
Après un beau bouquet d'analyses constitutionnelles et après m'être aperçu avec effroi l'énoncé du séminaire d'économie que je loupe pour me rendre au concert de ce soir, je quitte l'uni hier matin et je remarque qu'il s'est mis à neiger fort et qu'une belle petite couche recouvre déjà le sol. Et merde. Pas prévu les habits pour…. et avec la voiture, ça va pas le faire, mais bon. Je me bouge jusqu'au rendez-vous fixé avec Nico et on part avec sa voiture, direction la Halle 4.1. de Berne pour voir :
- Powerwolf
- Epica
- Edguy
- Motörhead
- Saxon
"Au fait, il est où mon natel ?" me demande-t-il. Je fouille un peu partout dans la voiture pendant qu'il roule et je ne trouve rien. "Bon attends on va s'arrêter."
*freine*
"Merde, la voiture s'arrête pas."
"Merde, on fonce droit sur cette barrière."
Bam.
Par miracle, la voiture n'a rien, juste une ou deux égratignures sur le pare-choc. Mais le poteau de la barrière est à 50°. Oups. On file, constatant qu'il s'agit d'une barrière publique et non privée. Allez, ça vaudra pour les amendes de stationnement le dimanche matin !
Arrivé à Berne (3h30 au lieu de deux à cause de la neige, on faisait du 60 sur l'autoroute !), on va manger chez des amis et on pose nos affaires dans la chambre d'hôtel. Oui, je prends une chambre d'hôtel depuis ma mésaventure du concert d'Alice Cooper (après lequel j'ai patienté de 3-6h du mat' le premier train dans une gare remplie de dealers).
On arrive vers cette grande salle à 18h et lorsqu'on longe le bâtiment, on entends déjà Powerwolf qui joue : les tôles du mur tremblent et font un bruit assourdissant. Bon présage !
Arrivé sur place, on prend la queue VIP. En effet, Nico et moi avons décidé de gâcher notre argent (moi celui de mon année d'armée, je continue à le préciser) dans des pass VIP Motörhead.
Initialement (et ça a été le cas dans tout la tournée), on aurait dû assister au soundcheck plus tôt dans l'après-midi grâce à ce pass. Apparemment, ça n'a pas été une super expérience pour tout le monde, mais Mikkey Dee est presque tout le temps venu taper la causette aux quelques VIP à la fin. Après, le concert avait lieu normalement.
Sauf que cette fois, à cause de la configuration festival, le soundcheck ne pouvait pas être ouvert au public. En compensation, les organisateurs s'arrangèrent pour que les VIP puissent regarder le concert depuis le côté de la scène. Je n'étais pas très content de cette nouvelle, vu que certaines vidéos sur le net du côté de la scène laissaient présager que le son et la vision seraient à chier. Mais plutôt que de me lancer dans une épopée de remboursement, je leur ai laissé une chance.
On nous indique de venir sur le côté de la scène à 20h30, pas avant. Le billet du vestiaire laisse présager de bonnes choses !

POWERWOLF : 5 gars (pas de bassiste) maquillés à la King Diamond qui jouent une sorte de powergothicosymphono metal avec des "Halleluja ! HO HO ! DOMINO !!! HA HA !" clichés. Les Allemands ont l'air d'aimer en tout cas. Moi, je regarde une première partie. Je crois que cette phrase résume mon impression
Ensuite arrive EPICA. Voilà, quoi… La chanteuse est choue mais a le charisme d'un tractopelle, les compos sont archi-nulles et vides, les guitaristes se prennent la tête comme pas possible… On tient quelques chanson et on va se payer un burger (suisse allemand, c'est pour dire le niveau d'Epica !)
En retournant nous placer pour EDGUY, Nico me dit que ça l'embête de partir au milieu du set d'Edguy pour aller attendre Motörhead pendant une heure dans les coulisses de la scène. Il n'est déjà plus très chaud vu le changement de programme et il préfère Edguy à Motörhead. C'est à ce moment-là que Jul' fait une entrée fracassante (tout autant que sa voix !

) après son périple depuis l'Alsace.
Nico décide alors de céder son billet à notre modo préféré, préférant assister pleinement à Edguy. Je dois avouer que je peux le comprendre au moment où le groupe débarque sur scène. Même si musicalement ce n'est pas mon truc, scéniquement c'est vraiment bon. C'est agréable de voir des musiciens avec la banane plutôt qu'avec un air méchant, et Tobias Sammet est une vraie boule d'énergie douée d'un sacré talent. Malheureusement pour eux, il est déjà l'heure pour nous de quitter la foule pour aller attendre du côté de la scène
A 20h40, le management vient nous chercher et nous emmène dans un hangar à côté de la scène où nous sont distribués les pass, une photo du groupe signée (et non pas singée Dan) un bandana Motörhead (

) et un coupon à remplir pour un concours pour les VIP (pour gagner l'harmonica de Lemmy).
On attends facilement pendant 30-45 minutes dans ce hangar, prenant diverses photos et parlant entre les fans. Très sympa de reparler avec Jul' depuis tout ce temps ! A ce moment-là, le responsable des VIP nous dit qu'ils ne savent pas encore où on sera placés, mais que si on désire regagner la foule pour mieux voir il n'y avait pas de problème (traduction possible : "vous nous donnez 100 CHF, mais ça nous dérange pas que vous vous cassiez des coulisses, hein !).
Jul' & Hard-as-Rock... VIP style.




