Les fans, et moi le premier, sont probablement curieux de savoir ce que le bonhomme a bien pu faire ces dernières années. On s’amusera d’ailleurs de rappeler que tous fans qu’ils étaient, nombre d’entre eux ne remarquèrent même pas l’absence de Malcolm lorsque Stevie rejoignit AC/DC pour la première fois en 1988, tant la ressemblance était frappante !

Mon temps étant compté, j’ai bien évidemment tenté de caser le plus de questions possibles avant que la communication ne soit interrompue. Comme vous le constaterez je pense au fil de votre lecture, le courant est très bien passé entre Stevie et moi. Dans l’interview qui suit, il est notamment question du groupe STARFIGHTERS, formé par Stevie à Birmingham à la fin des années 70. Une formation de hard rock dans la plus pure tradition issue de la New Wave Of British Heavy Metal (NWOBHM), mouvance particulièrement populaire auprès des fans non seulement américains, mais aussi japonais, et largement relayée à l’époque par BURRN! à travers des articles et autres live reports.

Stevie Young (ci-après S) : Yeah, John. Stevie à l’appareil. Comment vas-tu ?

––– Très bien ! Content de te parler. Bon, comment dois-je t’appeler ? Steve ou Stevie ?
S : Stevie, c’est OK.

––– Tu es actuellement en Angleterre, n’est-ce pas ? Pourrais-tu, pour les lecteurs et moi-même, nous parler un peu de ton passé, en commençant par le commencement ? Tu as intégré AC/DC en cours de tournée en 1988 pour remplacer Malcolm pendant sa cure de désintoxication à l’alcool.
S : Exact.

––– Je me méfie de Wikipédia (rires). Ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus fiable. En tout cas, je savais que toi et ton groupe STARFIGHTERS aviez enregistré deux albums en 1981 et 1983. Après la fin de ta collaboration avec AC/DC à partir de 1988, quelles ont été concrètement tes activités musicales ? Ça intéresse beaucoup les fans.
S : Après 1988 ? J’ai fondé le groupe LITTLE BIGHORN ici, en Angleterre, il a été actif pendant 3-4 ans. Ce groupe a eu quelques projets sur le feu, on a enregistré des montagnes de démos. On avait notre public, mais on n’a jamais pu signer le moindre contrat. On arrivait bien à progresser tant bien que mal, mais sans avoir la grosse opportunité susceptible de nous faire percer. On a donc fini par splitter assez naturellement. C’était un groupe sans prétention mais plutôt solide, Malcolm nous a même un peu aidés à la production. C’était vraiment cool.
Ces 4-5 dernières années, j’ai joué dans un groupe de blues nommé BLUE MURDA. Une formation plutôt ancrée dans le country blues. Le blues des années 20-30 est vraiment béton et bourré de feeling côté guitare rythmique, les compos aussi sont très chouette. Je me consacrais à ce projet lorsque j’ai soudainement été contacté par Angus. Je joue aussi avec mes enfants. J’ai deux fils qui ont un groupe depuis déjà 7, 8 ans, et ils trouvent toujours le moyen de me traîner avec eux. Donc tu vois, je n’ai pas chômé musicalement parlant.

––– Le clan Young semble donc bien plus grand que ce que nous autres fans imaginions. As-tu grandi avec tes oncles (Angus et Malcom) ? Ou sont-ils partis en Australie avant ta naissance ?
Non, nous avons rejoint l’Australie tous ensemble, en 1963. Mon père était le frère aîné de Malcolm et Angus. Lui et ses enfants, dont moi-même, avons donc tous émigré vers l’Australie en 1963. Au début, on habitait quasiment tous ensemble. Sans mentir, je crois qu’on devait être 22 en tout. C’était ça, l’immigration de masse en Australie. On était encore gamins, alors ça reste de bons souvenirs. J’avais 5 ou 6 ans (rires).

––– Sacrée aventure !
S : Oui, c’était vraiment génial. On était même ensemble à l’école. Malcolm et Angus étaient un peu plus vieux que moi, mais on fréquentait le même établissement. J’étais avec Malcolm, Angus, mon petit frère Fraser et notre cousin Sammy, qui avait son âge. On avait vraiment l’air de 5 frères. On formait un petit groupe au milieu des autres gamins. C’est pour ça qu’on s’entendait tous super bien. Parce qu’on a grandi ensemble.

––– Vous êtes évidemment tous écossais, mais tu vis maintenant dans le Black Country, région qui n’a rien à voir avec l’Australie.
S : Nous sommes tous originaires de Glasgow.

