
Ce fut un réel plaisir de te revoir.
Ma review :
Chöuette, je vais voir Motörhead !
… Et en plus, c’est un festival mëtal ! Moi qui suïs si ouvert, quï suis Tellëment métal dans l’âme !
Point météo : 1 Flocon sur un potentiel de 3, soit, traduit en bon français : « faibles chutes de neige ». Malgré tout, je me décide à monter 4 pneus neige, on sait jamais…
Départ 15h30, arrivée 17h pour une ouverture des portes à 17h30, cela me semble raisonnable ! (ça c’est pour la théorie). En pratique : départ 16h00 arrivée 18h15. 60 derniers kilomètres à 50 km/h au lieu de 120… alors même que mes pneus neige et moi supporterions sans peine les 140 km/h sur neige…
Arrivé à Berne, je reconnais le Stade de Suisse où ac/dc s’est produit en 2010… il me faut maintenant chercher la salle n°4 du parc expo. Je suis la foule, calme, disciplinée, silencieuse. Il y a de tout, des vieux des jeunes, et même des très jeunes avec des drapeaux. Oui, c’est ça le métal en Suisse : une réunion de famille. Pas de veste à clous, de veste patchée, de t-shirt qui fait peur avec des monstres dessus et des têtes de mort, simplement quelques vestes en cuir, des gens assez classes… à la limite, c’est moi qui fait tâche avec ma chemise de bûcheron canadien et mon t-shirt Motörhead que je cache maintenant discrètement… je suis donc tout ce monde et arrive devant la salle. Une large baie vitrée laisse entrevoir une immense salle de type british où chacun boit un verre en attendant le spectacle. Classe. Très classe… peut-être même un peu trop… et puis il y a ce t-shirt… ce t-shirt jaune… et puis ce drapeau… ce drapeau jaune… drapeau jaune aux couleurs de l’équipe de hockey de Berne… Putain je me suis planté ! Cette bande de connards se rend au match de hockey qui va se dérouler dans une salle proche de celle du « Christmas Metal Festival de la Muerte où Lemmy va nous foutre une branlée ». Après avoir copieusement insulté ces salauds de riches, ces connards sans goûts, après avoir arraché la tête de certains pour leur chier dans le cou, je me dirige fièrement, chemise ouverte, t-shirt Motörhead à la vue de tous, vers la salle n°4… je touche au but. Il neige, je me pèle le cul mais qu’importe, à la vue de tous ces barbares qui meuglent, qui rotent, se goinfrent de saucisses, de bières et pissent dans la neige en riant, je suis gonflé à bloc. « Salut les amis, c’était bien Powerwolf ? » Ha ha ha ha ha ! Rire gras et moqueur ! et de cette belle ironie, sortit alors de ma bouche sans que je sois maître de quoi que ce soit un « Ce soir, c’est mon Soir et je vais tous vous pourrir. » Silence de cathédrale… juste le bruit de 2-3 gobelets plastiques qui tombaient au sol (c’est dire le silence !). Une fois les présentations faites, on m’a ouvert la porte en baissant les yeux.
EPICA : Pas top. Honnêtement, je m’attendais à mieux. Visuellement c’est vraiment bien, fidèle à ce qu’on peut en attendre, mais gustativement, on sentait trop la saucisse hâchée. Franchement pour 10 francs suisses ils auraient pu mettre un steack 100 % bœuf. Oui alors là, je vous parle de ce que j’ai bouffé en première partie du show. Pour la seconde partie, j’ai vu sur scène une sorte de spot publicitaire pour la gamme de shampooing L’Oréal. Belles crinières qui tournent, qui tournent, qui tournent… ça tourne tellement vite, et c’est tellement souple que tu te fais des films, et quand ça s’arrête, que tu vois la gueule du propriétaire tu arrêtes de rêver. Si, un truc positif, la chanteuse était jolie.
Entracte. Sans GPS , sans téléphone portable, juste guidé par mon instinct et mon t-shirt Motörhead, je trouve l’ami Hard as Rock au premier rang. Accolades parce que c’est rudement sympa de le revoir ! Il est accompagné de son pote, lui aussi très sympa. Je m’essaie à l’hypnose : « Les gars, vos paupières sont lourdes et y’en a un de vous deux qui va me filer son pass VIP Motörhead OK ? » Pas deux secondes s’écoulent que Hard as me file celui de son ami. Deux options s’offrent à moi : Je les emmène avec moi et je créé une secte dans le Jura Suisse ou alors, je vais assister au concert depuis les coulisses. Je choisis l’option n°2.
EDGUY : On voit les roadies qui passent mais la sécurité ne nous ouvre pas la porte. Et pis j’aime pas attendre. A quelques mètres de là, on entend de la musique, c’est Edguy mais faut pas que j’oublie d’acheter de la levure fraîche pour faire des pains au lait lundi sinon les gamines n’auront pas de goûter mardi.
