par godown67 » 29 Nov 2009, 20:26
Deux pas très bonnes pioches ce week-end :
Tout d'abord 2012. Bon je sais, je l'ai bien cherché. Roland Emmerich, on le connaît, il est rarement habitué aux vastes introspections façon Bergman. La technique est éprouvée : on met un max d'effets spéciaux, on arrose le tout d'un ton mélodramatique capable d'abêtir un môme de 3 ans, on plante quelques bannières étoilées dessus, et on sert le tout bien chaud en espérant faire oublier que le scénario tient sur une feuille de papier hygiénique (recto).
J'ai laissé sa chance au père Emmercih, notant un semblant d'évolution positive dans "le jour d'après". Les sabots étaient toujours gros, mais le pas un peu moins lourd... Peine perdue, ce film est une daube, une vraie (je sais normallement, il faut rester objectif et dire "je n'aime pas", mais il y a des limites au mauvais goût). La trame scientifique est grotesque, les personnages ont la profondeur psychologique de la plaine de la Beauce et la quantité d'incohérences telle qu'on pourrait faire un bouquin de la taille de Guerre et paix. Les clichés narratifs sont éhontés et on ne peut que s'énerver devant la condescendance avec laquelle sont dépeintes les nations non américaines. Dieu merci, les institutions américaines gardent la face (le président est un héros humaniste, hélas il est trompé par son administration nombriliste et bornée, bouh). Et bordel, pourquoi le réalisateur se sent-il obligé dans chacun de ses films (il nous a déjà fait le coup dans Independence Day et le jour d'après) de faire une scène où un clébard s'en sort in extremis ??? Il y a sûrement là un terrain d'études passionnant pour les psychiatres.
A ne voir donc que si vous êtes étudiant en cinématographie option effets spéciaux. Pour le commun des mortels, ce fim est en bonne position pour rafler les Razzie Awards 2009 (quoique la concurrence avec Ce Que Pensent les Hommes risque d'être rude).
Deuxième déception, qui me chagrine plus, celle de L'Imaginarium du Docteur Parnassus. La plupart du temps, Terry Gilliam, génial animateur des Monty Python, a cette capacité à m'emmener dans un monde certes délirant, mais d'une richesse narrative rare. On pense à ces chefs-d'oeuvre que sont Brazil, l'Armée des 12 Singes ou dans un autre registre Las Vegas Parano. Mais là, peine perdue, je suis resté imperméable à ce film narrant la lutte d'un vieux saltimbanque contre le diable avec pour enjeu sa fille adorée. La narration beaucoup trop alambiquée, loin de m'avoir convaincu, m'a complètement perdu. On passe d'une scène à l'autre sans vraiment comprendre le lien (mais y en a-t-il un avec ce diable de Gilliam ?). Pour une fois, Terry m'a abandonné en route... où est-ce moi qui n'ai pas été réceptif ?
Je suis un gentleman ; c'est marqué sur la porte des chiottes.
Wallace Palès