––– Mais tu vis maintenant dans le Black Country, n’est-ce pas ?
S : Non, j’habite à Birmingham. Ce n’est pas le Black Country ! Ne va pas dire aux gens du Black Country que Birmingham est dans leur région, tu vas te faire engueuler (rires) !

––– OK, mais c’est un endroit où se côtoient de nombreuses influences, non ? La scène musicale en particulier doit regorger de groupes de diverses origines ?
S : C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis venu ici. Pour être tout à fait honnête, je suis même venu à Birmingham uniquement pour faire de la musique. J’ai vécu à Hawick, une petite ville écossaise pas loin de la frontière. J’ai intégré quelques groupes locaux après avoir cherché à droite, à gauche. Je suis aussi allé en Norvège, où j’ai joué dans deux groupes de rock en tout et pour tout. Pendant que je bricolais de la sorte, on m’a proposé de venir jouer dans un groupe d’ici, ou du moins de faire un essai. J’ai accepté, et nous avons fondé le groupe STARFIGHTERS avec les autres gars venus auditionner. La preuve que Birmingham était plutôt un bon point de chute. Il y avait une scène vraiment dynamique, plein d’opportunités de concerts dans les pubs, des tas de groupes, les musiciens avaient l’embarras du choix. Même si la ville n’est pas immense, elle m’a paru parfaite pour un groupe de rock. Mais tu as raison, j’ai souvent eu la même impression que toi au sujet de Birmingham : un esprit rock auquel se mêlent de multiples influences.

––– D’ailleurs, une question me taraude. Tu joues maintenant dans l’un des plus grands groupes de rock du monde…
S : Ah, la pression de rentrer dans la cour des grands (rires).

––– Exactement. Te sens-tu plus à l’aise dans l’intimité des concerts en club ? Où n’as-tu aucun problème à jouer dans un stade où l’on ne distingue plus personne au-delà du 15ème rang ?
S : Bon, j’ai déjà fait quelques concerts en stade avec AC/DC, et j’ai également connu ça avec STARFIGHTERS quand on jouait en première partie d’Ozzy Osbourne. On a accompagné Ozzy pendant 2 mois sur la tournée BLIZZARD OF OZZ, sa première tournée solo. Me concernant, c’était ma première expérience des stades (rires). Les stades, c’est génial. On peut voir plein de monde, et puis un groupe de l’envergure d’AC/DC ne peut pas jouer dans de petites salles. Ça ne serait pas honnête vis-à-vis des fans. Si AC/DC jouait dans des clubs, il leur faudrait rester au même endroit pendant une éternité à chaque fois (rires) !

––– Tu n’as pas tort (rires) ! En parlant de ça, j’allais évoquer Angus… ton oncle Angus (rires).
S : Eh oui, Angus est bien mon oncle.

––– Ça paraît un peu étrange quand on pense que vous avez quasiment le même âge.
S : Ah ça, quand on était gosses, c’était carrément incompréhensible. Ils (Malcolm et Angus) étaient nos oncles, mais quand on avait 6 ou 7 ans, eux avaient quelque chose comme 2 ans de plus que nous... Et comme on traînait toujours ensemble, on se sentait vraiment comme des frères.

––– Ton oncle Angus donc, a confié qu’il avait naturellement pensé à toi pour tenir ce rôle. Quelle a été la teneur du coup de fil que tu as reçu ce jour-là ? T’a-t-il dit qu’il avait absolument besoin de ton aide pour l’enregistrement, ou t’a-t-il demandé d’intégrer le groupe en tant que membre à part entière ? Remplacer Malcolm n’est pas une mince affaire, de quoi avez-vous d’abord parlé au téléphone ?
S : Il m’a expliqué la situation en me disant que Mal ne pouvait plus continuer. Moi-même, je n’avais plus parlé à ce dernier depuis un bout de temps et je n’étais pas au courant de tout ça, nous avons alors eu une discussion longue et posée avec Angus. On a pris quelques jours pour bien réfléchir, on a envisagé toutes sortes de possibilités, puis on a finalement décidé d’avancer de cette façon. Je me suis dit que s’il y avait un moyen qu’AC/DC continue, Malcolm l’aurait sûrement souhaité. Après tout, c’est moi que Malcolm avait appelé en 1988 quand il avait dû faire un break : « Stevie, tu voudrais pas me remplacer ? » Moi : « Euh, Mal, t’es sérieux ? » (rires). Mais c’est parce que Malcolm avait confiance en moi et me respectait qu’il m’avait proposé le job. Alors même s’il ne fait aucun doute que le vide était immense, et même impossible à combler, je n’avais pas d’autre choix que de foncer et de tout donner.