On entre en coulisse. ‘Tain ça caille ici ! On discute, et c’est vraiment bien. Quelques fans français sont là. Des dizaines de concerts de Motörhead au compteur, plus de 120 pour une jeune dame qui suit le groupe depuis 1978… Atmosphère bon enfant et amicale. Au bout d’un moment, alors même que je me demandais s’il allait falloir m’amputer un pied du fait des engelures qui commençaient à grimper le long de mes jambes, on nous demande de rejoindre la scène, côté Phil. Waouw… les guitares juste à côté, la scène de profil, la foule de face… ça va le faire !! Phil nous salue. Waouw… on voit Mikkey et Lemmy qui se préparent à entrer en scène, accoudé non loin de la batterie. On est à deux pas des gars… génial.
Et puis : BOUM. La machine de met en marche. Pas de surprise côté titres, ça s’enchaîne bien. I know how to die, Damage case, Stay Clean, Metropolis, Over The Top, Dr Rock. Dans la gueule… enfin presque... parce que là tout de suite, y'a un truc qui se passe...
Et puis et puis, et puis y a Lemmy qui est beau comme un soleil et qui m'aime pareil que moi j'aime Lemmy. Jul’, ça va pas là, c’est pas bon, t’es pas bien là. Tu vas voir Motörhead de côté ? C’est un peu comme aller au Mc Do manger une salade ou aller voir une pute pour avoir un bisou, nan ? Jul’, y’a Lemmy qui te parle et te ne le regarde pas droit dans les yeux ?…
Allez hop, c’est décidé, je quitte le carré VIP et je m’en vais à la conquête du premier rang face à Lemmy. « Poussez-vous bande de glands, la barrière est à moi et le premier qui me résiste je le… » Nan plus sérieusement, j’ai fait le gars qui cherche son pote « pardon, pardon, pardon… » et puis comme ça pousse bien, je glisse un coude, un genou et zou j’attrape la barrière face au gueulard. Et c’est parti pour un set de folie, acte II. « The Chase is Better », « Rock It » « Sing the blues »… Pas de « You Better Run » en vue… dommage. Pour le reste, c’est toujours aussi excitant, toujours aussi pêchu.
Quelques détails cependant qui ne trompent pas. Même s’il discute un peu, et sourit en nous demandant le titre de la chanson à suivre, Lemmy n’est pas en grande forme. C’est vrai que c’est la fin de la tournée, qu’il fatigue, qu’à son âge… c’est vrai. Mais ça fait bizarre de le voir sans cesse grimaçant, de voir sa main trembler, de voir ce tuyau (relié à une clim’ ?) posé au pied du micro… de voir que le rythme n’est plus aussi soutenu. Bah on va pas dramatiser, on ne sait pas tout : peut-être n’est-ce qu’une méforme passagère… Alors on ferme les yeux et on profite. On y est, on se laisse porter par le son. Génial. Ce groupe est unique. Pour moi, Motörhead est, et Lemmy l’a très bien expliqué dans une interview, Motörhead est le seul groupe (avec AC/DC) à faire en sorte qu’en fin de concert t’as l’impression de mesurer 3 mètres de haut, 3 mètres de large. T’as l’impression de pouvoir faire des trous dans les murs avec des coups de tête. Je déborde de plaisir, c’est ma came. Alors pour ça, pour ce que le groupe donne, pour tout ce qu’il donne, Merci. Une pensée pour Judge Dan sur « Going to Brazil ». « Killed by death » repris en cœur par l’ensemble de la salle, « Ace of Spades » de feu (bien que plus lent à mon sens qu’à l’habitude. En rappel : Overkill. On n’oubliera pas que ce soir on a vue Motörhead, que ça a bardé et que quoi qu’on en dise, ces gars donnent leur maximum. Top ! nan, pas top… Over the Top.
Seul regret : Ne pas avoir vécu Dr Rock depuis la fosse… ça, ça m’emmerde….
Fin du concert. Je me la pète avec mon pass VIP et rentre sans aucune difficulté en coulisse. J’y retrouve Hard as. C’était bien… on commence à refaire le monde lorsque l’on me rappelle à la triste réalité : ça neige fort dehors, il faut que je rentre parce que demain y’a Denis qui vient manger une choucroute à la maison et que j’ai rien préparé. Je salue les fans avec qui j’ai sympathisé, salue chaleureusement Hard as. (Salut hard as,, faut qu’on se refasse ça !!!

SAXON : j’écoute Overkill dans la voiture.
Les pneus neige me ramènent à la maison.
Waouw, c’était rudement bien bordel de merde.
Jul’.