par optic2015 » 07 Déc 2014, 19:06
Dans cet interview, ils disent que Phil Rudd est viré. Voici l'interview:
Malgré les déboires de ses membres, les hard-rockeurs australiens reviennent avec un nouvel album survitaminé. Et bientôt une tournée mondiale.
Après dix années d’errance musicale, le gang australien règne à nouveau en maître. Leur nouvel album, « Rock or Bust », trente-cinq minutes de concentré de rock fonçant droit à l’essentiel, sera même suivi d’une tournée mondiale qui passera au printemps par le Stade de France. Triomphe annoncé terni par le départ de Malcolm Young, le frère d’Angus, pour cause de maladie dégénérative grave. Rencontre parisienne avec Angus Young, cofondateur du groupe.
Paris Match. Combien de temps travaillez-vous sur un album ?
Angus Young. La fabrication commence pour moi dès que j’ai terminé le précédent. Je suis toujours en train de penser à de nouvelles compositions. Je ne m’arrête jamais, je n’ai pas pris de vacances depuis très très longtemps. Et, dès que je pense que j’ai assez de bonnes chansons, je contacte les gars et nous nous retrouvons en studio. Je passe alors la main au producteur pour qu’il sélectionne les morceaux. Il doit écouter avec l’oreille d’un fan d’AC/DC. C’est notre but, trouver le titre qui va faire plaisir aux fans, leur donner ce qu’ils ont envie d’entendre.
Faire ce que le public attend de vous, ce n’est pas une démarche un peu démagogique ?
Non, car nous aimons tous les deux les mêmes choses.
Riff ou mélodie : qu’est-ce qui est le plus difficile à trouver ?
Les deux ! Un bon riff définit l’ambiance et l’énergie d’une chanson. Tu peux être chez toi en train de lire quand soudain une idée de riff te traverse comme un éclair. Alors je cherche ma guitare et un magnéto. Je ne lis pas la musique, donc j’enregistre immédiatement toutes les idées qui me viennent. J’ai demandé un jour à mon frère aîné de m’apprendre à lire la musique. Il m’a répondu que, depuis le temps qu’il travaillait avec nous, on ne s’était jamais servi de partitions, et que nous fonctionnions très bien sans.
Quelle place accordez-vous à l’improvisation ?
Cela dépend du public. Parfois l’énergie est telle que nous sommes poussés encore plus en avant, jusqu’à faire des choses dangereuses. Chaque chanson possède une structure de base sur laquelle nous pouvons bouger. AC/DC n’est pas un groupe figé. Nous ne sommes pas aussi prévisibles que certains le pensent.
Vous arrive-t-il de jouer dans de petites salles ?
Rarement car c’est plus dur, le public est plus difficile. Je suis plus nerveux sans armement lourd. Il n’y a plus de scénographie spectaculaire, de locomotive qui jaillit sur scène, de lumières, de feux d’artifice et tout ça ; c’est un combat au corps à corps. Et les gens sont si près de toi qu’ils peuvent voir chaque ride !
“NOS CORPS VIEILLISSENT MAIS L'ÉNERGIE ET L'ENVIE RESTENT INTACTES”
Cela vous embête qu’ils se rendent compte que vous êtes plus vieux que vous ne paraissez ?
Probablement. Nous attirons des publics jeunes qui viennent pour la musique et qui savent que nous avons un certain âge. Nos corps vieillissent mais l’énergie et l’envie restent intactes.
Les tournées sont-elles plus éprouvantes ?
Elles ne sont pas plus fatigantes qu’il y a vingt ans parce que les conditions ont changé, nous ne sommes plus sur la route entassés dans un van. Le plus dur, c’est pour Brian, parce que la voix est un instrument bien plus sensible et fragile. C’est lui qui a le poste le plus difficile.
Votre frère Malcolm a quitté le groupe pour raison de santé. Comment va-t-il ?
On s’occupe très bien de lui, sa famille l’entoure. Son état se détériore mais il semble heureux. Ce fut assez dur d’avoir le bon diagnostic : ils disent Alzheimer, démence. On ne savait pas trop ce qui se passait, on voyait bien qu’il agissait parfois bizarrement. Lui aussi comprenait que quelque chose clochait. Il faisait des choses qui ne lui ressemblaient pas. C’était quelqu’un de très organisé, qui n’oubliait jamais rien, et il a commencé à ne plus se souvenir de choses essentielles, à oublier des chapitres entiers de nos vies. D’abord, je me suis dit qu’il vieillissait, puis nous nous sommes rendu compte que c’était bien plus grave.
Comment tenait-il sa place sur scène ?
Il prenait déjà des médicaments pendant la dernière tournée et cela l’aidait. Certains jours étaient bons, d’autres pas. Mais, même pendant les mauvais jours, il assurait. Comme il était conscient de son état, il disait qu’il s’arrêterait dès qu’il sentirait que ce n’était plus possible. Il n’y a plus aucune chance qu’il revienne parce que c’est une maladie qui empire et dont on ne guérit pas. Il sera remplacé par Stevie Young, mon neveu, qui l’avait déjà remplacé en 1988 quand Malcolm était en cure pour soigner son alcoolisme.
Vous fréquentez-vous en dehors des tournées ?
Nous vivons très éloignés les uns des autres, entre la Floride, la Hollande et l’Australie. Nous ne nous voyons que pour enregistrer et en tournée. Ce qui occupe cependant une grande partie de notre vie.
Gérard Drouot, votre promoteur français, dit que vous êtes le seul groupe qui accepte de réduire son cachet afin de baisser le prix des places.
Quand certains artistes savent que la demande est importante, ils en profitent pour augmenter les prix. AC/DC est un groupe populaire et nous voulons que tous nos fans puissent nous voir, pas seulement ceux qui ont de l’argent. J’ai été moi aussi jeune et fauché, j’achetais toujours les places les moins chères.
Souhaiteriez-vous pouvoir donner des concerts sans votre uniforme d’écolier ?
Ce serait impossible. Avec ces habits, j’entre dans la peau de quelqu’un d’autre. Ce personnage me permet de m’évader. Je me sens plus libre sur scène, je cède la place à un autre dont on attend des choses extravagantes. D’ailleurs, j’ai bien remarqué que les gens qui travaillent avec nous s’adressent différemment à moi selon que je suis en écolier ou pas ! nLe lendemain de notre entretien, on apprenait que le batteur, Phil Rudd, avait été arrêté par la police néo-zélandaise, accusé d’avoir voulu engager un tueur à gages afin d’éliminer deux personnes avec qui il était en « affaires ». Ces accusations ont été abandonnées, mais son implication dans un trafic de drogue est maintenue. Conséquence, Phil Rudd ne fait plus partie d’AC/DC. Cela ne modifie en rien les projets du groupe. La tournée aura lieu comme prévu, avec un autre batteur, dès le printemps prochain.