––– As-tu eu quelques hésitations ?
S : Non, pas spécialement. Après tout, c’est ma famille qui faisait appel à moi. Pour être honnête, il n’y a pas eu à réfléchir. Aller de l’avant et agir, c’est comme ça que j’ai pensé.

––– Quel a été le premier sujet de discussion ? L’enregistrement de l’album ou la tournée ?
S : Il était d’abord question de deux concerts, mais ça ne s’est pas fait. Puis il m’a ensuite dit que si j’étais prêt à les rejoindre, le groupe allait certainement faire un autre disque, pour moi c’était OK. Il a alors sondé les autres membres quant à leur disponibilité et leur motivation, et la réponse a été unanime : « Let’s go! » (rires).

––– Ce disque était-il prévu avant que les problèmes de santé de Malcolm ne surviennent ? De plus, les ennuis de Phil Rudd ont commencé juste après l’enregistrement, n’est-ce pas ?
S : D’après les informations que j’ai eues concernant Malcolm et ma discussion avec Angus, ça (les problèmes de santé de Malcolm) semble effectivement avoir un peu perturbé les projets. À partir de là, tout le monde était un peu dans le flou, sans trop savoir quoi faire. Comme tous semblaient continuer à espérer une amélioration de l’état de Malcolm, voire une guérison, je pense qu’ils ont voulu entrer en studio ne serait-ce que pour ne pas rester inactifs. Quelle que soit la direction prise, il fallait faire quelque chose.

––– Je vois. As-tu eu certaines inquiétudes de ton côté ? T’es-tu demandé par exemple si tes chœurs et ton son de guitare allaient coller avec le style de Malcolm ? Si tu allais pouvoir sortir le même son à partir des mêmes amplis ?
S : Étant donné que j’ai utilisé l’équipement prévu pour Malcolm en studio, il n’y a pas eu de problème particulier pour obtenir un son adéquat d’un point de vue matériel. La principale difficulté était de me rapprocher le plus possible du son de Malcolm sans vouloir être Malcolm. Si j’ai pu y parvenir, alors je suis satisfait. J’avais aussi amené ma propre Gretsch Jet Firebird, mais je la prenais seulement dans ma chambre d’hôtel pour m’exercer.

––– Ta patte est tout de même perceptible sur cet album !
S : Bien sûr.

––– On ne pouvait pas te demander d’être un clone de Malcolm, mais en même temps, son style est un élément indispensable du son si caractéristique d’AC/DC…
S : C’est vrai. J’essayais d’imaginer à ma façon ce que Malcolm aurait fait. Mais je ne suis pas Malcolm. Tu vois ce que je veux dire ? Lui a une façon de penser vraiment originale. Son jeu rythmique, hyper pêchu, est génial. Moi, j’ai fait de mon mieux.

––– Personnellement, j’aime bien ce disque. Je le trouve bien meilleur que le précédent, BLACK ICE. Il est bien plus direct. Il y a bien une paire de morceaux que je trouve un peu inhabituels pour le groupe, mais ça n’en reste pas moins un véritable album d’AC/DC.
S : Ah, je pense qu’il est plus simple que celui d’avant. Les morceaux dégagent beaucoup d’énergie, ils font l’effet d’un coup de fouet, c’est sûrement ça qui plaît au public.

––– Quelques morceaux semblent un peu différents au niveau du mix, non ? Les chœurs sont parfois bien audibles, d’autres fois moins. La voix de Brian est parfois très distincte, parfois plus en retrait. Mais c’est bien que les guitares soient très frontales, c’est l’essence même d’AC/DC. Les guitares en avant, secondées par une voix bien rock, puissante et chaude.
S : En effet.

––– Quel est ton ressenti personnel à propos de ce disque ? A-t-il été facile à faire, ou plutôt difficile ? Raconte-nous un peu.
S : Je vais sûrement passer pour un mielleux (rires), mais ça a été un réel plaisir. Au moment de finir l’enregistrement des parties rythmiques en particulier, le groupe et moi-même nous sommes complètement lâchés, on a pris un pied d’enfer. Brian Johnson a fait un super boulot. Je ne sais pas si sa voix est parfois en retrait comme tu dis, ça ne m’a pas particulièrement frappé, mais son chant est excellent sur cet album. Tout le monde a parfaitement fait le job.

