Composé d’Evan Seinfield au chant et à la basse, de Billy Graziadei au chant et à la guitare, de Bobby Hambel à la guitare et de Danny Schuler à la batterie, Biohazard est un groupe de métal hardcore fondé en 1988 dans la circonscription de Brooklyn, à New York. Fort de huit albums, d’un enregistrement live et d’une compilation de faces B, le quatuor enregistre près de 3000 concerts à son actif, donnés dans une soixantaine de pays à travers le monde. C’est donc dans le 18ème arrondissement de la capitale que les barbares du métal hardcore posent leurs valises pour l’unique date française de l’édition 2009 du Persistence tour.
Arrivé tout juste pour le show d’Agnostic front, je constate que les parrains du N.Y. punk hardcore remplissent magistralement leur part du contrat, délivrant leur musique sans concession à travers un déluge de décibels.
Vers 23h10, les lumières de la salle s’éteignent. Seules quelques sources lumineuses de faible ampleur mettent en valeur le drapeau américain affublé du logo du groupe. Une musique de fond aux relents de flamenco, extraite du titre Failed territory, fait office d’introduction. L’auditoire s’enflamme, se rendant compte que l’arrivée des new yorkais est imminente. Des ombres investissent la scène. Accompagné de Danny Schuler à la batterie, l’imposant Evan Seinfeld entame le riff de Victory à la basse, très vite rejoint par les deux guitaristes. La puissance sonore délivrée par la formation est à couper le souffle : un son de basse « claquant » à souhait, des guitares aux sonorités très métal, et le chant rocailleux d’Evan me font alors penser que je vais vivre un moment exceptionnel. Chauffés par les quelques secondes que dure Victory, les américains entament Shades of grey, un classique parmi les classiques. « There’s no black, there’s no white, there’s only shades of grey ! »...le ton est donné par le charismatique bassiste-chanteur au bandana. Le titre est très représentatif de l’œuvre du groupe, alternant dans la plupart de ses chansons des passages hardcores et d’autres mi-tempo, plus lents, très rythmés, rendant la chose d’autant plus intéressante. Biohazard a déjà mis le public dans sa poche, lorsque sans répit, débute What makes us tick, titre illustrant, parmi tant d’autres, son influence hip-hop, très imprégnée dans l’esprit des quatre musiciens. Les titres et les classiques s’enchaînent avec une hargne sans pareil : Wrong side of the tracks, Punishment, Black and white and red all over, Urban discipline, Love denied. Le public a droit à trois reprises : une de Pantera, avec l’entraînant Mouth for war, une d’Agnostic front (Power), en compagnie de Vinnie Stigma au chant, qui fêtait ce soir-là ses 54 ans, et le We’re only gonna die de Bad religion, revue et corrigée par le groupe de Brooklyn… Cerise sur le gâteau, un titre inédit est joué, Vengeance is mine, destiné à figurer sur leur prochain album. How it his, interprétée en duo avec Cypress Hill sur l’album State of the world address, n’est pas oubliée, et prouve par la même occasion l’amour que porte le groupe au hip-hop. Hold my own vient clore en beauté ce show extraordinaire de puissance et de sincérité.
Un concert de Biohazard est une expérience que doit vivre au moins une fois dans sa vie tout amateur de sensation forte… outre la puissance sonore délivrée en live, les compositions de qualités mêlant hardcore, métal et rap, et interprétées de manière carrée sur scène, le groupe est composé de véritables showmen. Evan n’a pas hésité à haranguer la foule de manière efficace, tandis que Billy a démontré sa prestance naturelle par son extrême mobilité, se retrouvant parfois dans la fosse, souvent sur les retours, et en s’offrant même le luxe de jouer une partie d’un titre debout sur le public ! Le partage du chant entre les deux derniers cités, voix éraillée pour l’un, plus claire pour l’autre, mais étonnantes de puissances, constitue un atout majeur pour le groupe.
Un nouvel album pour 2010 et un passage à Paris la même année à été annoncé…avis aux amateurs.
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Quelques clichés pris par mes soins (de qualité médiocre, mais c'est "regardable"...) :