Peu avant le début du set, on nous emmène sur le côté gauche de la scène, qui est d'ailleurs assez petite. Phil Campbell arrive, nous dit un petit bonjour timide et va se préparer.
On se place juste derrière son espace guitare et on face à nous les amplis de côté et la batterie de Mikkey Dee à 4-5 mètres de nous. Les lumières s'éteignent et le groupe commence.
Premier constat : le son est plutôt bon, considérant qu'on est derrière le système son. La voix de Lemmy est un peu étouffée mais le reste est bon. D'où je suis, je n'arrive pas bien à voir Lemmy, mais j'ai une vue privilégiée sur Mikkey et Phil.
Le concert est COURT. 1h15 à peine, les chansons qui font la différence sont sacrifiées au prix des hits, festival oblige. Du coup, c'est un peu frustrant. Mais le fait de voir depuis le côté de la scène change complètement la donne une toute nouvelle dimension (je n'ai pas pris beaucoup de photos car c'était un truc à se faire foutre dehors).
J'en profite pour observer un peu mieux Mikkey Dee qui est, comme certains le savent, mon batteur préféré. Il est particulièrement impérial ce soir-là. Je remarque notamment qu'il n'utilise pas énormément la double pédale et que son pied droit fait le gros du travail. Il semble avoir quelques problèmes à régler sa batterie puisqu'entre chaque chanson, il règles des choses avec son technicien. Regarder son solo depuis cette place est une superbe expérience, car je peux enfin comprendre certaines de ses structures de rythmes que je n'arrivais pas bien à saisir sur les vidéos
A un moment où il tourne la tête, j'en profite pour lui montre ce avec quoi je venu : mon drapeau "I VOTED MIKKEY".
Pour la petite histoire, cela fait déjà 3 ou 4 fois que je me rends à un concert de Motörhead avec un drapeau du style et que je lui file à la fin du concert. Je ne le fais pas dans une optique de course aux baguettes (j'en ai déjà assez de lui), mais plutôt parce que je trouve ça rigolo et parce que c'est vrai, ce batteur a constitué 80% de mon influence sur mon jeu de batterie depuis que j'ai 14 ans.
En le voyant, il se marre et me balance une baguette et sa serviette. Cool, je pourrai l'utiliser en concert (........après l'avoir lavée........) ! De même, Phil voit le drapeau et me fait un signe "
pas fou non ?" (en ayant lu White Line Fever, je comprends son point de vue…!

)
Le groupe finit son set et part direct en backstage. Dommage, j'aurais bien dit deux mots à Mikkey, mais bon, on peut pas tout avoir. Donc non, je n'ai pas parlé aux membre du groupe. Après avoir confié le drapeau au manager du groupe (en lui demandant de le remettre à Mikkey... je l'imagine bien au fond d'une poubelle en ce moment

), nous quittons la scène et je retrouve Jul' qui était redescendu dans la fosse pour voir un peu Lemmy de face. Je peux souffler un peu, vu que la machine à fumée juste à côté de moi m'a craché trois volcan sur la gueule pendant tout le concert.
En parlant un peu avec les autres, c'est un peu triste : tout le monde est d'accord sur le fait que Lemmy ne va pas encore durer très longtemps. Le concert était bien, mais on sent la différence avec 2006 : il parlait entre les chansons, faisait des blagues, chantait bien, etc. Maintenant, il a grossi, marmonne ses paroles, ne parle même plus entre les chansons et semble très usé. Apparemment, son diabète aurait empiré, et je pense pas que les whisky-coca sur scène soit le meilleur des remèdes qu'on puisse prescrire. En revanche, le reste du groupe a bien assuré. Dommage du peu :



Théoriquement, oui, j'ai une photo avec Phil Campbell

Jul' me fait ses adieux, il a encore de la route. Après avoir tenté de rester dans les coulisses, on se fait tous mettre dehors et je regagne le premier rang pour Saxon. Je retrouve Nico, qui n'aime pas Saxon et nous chantons
Here I Go Again de Whitesnake qui passe en musique de fond en attendant le début.
Lorsque SAXON débarque, une partie du public est déjà partie. Ils ont eu tort, parce que ce concert fut absolument DANTESQUE
Ça devait faire facilement plusieurs années que je ne m'étais pas autant amusé à un concert. Setlist
greatest hitscertes, mais c'est surprenant de voir des musiciens aussi énergiques. Biff semble de bien bonne humeur (plusieurs blagues, balançage de bouteilles), Doug Scaratt souriant (!) et Nibbs Carter est
complètement bourré et possédé (il se casse d'ailleurs la gueule en loupant le retour

). Le son est excellent, les lumières bien exploitées, bref, Saxon a été LE groupe de la soirée, fun et puissant. On a même eu droit à une nouvelle chanson du prochain album, "Sacrifice", qui a été filmée.
Je pense que la qualité de ce concert doit beaucoup au fait qu'ils ne font que 3 dates en décembre, donc ils sont un peu plus reposés qu'en fin de tournée. Rien à voir avec le groupe bon mais un peu plus froid que j'avais vu en 2009. Seul bémol : à cause d'une question de timing, ils ont du virer "The Eagle has Landed" de la setlist, que voici :

Pour résumer, une bien belle soirée ! Le pass VIP était un bon moment à passer, mais je ne le recommanderais pas forcément à tout le monde. Très content d'avoir croisé Jul' en tout cas, et au plaisir de te recroiser quelque part !
Petit compte-rendu matériel :