–––Je parlais surtout du mix, pas de problème particulier avec Brian lui-même. Si le mix n’est pas bon, la voix d’origine est difficile à percevoir. Les passages hurlés sont parfaitement audibles, mais sur certains morceaux, j’ai l’impression d’entendre sa voix faiblir alors que le son des guitares s’amplifie. Sur certains passages bien précis, l’atténuation de la voix au mix principal sur quelques mesures génère un effet pas si désagréable. À propos, as-tu toujours suivi la carrière d’AC/DC ? Connais-tu tous leurs albums ?
S : Je ne connais pas tout par cœur ! J’ai toujours voulu faire mon propre truc sans qu’ils m’influencent dans mon travail, je ne les ai donc pas toujours écoutés à outrance. Ç’aurait été vraiment néfaste qu’ils déteignent trop sur mon approche personnelle. Bien sûr, quand un nouvel album sort je pose une oreille dessus. Par contre, j’étais un grand fan quand j’étais jeune, je n’écoutais même que ça. Mais maintenant, ce sont mes enfants qui me les font écouter. Je ne peux donc pas y couper (rires). Je m’intéresse quand même à ce qu’ils font, j’ai beaucoup aimé BLACK ICE. Les guitares de Malcolm et d’Angus sont vraiment super sur cet album. Je pourrais même dire que c’est le meilleur parmi ceux que je connais. Ce n’est peut-être pas du hard rock comme toi et les autres fans l’attendent, mais la performance musicale est très bonne.

––– Pas de doute là-dessus. Mais je trouve les morceaux moins puissants que sur l’album actuel. Selon toi, de quel album ROCK OR BUST se rapproche-t-il le plus parmi ceux qu’a sortis le groupe jusqu’à présent ?
S : De tous les albums ? Là tu me mets dans l’embarras, John (rires). Je ne sais pas si je suis bien placé pour répondre à cette question. C’est le seul auquel j’aie participé… (rires).

––– C’est vrai (rires). Mais tu dois quand même avoir une petite idée ?
S : Je ne sais vraiment pas ! Mais je trouve que c’est vraiment un bon album en soi, une œuvre assez originale et difficilement comparable à d’autres disques. Même s’il y en a un paquet d’autres, celui-là est un super album.

––– Alors, quels sont tes morceaux préférés sur cet album ? Y a-t-il des morceaux que tu t’imagines particulièrement bien jouer en live avec le groupe ?
S : On pourrait quasiment tous les jouer en live, après je ne sais pas si on le fera. Tous les morceaux sont excellents. J’aime particulièrement Dogs Of War. Le jeu de batterie de Phil, très dynamique, me plaît beaucoup sur ce titre. J’aime aussi Emission Control. Je ne sais pas si on le jouera sur scène, mais c’est un bon morceau. Sweet Candy, Rock The HouseHard Times a aussi un super groove, je l’aime bien aussi. Miss Adventure est celui qu’on a enregistré en dernier, ça a été très plaisant de jouer la rythmique. C’est sur ce titre-là que j’ai pris le plus de plaisir à jouer. Tout le monde s’est éclaté sur un titre aussi bon.

––– Ce disque a-t-il été enregistré live ? Ou est-ce que la batterie et la basse ont été enregistrées d’abord, puis les guitares et enfin les vocaux et les overdubs de guitare ?
S : Non, on a enregistré en groupe. Angus, Cliff, Phil et moi-même avons enregistré le gros de la musique dans la même pièce, puis nous avons rajouté des pistes petit à petit.

––– Super. À l’ancienne, quoi. La seule bonne façon de faire.
S : Exactement.

––– C’est vraiment la meilleure méthode.
S : C’est justement pour ça que j’ai adoré enregistrer cet album. Parce qu’on était tous les 4 ensemble. Ce n’est vraiment pas la même chose que de jouer seul dans son coin.

––– Dans quel domaine avez-vous dû vous investir le plus pour cet album ? En plus d’être un excellent producteur, je pense que Brendan est aussi un super mec, mais sur quoi a-t-il le plus insisté ? Le travail de composition ? Le son des guitares ? Les vocaux ?
S : À tous les niveaux, Brendan ne nous a pas lâchés ! On a vraiment dû se donner à 100 %. Il a participé aux arrangements, donné son avis sur les vocaux…. Dès qu’il pensait qu’on pouvait améliorer un tant soit peu quelque chose ici ou là, il n’hésitait pas à soumettre ses idées. Sa tête fourmille de bonnes idées. Angus lui a fait écouter des démos et il savait exactement le son qu’il voulait avoir sur cet album. J’ai une totale confiance en lui. C’est le producteur parfait pour nous. Je pense qu’il a su tirer le meilleur de nous tous. Comme c’était mon premier album avec eux, je ne me sentais pas trop habilité à approuver ou désapprouver quoi que ce soit, j’essayais juste de donner mon avis quand on me le demandait.

