Effectivement, à 65 ans bien tassés, le vieux ne mollit pas ! Très belle presta de Motörhead hier à la Halle de Lyon.
La première partie est assurée de belle manière par les revenants Vulcain. Un peu jeune pour avoir écouté le groupe à l'époque de ses plus grands succès, je les ai découverts avec une oreille vierge hier. Des compos sympas, une belle énergie et surtout, un plaisir évident de retrouver la scène après de longues années de parenthèse. Le groupe en profite pour remercier chaudement Motörhead (pour qui ils avaient d'ailleurs ouvert lors de leur dernier passage à Lyon... il y a dix ans !) d'être là aujourd'hui, sympa. Et puis il y a ce final plein de poésie, à l'occasion duquel ils font entonner au public la "digue du cul"... ce soir, la bonne humeur est de mise !
A 9h, place à Lemmy et sa bande. Pour l'occasion, la Halle, certes en config miniature (~ 4 à 5 000 personnes, soit le tiers de la capacité), est néanmoins assez bien remplie, plus en tout cas que lors du passage du groupe en 2007, où je les ai vu pour la première et unique fois jusqu'à ce jour.
On s'en doute, il n'y a pas de surprise dans le jeu de Motörhead. Le groupe est un peu comme AC/DC, on sait exactement à quoi s'attendre quand on va les voir. Ce qui perso me va bien, heureux que je suis d'avoir un point de repère solide dans cette époque où les innovations musicales, parfois plaisantes, souvent affreuses, me dépassent. Bref, Motörhead déroule la formule qui a fait son succès, un rock couillu, rapide et carré qui ne fait pas dans la fioriture. Ca commence par une bien belle brochette : We are Motörhead (la première chanson que j'ai entendue de 'Head, une bénédiction pour moi), Stay clean (un classique qui ne vieillit pas) et Get back in line (une petite nouvelle diablement efficace). Le public réagit vite à l'avalanche de décibels qui s'abat sur lui et alterne avec maestria headbang, cornes du diable, pogos et air guitar (grand moment que de voir 10 personnes côte à côte, dont votre serviteur, mimer le solo d'Ace of spades !).
Lemmy, chapeau sudiste vissé sur le crâne et Rickenbacker à la main, fait du Lemmy : planté sur ses deux pieds, la tête relevée, il beugle dans son micro avec cette voix si caractéristique. Les chansons sont entrecoupées de quelques blagues potaches et gentilles mises en boîte du public. Lemmy est visiblement de bonne humeur et se donne à fond sur les parties de basse. Phill Campbell, avec son éternel bonnet et son non moins éternel chewing-gum, se balade sur scène et prend la pose quand il n'est pas au milieu d'un solo de feu. Quant au « best drummer in the world », le sieur MiCKey Dee (hein Jul’

), et bien… tout ce qu’on peut dire c’est wahoo

! Il tape comme un sourd, sa double caisse a l’air d’être quadruple, il fait le spectacle (comme par exemple quand il balance une mitraille de baguettes dans les airs, sur Killed by death je crois), bref il ne bouge pas et pourtant il est partout… Et ce solo, mes aïeux !
Bref, vous l’avez compris, le trio déroule à l’unisson, sans fausse note et sans temps mort un rock furieux, dans une ambiance de folie. Le public est sur les rotules quand le set s’achève sur une triplette de rêve Ace of Spades (rappel)-Born to Raise Hell-Overkill. Ce Born to Raise Hell, j’en rêvais comme un gosse depuis que j’ai appris sur ce forum qu’elle faisait partie du set et je n’ai pas été déçu. Et Overkill, quel monstre ! Mention spéciale au final, certes habituel chez Motörhead, mais que je trouve absolument génial, quand Lemmy plaque sa basse contre l’ampli, que le groupe tire sa révérence après les derniers saluts, et qu’il nous laisse avec ce Larsen surpuissant, façon de dire qu’après une chanson de Motörhead, le silence (ou presque) qui suit est aussi de Motörhead.
Seul petit bémol : même pour moi qui suis assez peu sensible à ce niveau là, le son était vraiment très très fort, voire douloureux par moments. Il mérite sa réput’ le père Lemmy : putain d’amplis à 11 !
En résumé, un excellent concert, certes sans surprises, mais de haute volée !
Je suis un gentleman ; c'est marqué sur la porte des chiottes.
Wallace Palès