J'ai vu le Lou !

Comme chaque année, le festival des Nuits de Fourvière propose une programmation éclectique (cinéma, danse, musique, théâtre) au théâtre antique de Lyon. Cela a été pour moi l'occasion, il y a deux semaines (et vous me pardonnerez d'avoir tardé pour pondre cette modeste review), de réaliser un vieux rêve : voir Lou Reed sur scène.
Je ne peux pas me qualifier de grand fan de Lou Reed, en tout cas pas dans le sens d'un spécialiste de sa musique. Je possède simplement 2 albums du Velvet Underground et 2 albums solos assez anciens. Il n'empêche, ses chansons m'ont profondément touchées et Transformer est un des albums que j'écoute le plus régulièrement. La créativité de Lou, ainsi que son regard souvent acerbe mais lucide sur ses contemporains font de lui, à mon sens, l'un des artistes majeurs de ces 45 dernières années (et oui, ça ne date pas d'hier).
Le concert de mardi m'a toutefois laissé un arrière goût vaguement amer dans la bouche. Dans l'ensemble, cela a été une bonne, voire une très bonne soirée. Mais il est arrivé avec Lou Reed ce que je redoutais longtemps (à tort) avec Deep Purple et m'a conduit à régulièrement zapper ce groupe de mon agenda (erreur réparée depuis, merci iangillan) : j'ai pu constater que même chez les plus grandes rock stars, le temps fait son œuvre.
Très clairement, du temps a passé depuis Transformer, Berlin ou Rock n' Roll Animal. J'ai eu le cœur vraiment serré au cours des premières chansons, en voyant arriver ce petit pépé trainouillant, entouré par son équipe qui semblait flipper à l’idée qu’il nous fasse une mauvaise chute ; enfilant péniblement sa guitare et ramant vraiment pour nous pondre quelques notes éparses (à sa décharge, il semblait avoir un problème de son et/ou d’accordage).
Ce sentiment a d’ailleurs été exacerbé par le choix des morceaux de Lou : il a choisi de nous pondre, notamment sur les premiers titres, des versions à rallonge, parfois déconstruites, avec des intro n’en finissant pas. Du coup, à le voir ne pas chanter pendant de longues minutes, je me suis souvent retrouvé à me demander (et mes voisins aussi d’ailleurs) si c’était voulu ou si le pauvre Reed était complètement aux fraises. Impression vraiment bizarre…
Cependant, par petites touches impressionnistes, la magie à commencé à opérer. Il faut dire que Reed était bien couvé par ses musicos, tous très carrés, et notamment ses deux guitaristes : un soliste de feu avec trois poils au menton, dénommé Aram Bajakian, et un second, Tony Diodore, qui en plus de faire essentiellement la rythmique (avec quand même quelques soli pas dégueu), a assuré comme une bête au violon.
Lou, quant à lui, semble prendre peu à peu de l’ampleur. Sa voix, au timbre si envoutant, reste solide et nous emporte. A la guitare, sans faire du Hendrix (ce qu’il n’a jamais été), on sent qu’il retrouve progressivement ses aises. Et surtout, sa gestion du public est de plus en plus carrée. Alors qu’il me semblait à l’ouest lors de premiers titres, on sent que peu à peu il retrouve ses marques et montre qui est le boss. Ca tient presque de la métamorphose : on a d’abord en face de nous un petit vieux frippé qui a l’air de se demander ce qu’il fait là, et puis au final, on se retrouve avec Le Grand [Méchant] Lou.
Emporté par la musique et ses interprétations enivrantes, le public suit, la magie opère. Pourtant, très peu de hits, à part Sweet Jane (qui est jouée avec la superbe intro, revisitée pour l’occasion, du Live « Rock ‘n’ Roll Animal) », sont joués : exit les White Light White Heat, Heroin, Perfect Day. Et oui, il a fait l’impasse sur Walk on the Wild Side. Et finalement, quelle importance ? Les titres choisis sont autant de tableaux qui nous jalonnent l’univers si riche de Lou Reed. A 70 ans, même si c’est parfois un peu poussif, le bougre a toujours de belles choses à dire, et c’est bien ce qui compte.
Bref, sans avoir assisté au concert de l’année et malgré quelques frayeurs, la soirée a été plus qu’agréable. Allez, je me remets Transformer pour l’occasion !