––– Qu’est-ce que Brendan a dit attendre de vous ?
S : Étant fan d’AC/DC, il a dû tout simplement se comporter en tant que tel pour faire en sorte que ses attentes soient satisfaites.

––– Vous avez enregistré cet album en avril-mai 2014, est-ce plutôt long ? Ou est-ce une période relativement courte étant donné qu’il s’agit du premier album d’AC/DC enregistré sans Malcolm ?
S : C’est allé assez vite, tout a été bouclé en 6 semaines environ. La plupart des titres étaient déjà écrits. Il y a probablement eu quelques ajustements par ci, par là, mais le plus gros était déjà là. Il manquait notamment quelques paroles qu’Angus a finalisées sur place.

––– Qu’as-tu donc apporté à cet album ?
S : Je me suis assis, j’ai écouté, j’ai joué. Sincèrement, je n’ai pas fait grand-chose d’autre. Pour moi, mon boulot se limitait à être présent. Les autres savent parfaitement comment AC/DC doit sonner. Ils connaissent le groupe bien mieux que moi et que quiconque. Je me suis borné à bien garder ça à l’esprit et à avoir confiance en leurs décisions. Ils savaient où ils voulaient aller. Moi, j’ai fait tout mon possible pour faire ce qu’on attendait de moi, c’est tout. Même si je compose aussi, je n’ai rien écrit cette fois-ci.

––– Mais en plus de la guitare rythmique, on t’entend aussi aux chœurs, non ?
S : Oui, ça oui.

––– Tu as eu la lourde de tâche de remplacer un membre aussi important que Malcolm pour l’enregistrement de cet album. En son absence, quelqu’un a sûrement dû prendre l’initiative d’assumer le leadership psychologique pour motiver les autres. Qui a joué ce rôle au moment de faire ROCK OR BUST ? Qui a fait en sorte que toute l’énergie du groupe reste intacte ?
S : Je pense que tout le monde y a contribué. En tout cas, on a tous uni nos efforts pour relever le défi. Ce n’est pas qu’un groupe, ce sont aussi des amis de longue date. C’est pour ça que malgré l’onde de choc qui a suivi tous ces événements, je pense que travailler ensemble de la sorte leur a fait du bien à tous. Qu’ils en sont ressortis avec le sentiment d’être allés encore un peu plus de l’avant grâce à tout ça. Je pense que tous ont fait un superbe travail. Personne n’a douté, personne n’était absent. Tout s’est parfaitement passé.

––– Même si nous l’avons déjà évoqué, permets-moi de te reposer la question. N’as-tu pas eu quelques réticences à rejoindre AC/DC ?
S : Absolument pas. Il n’y a même pas eu à réfléchir plus que ça. J’étais seulement peiné pour Malcolm vu les circonstances. Dans la vie, il faut parfois encaisser de gros coups durs. Mais l’humain est fait pour avancer. Il n’y a pas d’autre issue.

––– Peux-tu nous dire comment tu as préparé l’enregistrement de ROCK OR BUST ? Au-delà de l’aspect physique et psychologique.
S : En jouant, en jouant et en jouant, tout simplement (rires). Bon, j’ai bien sûr visionné le DVD de River Plate (concert enregistré en 2009 à Buenos Aires, Argentine, lors de la tournée BLACK ICE), un super show. Je possède ce live et je le regardais une ou deux fois par jour. De temps en temps j’essayais de me coller à Angus en jouant les parties de Malcolm devant le DVD/Blu-Ray. Parfois je passais la journée à faire ça. Sinon, j’écoutais surtout leurs disques en me concentrant sur le jeu de Malcolm, en essayant de décrypter sa façon de gratter.

––– En tant que musicien, qu’est-ce qui te passionne le plus dans la musique ?
S : Mmh, le fait de créer, sans aucun doute. Quand on crée avec une humeur positive, on s’ouvre de nouvelles voies, c’est ça que j’adore. Si tu t’appliques par exemple sur ton instrument plus qu’à l’accoutumée, tu découvres de nouveaux sons qui te font tenter des trucs auxquels tu n’avais même pas prêté attention auparavant.

––– Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour toi sur cet album ? De ne pas trahir le groupe, de coller au rythme ou au son, les vocaux ?
S : Le plus difficile ? J’ai vraiment tout fait pour ne pas être une gêne. Comme tu le sais, AC/DC est un immense groupe de rock. J’ai bien gardé en tête que j’étais le nouveau venu et je ne voulais surtout pas gâcher leur musique, j’ai donc tout mis en œuvre pour sonner de la bonne manière (rires).

––– N’as-tu jamais été nerveux (rires) ?
S : Jamais (rires) ! Non, évidemment que je l’ai été ! Qui ne le serait pas ? Pour ne pas ressentir de pression en pareilles circonstances, il faut vraiment avoir un problème quelque part (rires).

––– Je pense que je serais resté serein… jusqu’à la veille du premier concert !
S : (rires).

––– Si on parlait un peu de la tournée ? Sur le Net, il est question de 40 dates dans 40 pays, est-ce exact ?
S : Non, non. Certainement pas. J’ignore quel gamin a lancé cette rumeur. Pour autant que je sache, la situation des autres membres décidera de la préparation ou non d’une tournée à proprement parler. Je pense que c’est envisageable, mais il y a évidemment quelques questions d’organisation à régler. Planifier une tournée aux quatre coins du monde n’est pas ce qu’il y a de plus simple. Surtout quand il s’agit de proposer un spectacle qui en mette plein la vue à tout le monde.

––– Sinon, souhaites-tu ajouter quelque chose à propos de l’album ? J’aime les mêmes morceaux que toi, pour moi Play Ball était celui qui se prêtait le mieux à un single.
S : Oui, c’était un bon choix.

––– D’ailleurs, AC/DC est réputé être un groupe qui ne déroge jamais à ses principes, et ça se vérifie à nouveau clairement sur cet album. Cela peut paraître simple mais je pense qu’il n’y a rien de plus dur que de rester fidèle à soi-même. En as-tu fait l’expérience en intégrant la section rythmique ?
S : Ah, au début je jouais à ma façon, mais Brendan aussi m’a briefé à plusieurs reprises. Je jouais un plan et il me lançait : « Stevie, accélère un peu ! Il faut que tu suives le rythme de Phil et Cliff », ce genre de conseils… Bref, ils ont leur groove à eux. Une section rythmique doit former une parfaite unité.

––– La guitare d’Angus sonne un peu différemment par moments, certains morceaux semblent contenir des parties un peu expérimentales. Got Some Rock And Roll Thunder par exemple. Emission Control aussi…
S : En tout cas, je suis heureux que cet album ait plu aux fans. C’est le plus important, non ? Ils le valent bien, vraiment. Ils ont été géniaux au moment où on a tourné la vidéo (le clip de Play Ball, enregistré en octobre 2014 en Angleterre). Ils ont répondu à l’appel du groupe. De vrais mordus qui étaient super heureux de nous rencontrer.

––– Un dernier mot ?
S : Merci pour cette interview téléphonique et merci d’avoir pensé à moi (rires).
Dernière édition par niemand le 30 Sep 2016, 17:19, édité 11 fois au total.

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

30 Août 2016, 12:35

Merci beaucoup Niemand ! :D

Très intéressant.

:/:

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

30 Août 2016, 13:08

Géniale cette interview ! Merci niemand pour ton travail, merci ! Très enrichissant de cerner le travail, le vécu de ceux qui officient dans l'ombre.

Jul'.

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

30 Août 2016, 13:45

Chapeau Niemand !!! Vraiment merci beaucoup pour la traduction, c'est un super boulot !
Toujours aussi plaisant d'avoir le point de vue de Stevie.

:/:

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

30 Août 2016, 13:52

Merci pour ce beau travail Niemand !

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

30 Août 2016, 14:00

Excellent travail Niemand, merci ! :D

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

30 Août 2016, 14:13

Merci pour la traduction. :clap:

Interview très intéressante. On voit que Stevie élude le passage au sujet de Phil et amusant de voir que les morceaux qu'il aime sur Rock or Burst sont ceux qui n'ont pas été retenu sur scène. On est plus prompt a écouter le guest que son neveu, en voilà une nouvelle ! :P

Re: Aide / Traduction interview de Stevie (Mag Burrn 02-2015

30 Août 2016, 14:26

Très sympa à lire, merci pour la traduction !
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