La set list :
Who Loves The Sun
Senselessly Cruel
All Through The Night
Ecstasy
Small Town
Mother (John Lennon)
Venus In Furs
Sunday Morning (Aaaaaaaaaah)
Femme Fatale (dédicacée pour l’occasion à Amy Winehouse. Il paraitraît que juste après il ait dit “well, she totally deserved it, being a junky 24x7 just to get advert”, mais je n’en suis pas sûr. Si loulourockeur peut confirmer
)
Waves of Fear
Sweet Jane
Rappels :
Charley's Girl
The Bells
Pale Blue Eyes
Je ne peux pas me qualifier de grand fan de Lou Reed, en tout cas pas dans le sens d'un spécialiste de sa musique. Je possède simplement 2 albums du Velvet Underground et 2 albums solos assez anciens. Il n'empêche, ses chansons m'ont profondément touchées et Transformer est un des albums que j'écoute le plus régulièrement. La créativité de Lou, ainsi que son regard souvent acerbe mais lucide sur ses contemporains font de lui, à mon sens, l'un des artistes majeurs de ces 45 dernières années (et oui, ça ne date pas d'hier).
Le concert de mardi m'a toutefois laissé un arrière goût vaguement amer dans la bouche. Dans l'ensemble, cela a été une bonne, voire une très bonne soirée. Mais il est arrivé avec Lou Reed ce que je redoutais longtemps (à tort) avec Deep Purple et m'a conduit à régulièrement zapper ce groupe de mon agenda (erreur réparée depuis, merci iangillan) : j'ai pu constater que même chez les plus grandes rock stars, le temps fait son œuvre.
Très clairement, du temps a passé depuis Transformer, Berlin ou Rock n' Roll Animal. J'ai eu le cœur vraiment serré au cours des premières chansons, en voyant arriver ce petit pépé trainouillant, entouré par son équipe qui semblait flipper à l’idée qu’il nous fasse une mauvaise chute ; enfilant péniblement sa guitare et ramant vraiment pour nous pondre quelques notes éparses (à sa décharge, il semblait avoir un problème de son et/ou d’accordage).
Ce sentiment a d’ailleurs été exacerbé par le choix des morceaux de Lou : il a choisi de nous pondre, notamment sur les premiers titres, des versions à rallonge, parfois déconstruites, avec des intro n’en finissant pas. Du coup, à le voir ne pas chanter pendant de longues minutes, je me suis souvent retrouvé à me demander (et mes voisins aussi d’ailleurs) si c’était voulu ou si le pauvre Reed était complètement aux fraises. Impression vraiment bizarre…
Cependant, par petites touches impressionnistes, la magie à commencé à opérer. Il faut dire que Reed était bien couvé par ses musicos, tous très carrés, et notamment ses deux guitaristes : un soliste de feu avec trois poils au menton, dénommé Aram Bajakian, et un second, Tony Diodore, qui en plus de faire essentiellement la rythmique (avec quand même quelques soli pas dégueu), a assuré comme une bête au violon.
Lou, quant à lui, semble prendre peu à peu de l’ampleur. Sa voix, au timbre si envoutant, reste solide et nous emporte. A la guitare, sans faire du Hendrix (ce qu’il n’a jamais été), on sent qu’il retrouve progressivement ses aises. Et surtout, sa gestion du public est de plus en plus carrée. Alors qu’il me semblait à l’ouest lors de premiers titres, on sent que peu à peu il retrouve ses marques et montre qui est le boss. Ca tient presque de la métamorphose : on a d’abord en face de nous un petit vieux frippé qui a l’air de se demander ce qu’il fait là, et puis au final, on se retrouve avec Le Grand [Méchant] Lou.
Emporté par la musique et ses interprétations enivrantes, le public suit, la magie opère. Pourtant, très peu de hits, à part Sweet Jane (qui est jouée avec la superbe intro, revisitée pour l’occasion, du Live « Rock ‘n’ Roll Animal) », sont joués : exit les White Light White Heat, Heroin, Perfect Day. Et oui, il a fait l’impasse sur Walk on the Wild Side. Et finalement, quelle importance ? Les titres choisis sont autant de tableaux qui nous jalonnent l’univers si riche de Lou Reed. A 70 ans, même si c’est parfois un peu poussif, le bougre a toujours de belles choses à dire, et c’est bien ce qui compte.
Bref, sans avoir assisté au concert de l’année et malgré quelques frayeurs, la soirée a été plus qu’agréable. Allez, je me remets Transformer pour l’occasion !
La set list :
Who Loves The Sun
Senselessly Cruel
All Through The Night
Ecstasy
Small Town
Mother (John Lennon)
Venus In Furs
Sunday Morning (Aaaaaaaaaah)
Femme Fatale (dédicacée pour l’occasion à Amy Winehouse. Il paraitraît que juste après il ait dit “well, she totally deserved it, being a junky 24x7 just to get advert”, mais je n’en suis pas sûr. Si loulourockeur peut confirmer

Waves of Fear
Sweet Jane
Rappels :
Charley's Girl
The Bells
Pale Blue Eyes